« La décarbonation de nos économies européennes doit être une priorité pour retrouver une souveraineté écologique et énergétique. »
Gianmarco Monsellato, CEO de Deloitte France
Bien que les Etats et les entreprises se soient donnés des objectifs ambitieux pour réduire leurs émissions de GES (gaz à effet de serre), le temps presse pour rendre effective la transition vers des économies bas-carbone.
Si les investissements consentis pour décarboner nos activités seront inéluctablement
conséquents
à court terme, le bénéfice net de la transition pour la France est estimé
à
+3,5 % du PIB d’ici à 2070, soit
210 milliards d’euros
gagnés comparé à un monde d’inaction.
Construire une économie désirable reste possible, mais uniquement au moyen d’un effort global, immédiat et coordonné. En osant prendre les mesures qui s’imposent au plus vite, nous pourrons ainsi contribuer à une croissance économique durable.
Décarboner nécessite le remplacement des combustibles fossiles par des sources d’énergie à faible teneur en carbone, telles que les énergies renouvelables.
Trouver le bon mix énergétique relève alors d’une problématique cruciale au niveau mondial. À chaque Etat de résoudre cette complexe équation. Alors que l’hydrogène soulève tant de questions et de fantasmes, qu’espérer de l’hydrogène vert ?
Le marché émergent de l'hydrogène vert redessinera le paysage mondial de l'énergie et des ressources dès 2030, et pourrait à terme constituer un marché de 1 400 milliards de dollars par an.
Johannes Trüby, Associé Economic Advisory de Deloitte France
L’hydrogène vert peut permettre de réduire considérablement les émissions dans les secteurs les plus difficiles à décarboner comme l’industrie lourde (sidérurgie et chimie) ou les transports aérien et maritime. Si l’expansion de l’énergie éolienne et solaire se poursuit, l’hydrogène vert peut aussi constituer une solution majeure de flexibilité et de stabilité pour les systèmes électriques décarbonés.
A terme, les technologies de CCUS pourraient permettre de capter jusqu’à
15
% des émissions de CO₂.
Compte tenu de l’ampleur du défi climatique et du fait qu’il n’existe pas de solution unique à la décarbonation de nos activités, les technologies de captage, stockage et valorisation du CO₂ (CCUS – Carbon Capture Use and Storage) représentent une option à considérer pour compenser les émissions résiduelles.
Si nous n’envisageons pas ce genre de solutions, la demande de pétrole et de gaz, couplée à celle du charbon, pourrait générer 50 Gt de CO₂ d’ici à 2050. Cela entraînerait au passage un réchauffement planétaire de l'ordre de 3,7 °C.
Avec des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ambitieux, des efforts inédits sont notamment demandés aux constructeurs automobiles qui doivent considérablement étoffer leur offre de véhicules électriques par exemple. Cette électrification doit composer avec diverses contraintes liées à des problématiques géopolitiques et industrielles révélant notre dépendance aux métaux stratégiques et des tensions sur les chaînes d’approvisionnement.
Quelle que soit l'industrie concernée, repenser l'ensemble de la chaîne de valeur est un impératif.
Olivier Perrin, Associé Monitor de Deloitte France
Face à un équilibre fragilisé de l'offre et de la demande, les acteurs du secteur automobile sont poussés à repenser leur modèle d'affaires. Envisager des alternatives au cobalt, limiter l’utilisation certains métaux rares à certaines catégories de véhicules et développer une économie circulaire sont autant de possibilités.