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Vers une normalisation salariale malgré un climat instable

Étude C&B sur les rémunérations en 2025

Avec une inflation en baisse significative, les augmentations pratiquées en 2025 et les prévisions pour 2026 marquent un retour à des niveaux plus habituels d’avant-crises (avant 2020) tout en restant au-dessus de l’inflation afin de préserver le pouvoir d’achat des salariés. Ces prévisions optimistes restent à surveiller au regard de l’évolution du contexte international qui pourrait peser sur la croissance économique française.

 

Cette 14e édition de notre note de conjoncture sur les rémunérations permet d’observer les premiers pas vers un retour à la normalité dans l’exercice de la révision des packages de rétribution.

Après une période de forte inflation, les augmentations de salaires tendent désormais à se stabiliser et se rapprocher des niveaux d’avant 2020, tout en demeurant supérieures à l’inflation, en faveur du pouvoir d’achat.

Cette modération reflète le retour progressif à une situation plus normale sur le plan économique et la prudence des entreprises face à la persistance des incertitudes internationales, notamment la politique commerciale américaine et à l’impact des nouvelles réglementations européennes.

Au niveau réglementaire européen, dans la continuité des premières publications CSRD, qui visent à homogénéiser un certain nombre d’indicateurs de durabilité, y compris via des indicateurs sociaux liés à la rémunération (écarts salariaux, salaire décent et ratio d’équité), les entreprises doivent à présent anticiper la transposition de la directive sur la transparence des rémunérations d’ici début juin 2026.

Ce qui amène les organisations à communiquer sur leur politique et leurs niveaux de rémunération de manière plus transparente dès le recrutement et tout au long du parcours professionnel, avec des obligations de reporting renforcées sur les écarts salariaux par groupe de travailleurs équivalents ; ce qui représente un changement de paradigme fort pour les entreprises.

Ce renforcement réglementaire européen concernant l’égalité salariale amène les entreprises à poursuivre leurs engagements et se traduit par un bilan positif concernant l’égalité salariale femmes-hommes, avec une réduction des écarts de salaire genrés constatés cette année dans notre étude.

Dans ce contexte, les entreprises adoptent des politiques salariales prudentes et ciblées. Elles cherchent à maintenir l’attractivité et la fidélisation, notamment pour les profils en tension et confirmés au détriment du marché des jeunes diplômés qui tend à se rétracter, tout en restant vigilantes face à l’instabilité économique et géopolitique.

Ainsi, la gestion des rémunérations s’inscrit dans une recherche d’équilibre financier tout en soutenant le pouvoir d’achat et la motivation des collaborateurs, en s’adaptant à un environnement complexe et incertain.

 

Evolutions salariales

Dans un contexte de ralentissement de la croissance économique, de recul de l’inflation et de légère hausse du chômage, les niveaux d’augmentation versés par les entreprises ont été revus à la baisse, tout en restant cependant supérieurs à l’inflation et ainsi favorables pour le pouvoir d’achat des salariés. Notre projection concernant les budgets d’augmentation sur les deux prochaines années prévoit une légère reprise à la hausse. Cette tendance devra être surveillée, en raison du contexte d’instabilité internationale, qui pourrait peser sur la croissance économique française.

Rémunération

Après quelques années marquées par des niveaux de progression salariale inédits, une stabilité est observée en 2025. Celle-ci reflète la prudence des entreprises face à un contexte économique et géopolitique incertain. Le bilan est, quant à lui, positif concernant l’égalité salariale femmes-hommes, avec une réduction des écarts de salaire genrés. Le principe d’égalité des salaires devrait d’autant plus se renforcer avec l’introduction de la directive sur la transparence des rémunérations d’ici l’an prochain en 2026.

Avantages sociaux

En 2025, les entreprises font face à un double défi : absorber l’impact des évolutions réglementaires en matière de retraite, santé et prévoyance, tout en adaptant leurs avantages sociaux aux attentes des collaborateurs. La stabilisation du télétravail, l’essor des dispositifs de mobilité durable et la diversification des régimes collectifs traduisent cette volonté de conjuguer attractivité et maîtrise des coûts.