Après plusieurs années d’augmentations constantes, nous observons un ralentissement des augmentations salariales ayant un impact modéré sur le pouvoir d’achat du fait d’un inflation contenue sur la même période.
Parmi les tendances observées :
Selon les niveaux de responsabilité et les filières de métiers, la part variable représente 1 à 3 mois de salaire de base. Le pay-out (rapport entre le bonus versé et le bonus cible) est en baisse de 4 points après plusieurs années de stabilité (84% en 2020 versus 88% en 2019).
Concernant les cadres, population la plus impactée sur cet agrégat, les montants de bonus versés sont en baisse en nombre de bénéficiaires et en montant, avec un recul du montant moyen versé de 6,2%.
Au niveau de la prime PEPA, moins d’1/4 des entreprises participantes (contre près de 60% l’an passé) ont versé cette prime au profit de 23% des OETAM et seulement 6% des cadres avec une baisse de 30% du montant médian atteignant cette année 327 euros. Ce dispositif a été utilisé cette année principalement par les entreprises ayant continué à mobiliser leur capital humain – notamment les OETAM - lors du confinement en tenant compte de la présence sur site pour la distribution.
En rupture avec les pratiques des précédentes années, nous observons une stabilité des montants ainsi que du nombre de bénéficiaires de l'épargne salariale.
Face aux priorités de maintien de l’emploi et du pouvoir d’achat, les écarts salariaux et le plafond de verre demeurent.
L’écart salarial entre les femmes et les hommes stagne à plus de 3,0% en moyenne (entre 2,6% et 7,6% selon le niveau de responsabilité), sans que l’on constate des pratiques d’augmentation différenciée cette année en faveur des femmes.
La crise sanitaire a impacté les régimes de complémentaire santé via une baisse de la consommation sur le premier semestre 2020. L’évolution des comptes de résultats des différents régimes de couverture sociale devra être suivie attentivement afin de connaître l’impact global réel de cette situation.
Le contexte a aussi contraint la suspension du projet de réforme sur les retraites. Quant aux régimes de retraite supplémentaire, leurs évolutions trouvent davantage leurs origines dans des modifications réglementaires, passées et à venir.
Dans un contexte anticipé d’inflation plus faible que l’an passé et de manque de visibilité sur la reprise économique, les prévisions d’augmentation sont prudentes pour 2021 avec 1,5% pour les OETAM et 1,7% pour les cadres (contre 2,1% pour les deux catégories socioprofessionnelles l’an passé à la même date). Elles marquent une rupture avec la dynamique d’évolution salariale que nous avons connu ces précédentes années.
Prenant en compte le contexte actuel ainsi que des indicateurs de l’INSEE au niveau du taux de croissance du PIB, du taux d’inflation, du taux de chômage et les projections macroéconomiques réalisées par la Banque de France, nous anticipations une reprise des tendances historiques d’augmentation à compter de 2023 tout en anticipant une perte potentielle de pouvoir d’achat très marquée sur 2021.