Dans un contexte économique, social et géopolitique toujours spécifique, les entreprises ont répondu présentes avec des budgets d’augmentation de salaire au plus haut depuis très longtemps, ces derniers s’ajoutant aussi à ceux déjà bien positionnés de l’an passé.
Cette réponse était attendue dans le contexte d’augmentation généralisée des prix largement portée par celle de l’alimentation, de l’énergie ou encore des matières premières nécessaires à l’outil de production.
Mais au-delà des réponses apportées, il est intéressant de se pencher sur deux conséquences structurelles auxquelles les entreprises vont devoir faire face.
Le premier enjeu est lié indirectement à l’inflation significative subie ces derniers mois. En effet, les augmentations successives du SMIC ont permis de répondre immédiatement au contexte économique national sur les plus bas salaires mais sans entrainer une hausse analogue et systématique des rémunérations pour les autres collaborateurs. Ce rattrapage a donc provoqué un « tassement » des rémunérations pour les OETAM mais aussi avec les premiers niveaux d’encadrement. Les organisations vont donc devoir à court terme aussi traiter cette problématique avec des effets correctifs, qu’ils soient sous forme pécuniaires et/ou de parcours de carrière.
Le second enjeu est lié à la nécessité étatique de maîtrise budgétaire dans un contexte de hausse des taux d’intérêt. Ainsi, il est probable à très court terme d’avoir un report plus ou important d’une partie de l’engagement des pouvoirs publics vers les entreprises notamment sur les dispositifs de protection sociale. La première mouture de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale nous donnera les premiers éclaircissements en la matière.
Bien entendu, ces deux enjeux structurels vont être à regarder de près et sous le prisme du marché du travail ou plus précisément son retour probable à des niveaux moins conjoncturels.
Dans un contexte d’inflation toujours d’actualité, les augmentations versées atteignent des niveaux inédits et les mesures collectives sont plébiscitées par les organisations afin de dynamiser le pouvoir d’achat de leurs collaborateurs. Notre projection concernant les budgets d’augmentation sur les deux prochaines années prévoit une normalisation progressive avec un retour aux niveaux d’augmentation précédant la période inflationniste. L’évolution de ces prévisions reste néanmoins à surveiller, compte tenu du contexte économique et social mouvant tant au niveau national qu’international.
Les jeunes diplômés constituent cette année encore une cible prioritaire, dans un contexte de fortes tensions sur le marché de l’emploi. Cette jeune génération requestionne régulièrement ses attentes vis-à-vis des entreprises. Dans notre étude 2023 Gen Z and Millennial Survey 2023, trois critères sont décisifs dans le choix de leur organisation : l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, bénéficier d’un package de rémunération globale attractif, et intégrer une organisation engagée en termes de RSE.
Les obligations en matière d’égalité professionnelle F-H n’ont cessé de se renforcer sur les dernières années. En France, les entreprises soumises à l’Index se doivent à présent de démontrer leur volonté de progresser, à travers la fixation et la publication d’objectifs et mesures de correction. Malgré tout, le premier bilan de la loi « Rixain » laisse à penser qu’il reste du chemin à parcourir. Après trois années blanches, nous notons cette année une nette amélioration de l’égalité salariale femmes/hommes. Parallèlement, une directive européenne destinée à contraindre les employeurs à la transparence pour garantir l’égalité de rémunération entre femmes et hommes a été adoptée par le Parlement le 30 mars 2023. Une fois entrée en vigueur, les Etats membres auront trois ans pour transposer cette directive.
Au sein du panel, 79 % des entreprises ont encadré la pratique du télétravail à travers un accord collectif ou une charte. La dispersion du nombre de jours attribués est faible. Ainsi, près de deux tiers des entreprises du panel ont accordé 2 jours de télétravail à leurs salariés. Parmi les entreprises ayant mis en place des dispositifs de télétravail, environ 50 % d’entre elles versent une indemnisation pour la mise en place de ce mode de travail.
La promulgation en début d’année 2023 de la réforme des retraites et son application dès septembre, prévoyant entre autres un recul progressif de l’âge légal de départ en retraite, devraient favoriser toujours plus la mise en place de régimes supplémentaires au sein des entreprises. Cette réforme des retraites ainsi que de nouvelles mesures actées par le gouvernement concernant les prestations de la Sécurité sociale pourraient aussi avoir des conséquences sur les tarifs des contrats collectifs de prévoyance-santé dès 2024.
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