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L’inertie des véhicules électriques s’installe, la popularité des véhicules hybrides augmente

Le rapport de cette année, "2025 Global Automotive Consumer Study", explore en profondeur les tendances et attentes des consommateurs qui redéfinissent les dynamiques du secteur automobile mondial. Alors que l’industrie traverse une transformation profonde, l’étude révèle une tendance claire : les consommateurs français restent réticents à l’égard des véhicules 100 % électriques (BEV), préférant les motorisations hybrides ou thermiques jugées plus accessibles et pragmatiques. Par ailleurs, les Français montrent un intérêt croissant envers les marques étrangères et les fonctionnalités de connectivité, tout en exprimant des réserves notables à l’égard des technologies de conduite autonome. 

Les principales tendances sont : 

  • En France, l'intention d'achat d'un véhicule hybride (HEV/PHEV) ou thermique a augmenté de 5 % depuis 2024, celle pour les véhicules électriques à batterie (BEV) est restée stable (9 %)L’étude confirme le prix comme un facteur limitant à l’essor du véhicule électrique, les consommateurs n’étant que peu disposés à payer plus pour un véhicule électrique. Cet élément confirme l’impératif pour les constructeurs de proposer des véhicules abordables.    
  • La demande d'infrastructure de recharge publique augmente sensiblement (+8 %), même si la majorité des consommateurs français (63 % en 2025) envisageant toujours de recharger leur véhicule électrique principalement à domicile.  
  • En France, les constructeurs nationaux conservent un lien relativement fort avec leurs consommateurs pour 37 % d’entre eux. Néanmoins, plus de la moitié (54 %) des consommateurs français interrogés prévoient de changer de marque pour leur prochain véhicule contre 55 % l'année dernière. 
  • Concernant la connectivité dans les véhicules, 55 % des consommateurs français estiment que leur prochain véhicule devrait être compatible avec leur smartphone. 
  • Alors que les technologies de véhicules autonome progressent, 42 % des Français sont préoccupés par les services de robotaxi entièrement autonomes qui pourraient être opérés dans leur zone de résidence. 
  • Plus de 3 consommateurs français sur 10, âgés de 18 à 34 ans, seraient prêts à renoncer à la possession d'un véhicule en faveur d'une solution de mobilité alternative tel qu’un modèle de MaaS (mobilité en tant que service).  

 

Les véhicules hybrides et thermiques gagnent du terrain 

Les motorisations thermiques et hybrides connaissent un regain d’intérêt notable auprès des consommateurs français, séduits par ces technologies perçues comme conciliant économies de carburant et réduction des émissions de CO₂. Cette tendance se reflète dans les intentions d’achat, avec une progression de 3 % en un an pour les véhicules hybrides électriques (HEV/PHEV), atteignant 16 %, et une hausse équivalente pour les motorisations thermiques, désormais plébiscitées par 44 % des personnes interrogées.  

À l’inverse, l’intérêt pour les véhicules 100 % électriques (BEV) reste stable à 9 %, soulignant les défis persistants auxquels font face les constructeurs. Si la réduction des coûts de carburant constitue toujours le principal critère d’achat (52 %), les consommateurs expriment aussi des réserves sur les considérations environnementales (44 %) et l’expérience de conduite (35 %). Cependant, plusieurs préoccupations majeures persistent, notamment le coût premium des BEV (52 %), le coût de remplacement des batteries (43 %), l’autonomie (42 %) et le temps de recharge (40 %).  

Par ailleurs, plus d’un tiers (37 %) des répondants déclarent conduire à 100 km ou plus de chez eux seulement une ou deux fois par mois soulevant la question de l’importance d'investir dans la construction d'infrastructures de recharge pour véhicules électriques.  En parallèle, les besoins en infrastructures de recharge publiques semblent surestimés : 63 % des utilisateurs actuels de VE déclarent privilégier la recharge à domicile, et une majorité d’entre eux effectue rarement de longs trajets (20 %). Toutefois, l’intérêt pour les bornes de recharge sur le lieu de travail ou dans l’espace public progresse (+8 %). Enfin, le temps de recharge, souvent perçu comme un obstacle, paraît moins dissuasif qu’anticipé : 62 % des Français accepteraient d’attendre jusqu’à 40 minutes pour recharger leur véhicule, et 99 % jugent réaliste un temps de charge supérieur à 10 minutes. Les consommateurs français se distinguent ainsi comme les moins exigeants d’Europe sur ce critère, préférant nettement des stations dédiées à la recharge plutôt que des stations-service hybrides. 

 

La fidélité à la marque de véhicules diminue 

Les consommateurs français se montrent de moins en moins fidèles aux marques automobiles. En effet, plus de la moitié (54 %) des personnes interrogées envisagent de changer de marque lors de leur prochain achat de véhicule, une tendance stable par rapport à l’année précédente. Si près de la moitié (49 %) possédaient la même marque avant leur véhicule actuel, seuls 5 % sont primo-acquéreurs, soulignant l'importance de bâtir une relation durable pour maintenir la fidélité à long terme.  

Aujourd’hui, les critères tels que la qualité (65 %), le prix (60 %), les fonctionnalités (50 %) et les performances (47 %) priment sur l’attachement à une marque, notamment pour l’achat d’un véhicule électrique. Par ailleurs, l’affinité avec les marques nationales reste mesurée (37 %), tandis que 44 % des consommateurs n’expriment aucune préférence, tant que le véhicule répond à leurs attentes. Dans ce contexte, l’expérience physique reste un levier décisif : 87 % des acheteurs souhaitent interagir avec le véhicule en amont, et 84 % considèrent l’essai routier comme indispensable. 

 Alors que l’industrie automobile traverse une profonde transformation, portée par l’évolution des modes de mobilité et les nouvelles attentes des consommateurs, deux enjeux stratégiques se détachent : le choix des motorisations et la fidélité à la marque. Face au ralentissement de la demande pour les véhicules 100 % électriques, l’essor des hybrides et des technologies de prolongateur d’autonomie apparaît comme une solution de transition pragmatique, conciliant contraintes économiques, limites des infrastructures et impératifs environnementaux. Dans le même temps, la fidélité des clients s’effrite, en particulier chez les primo-accédants, soulignant l’urgence pour les constructeurs de bâtir des relations durables. 


Guillaume Crunelle, Associé Responsable Automobile & Mobilité. 

Les consommateurs veulent de nouvelles technologies mais selon leurs conditions 

À mesure que la technologie des véhicules autonomes évolue vers des applications commerciales concrètes, les consommateurs expriment des préoccupations croissantes, notamment autour des fonctionnalités de sécurité des véhicules connectés, même si cela implique le partage de données personnelles identifiables (PII) avec les constructeurs ou des tiers.  Ainsi, 42 % se déclarent préoccupés par le déploiement des robotaxis dans leur zone de résidence. Par ailleurs, l’intégration des nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, divise : seuls 41 % y voient un avantage, tandis qu’un tiers reste sceptique. Dans ce contexte, la compatibilité avec les smartphones demeure un critère clé pour 55 % des acheteurs, reflet d’un attachement à la connectivité personnelle. Parallèlement, les constructeurs explorent de nouvelles sources de revenus, telles que l’intégration de polices d’assurance dès l’achat ou la monétisation des écrans d’infodivertissement. En matière de mobilité, une évolution des comportements émerge, notamment chez les jeunes : 36 % des 18-34 ans sont prêts à renoncer à la propriété d’un véhicule au profit de solutions de mobilité en tant que service (MaaS), contre 29 % des plus de 55 ans. Cette tendance souligne un changement profond des attentes, dans un contexte où 44 % des Français utilisent leur véhicule au quotidien et 87 % au moins une fois par semaine, questionnant la qualité et la disponibilité des transports en commun. 

Pour plus de détails sur ces tendances de consommation automobile, téléchargez le rapport complet.  

 

L'étude mondiale des consommateurs automobiles 2025 de Deloitte est basée sur une enquête auprès de plus de 31 000 consommateurs de 30 pays, réalisée entre octobre et novembre 2024.