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Comment attirer et fidéliser les talents de la génération Z et millennials ?

Gen Z et Millennial Survey 2025

D’ici à 2030, la génération Z (née entre 1995 et 2006) et les millennials (nés entre 1983 et 1994) représenteront 74 % de la population active mondiale, et sont ainsi des acteurs incontournables de la transformation des entreprises. Pour sa 14ᵉ édition, Deloitte a sondé plus de 23 000 d’entre eux à travers 44 pays pour comprendre leurs ambitions et priorités professionnelles.   

Les résultats mettent en lumière une nouvelle génération de professionnels en quête de sens, qui remettent en question les modèles traditionnels au profit de carrières épanouissantes et alignées avec leurs valeurs.  

 

La génération Z (Gen Z) et les millennials font preuve d’ambition et accordent une grande importance à la progression professionnelle, sans pour autant viser systématiquement des fonctions managériales, ce qui soulève la question du renouvellement des leaders de demain.  
L’apprentissage et le développement professionnel sont des priorités pour ces talents qui attendent de leur employeur qu’il leur offre des opportunités concrètes pour ce faire. A l’heure où la technologie redéfinit le monde du travail, ces générations renforcent leurs compétences et s’approprient de nouveaux outils comme l’intelligence artificielle générative.   

Leur exigence ne se limite également pas à la rémunération : elles recherchent un équilibre entre sens, bien-être et sécurité financière, un triptyque difficile à atteindre, mais déterminant dans leurs choix de carrière.  
Le lien entre employeur et collaborateurs s’est fragilisé, et pour répondre à leurs aspirations, ces jeunes professionnels n’hésitent pas à changer d’entreprise. Beaucoup estiment que leur management n’est pas à la hauteur de leurs attentes et que les entreprises ne s’engagent pas suffisamment sur les sujets du stress au travail, dans un contexte de forte pression liée au coût de la vie.   

Ces constats appellent les organisations, les dirigeants et les managers à créer des environnements où les collaborateurs peuvent s’épanouir pleinement, en combinant progression professionnelle, reconnaissance, équilibre personnel et perspectives durables. En soutenant ces piliers de manière cohérentes, les entreprises peuvent renforcer l’engagement, recréer un lien de confiance et favoriser une dynamique positive de performance partagée. 
 

 Il est essentiel de réimaginer les pratiques de travail et de leadership pour créer un environnement stimulant, inspirant et aligné avec les valeurs profondes de ces jeunes talents. 

Sophie Lazaro, Associée Capital Humain, Rewards & Talent

 

L’apprentissage au cœur de leurs priorités professionnelles 

La Gen Z accorde davantage d’importance à l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle qu’à l’ascension professionnelle : seuls 6 % d’entre eux considèrent l’accès à un poste de direction comme leur objectif principal de carrière. Pour autant, cette génération ne manque pas d’ambition. Le développement des compétences figure parmi les trois premières raisons qui les motivent à rejoindre leur entreprise actuelle.   

Cependant, beaucoup de membres de la Gen Z et des millennials estiment que leur encadrement n’est pas à la hauteur des enjeux. Ils attendent de leurs managers un rôle actif de mentor : du conseil, de l’inspiration et un accompagnement dans leur évolution, au-delà de la supervision opérationnelle. Aujourd’hui, seuls 36 % de la Gen Z et 32 % des millennials au niveau mondial (contre respectivement 35 % et 30 % pour la France) disent que cela se produit réellement.  

Ces générations interrogent par ailleurs la valeur des études supérieures : près d’un quart des répondants expriment des doutes quant à la pertinence des programmes académiques face aux attentes du marché du travail et à l’expérience pratique qu’ils proposent.

 

Tirer pleinement parti du potentiel de l’IA générative  

Trois quarts des Gen Z (74 %) et des millennials (77 %) estiment que l’IA générative aura un impact sur leur manière de travailler au cours des 12 prochains mois. Pour s’y préparer, ils misent sur la formation et le développement de leurs compétences. En parallèle du renforcement de leur expertise technique, ils accordent une importance croissante aux soft skills, comme l’empathie ou le leadership, qu’ils jugent plus que jamais indispensables pour leur avancement professionnel.  

Leur regard sur cette technologie est globalement positif : ils estiment qu’elle améliore la qualité de leur travail et contribue à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Cependant, l’IA suscite des préoccupations : beaucoup s’inquiètent de la réduction des opportunités d’emploi et de la difficulté pour les jeunes générations à intégrer le marché du travail. Ils investissent donc dans le développement de leurs compétences pour travailler efficacement avec les outils d’IA générative à leur disposition.   

La majorité de la génération Z (57 %) et des millennials (56 %) utilisent déjà l’IA générative dans leur travail quotidien (comparé à 50 % de la génération Z et 42 % des millennials en France). Parmi eux, environ 30 % déclarent s’en servir tout le temps ou presque (contre 26 % des Gen Z et 22 % des millennials en 2024). Mais si l’adoption des outils de GenAI progresse, une part non négligeable des collaborateurs n’utilise toujours pas ces outils : 26 % de la Gen Z et 27 % des millennials affirment ne jamais recourir à l’IA générative au travail. Cette situation peut s’expliquer par un manque de nécessité, de compétences ou par une absence de déploiement au sein des entreprises.  

Rémunération, sens et bien-être : des dimensions étroitement liées  

Interrogés sur les facteurs influençant leurs choix de carrière, la génération Z et millennials ont identifié trois axes majeurs : la rémunération, le sens au travail et le bien-être. L’enquête souligne que ces trois dimensions sont intimement liées, les répondants cherchant avant tout à en trouver le juste équilibre.  

Rémunération 

L’enquête révèle que sans sécurité financière, les membres de la Gen Z et les millennials ont moins de chances de ressentir une bien-être positif et de trouver du sens à leur travail. Or, l’insécurité financière s’est accentuée depuis l’année dernière, près de la moitié des Gen Z (48 %) et des millennials (46 %) déclarant ne pas se sentir financièrement en sécurité, ce qui peut compliquer le maintien d’une bonne santé mentale et le sentiment de contribution significative au travail. La moitié des membres français de la génération Z (52 %) et des millennials (50 %) déclarent vivre au jour le jour financièrement, un niveau équivalent à la moyenne mondiale. Cependant, en France, une proportion plus importante de Gen Z et de millennials expriment des inquiétudes quant à leur capacité à prendre leur retraite dans des conditions financières confortables.

Sens

Environ 9 répondants sur 10 des membres de la Gen Z (89 %) et des millennials (92 %) considèrent qu’un sentiment de « raison d’être » est essentiel à leur satisfaction professionnelle et à leur bien-être (comparé à 90 % de la génération Z et 87 % des millennials français). Ce sens est toutefois subjectif : certains souhaitent avoir un impact positif sur la société, tandis que d’autres cherchent à gagner de l’argent ou à développer de nouvelles compétences pour disposer de ressources nécessaires à des actions en dehors du travail.

Bien-être

Un bien-être positif favorise ce sentiment d’utilité au travail. Parmi ceux qui déclarent un bien-être mental positif, 67 % des Gen Z et 72 % des millennials estiment que leur emploi leur permet de contribuer de manière significative à la société, contre seulement 44 % des Gen Z et 46 % des millennials présentant un bien-être mental faible. Les entreprises sont ainsi poussées à adapter leurs stratégies pour mieux répondre à ces nouvelles attentes.