3 questions à Katia Ruet, Secrétaire Générale d'Altavia

Comment la RSE s’intègre-t-elle dans le modèle d’affaires, la gouvernance et la stratégie du Groupe ? 

Chez Altavia, la RSE n’est plus uniquement une question de valeurs ; elle est désormais au cœur de notre modèle d'affaires. Historiquement ancrée dans notre ADN, avec une adhésion au Global Compact dès 2008, la RSE a évolué, passant d’un angle corporate et de conformité à un axe structurant de notre stratégie face aux enjeux climatiques et aux attentes de nos clients. Intégrer la durabilité dans nos offres est aujourd’hui un impératif. Que ce soit pour des supports magasin, des catalogues, des campagnes imprimées, ou des solutions numériques, chaque approche doit désormais prendre en compte son impact, de la conception à la fin de vie. En tant qu’agrégateurs de services, offrant une gamme complète de solutions commerciales, nous accompagnons nos clients à chaque étape, dans une logique de performance durable. Cette transformation s’est accélérée ces deux dernières années, portée par des clients de plus en plus exigeants et par un cadre réglementaire de plus en plus contraignant. La mise en place d’un comité de durabilité, le renforcement de notre direction des achats avec une feuille de route responsable, ainsi que le déploiement du plan stratégique MOVE (Make Our Vision Effective) font partie des actions concrètes entreprises. Nous ancrons notre démarche de progrès au plus près des opérations à travers un objectif de certification EcoVadis Gold pour 100 % de nos Business Units d’ici 2030. Cet engagement s’étend également au volet social, visant à garantir un environnement inclusif pour nos collaborateurs et notre écosystème. Cela signifie promouvoir un lieu de travail où chacun se sent valorisé et respecté, et construire des relations solides et équitables avec nos partenaires et les communautés qui nous entourent. Créée en 2020, Altavia Foundation – Microco accompagne l’ensemble des acteurs, entrepreneurs du micro-commerce. La RSE innerve désormais notre gouvernance, nos pratiques et notre culture d’entreprise, comme un moteur collectif de transformation. 

Comment vous préparez-vous à la publication de votre premier rapport de durabilité ?  

La publication de notre premier rapport de durabilité s’inscrit dans un moment clé de notre transformation, en parallèle de la transmission familiale et du repositionnement stratégique du Groupe. Plutôt que de mobiliser l'ensemble de l'organisation dès le début, nous avons opté pour une approche pragmatique en posant d'abord des bases solides : la structuration des données et un travail concentré autour de la CSRD. Face à la pression croissante des clients pour plus de transparence, nous avons mis l’accent sur la robustesse du contenu : des engagements clairs, des indicateurs fiables et des preuves de progrès. Ce socle de transparence guide notre trajectoire et donne du sens à nos actions. Altavia renforce son engagement RSE axé sur l'inclusion de son écosystème, le partenariat stratégique avec ses clients pour le respect des limites planétaires, et la promotion d'un modèle d'activation marketing durable. L’intégration de la RSE au cœur de notre stratégie commerciale nous permet de transformer la durabilité en un levier compétitif. L’adoption de la solution Ecodesign-Cloud d’Eviden en collaboration avec un de nos clients, leader de l’industrie de la beauté, en est un exemple concret, parfaitement aligné avec les attentes du marché et intégré rapidement à nos offres. La transformation avance lentement mais sûrement, et l’adhésion des équipes se renforce à mesure que les impacts concrets se font visibles. Nous sommes clairs sur notre position : pas de greenwashing, mais des actions tangibles, impliquant pleinement les collaborateurs et rassurant nos clients. Notre communication en ce domaine est devenue stratégique pour expliquer notre positionnement.  

La CSRD représente-t-elle une opportunité pour Altavia ?    

Pour nous, la CSRD n’est pas une contrainte, mais un véritable levier stratégique. Elle nous pousse à structurer notre approche RSE et à l’ancrer pleinement dans notre modèle économique. Parmi ses apports majeurs : une lecture claire et segmentée de nos enjeux, qui nous permet d’identifier plus finement nos défis et de rendre nos engagements plus lisibles et opérationnels. Bien que complexe, cette démarche nous offre une vision à 360° de nos impacts, de nos risques et des opportunités qui s’ouvrent à nous. Elle a également permis de casser certains silos internes : des équipes qui n’échangeaient pas auparavant collaborent désormais activement. Nous avons aussi impliqué des collaborateurs jusque-là peu exposés à ces sujets, ce qui rend les avancées plus concrètes, visibles et partagées. Côté gouvernance, la directive nous a amenés à revisiter nos processus de décision. Notre comité de durabilité joue un rôle central, mais il doit encore évoluer, notamment en intégrant davantage d’expertise externe et en renforçant son articulation avec le comité d’audit. Nous travaillons avec un large éventail de fournisseurs, des grands groupes aux petites structures, en passant par des freelances. L’enjeu n’est pas seulement de poser des exigences, mais d’accompagner chacun dans sa propre trajectoire de transformation, sans exclure.  Ce que la CSRD change profondément, c’est l’intégration d’une lecture financière des enjeux RSE – un tournant décisif qui les inscrit au cœur de nos décisions. C’est un travail de fond exigeant, mobilisant des ressources et un engagement à long terme. Mais pour garantir la pérennité de notre modèle, il est tout simplement essentiel.