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Paiements intégrés : une opportunité pour les commerçants français

Longtemps restés à la marge en Europe, les paiements intégrés — combinant logiciel de caisse et acceptation des paiements au sein d’une seule offre — séduisent pourtant de plus en plus. Si les États-Unis en ont fait un modèle dominant, l’Europe accuse un retard que les fintechs américaines entendent bien combler. Face à cette montée en puissance, les banques européennes doivent réagir, au risque d’être reléguées au second plan dans la distribution des paiements électroniques. 

Aux États-Unis, les paiements intégrés, c’est à dire l’offre combinée, distribuée par un acteur unique, d’un logiciel de caisse avec une solution d’acceptation des paiements électroniques, sont apparus il y a plus de vingt ans et sont aujourd’hui devenus le mode de distribution dominant. Cependant, ces offres de paiement intégré n’ont pas rencontré le même succès auprès des commerçants européens et français, leur taux d’adoption restant limité.   

Les avantages sont pourtant indéniables. Côté commerçant, il n’est plus nécessaire de gérer deux contrats distincts entre un fournisseur de logiciel de caisse, et un fournisseur d’acceptation des paiements électroniques (une banque, dans la plupart des cas). L’interlocuteur en cas de problème est donc lui aussi unique, et les coûts peuvent s’avérer plus bas, les fournisseurs intégrés ayant tendance à subventionner le prix du matériel (terminaux, caisse enregistreuse, écrans, etc.), en se rémunérant sur l’abonnement du logiciel. Côté éditeur de logiciel ou plateforme SaaS, les avantages sont tout aussi évidents : création d’une nouvelle ligne de chiffre d’affaires récurrent (partage des frais d’acceptation de paiements), sous-traitance de l’onboarding des commerçants, du KYC et de la conformité PCI DSS, satisfaction accrue de leurs clients.  

Pourtant, en Europe, le marché de l’acceptation des paiements électronique reste dominé par des grands acquéreurs bancaires et des acteurs spécialisés historiques tels que Worldline et Nexi, qui peinent à prendre le virage des paiements intégrés.

Les acteurs américains des paiements intégrés, néanmoins, sont partis à l’assaut du vieux continent il y a déjà plusieurs années : Square a par exemple lancé officiellement ses solutions en France en 2021, en même temps que Lightspeed en France, en Allemagne, en Suisse et au Bénélux. Dans le dernier cas, c’est Adyen qui gère l’acceptation des paiements, laissant Lightspeed se concentrer sur l’aspect logiciel.

L’acceptation n’est qu’une étape, et Adyen et Stripe vont d’ores-et-déjà beaucoup plus loin dans l’éventail de services qu’ils proposent à leurs clients plateformes et marketplaces : ils proposent tous deux des solutions « Banking as a service » incluant la sous-traitance de services d’ouverture de compte, de solutions de financements, et d’émissions de cartes professionnelles pour les commerçants, marchant directement sur les plate-bandes des acteurs bancaires traditionnels. Via son offre Banking as a Service, Adyen gère par exemple toute l’infrastructure bancaire sous-jacente, y compris la conformité réglementaire et la gestion des risques pour le compte de PME clientes de plateformes et de marketplaces. Cette approche « tout-en-un » permet aux entreprises de créer des expériences financières sur mesure, tout en s’appuyant sur la licence bancaire européenne d’Adyen et son expertise technologique en matière de paiements. 

Les banques européennes, confrontées à une concurrence accrue, n'ont d’autres choix que d'améliorer leurs offres d’acceptation des paiements électroniques à destination des commerçants. Certaines d’entre elles l’ont bien compris : en octobre 2022, Fiserv et Deutsche Bank ont lancé la joint‑venture Vert en Allemagne, visant à distribuer le système au point de vente moderne Clover (notamment le terminal Clover Flex) auprès des PME.   

Dans ce contexte, il est primordial que les acteurs bancaires européens embrassent au plus vite la convergence inéluctable entre logiciel et paiements, au risque de se retrouver marginalisés dans l’écosystème de la distribution des paiements électroniques, au même titre que les acteurs américains. Tous les acteurs de l’écosystème ont à y gagner. 

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