Pour nous, l’alternance prend aujourd’hui et doit continuer à prendre une importance cruciale en France. La perception de l’alternance, par les jeunes concernés tout comme les entreprises, est de plus en plus positive (+16 % de contrats signés en 2019).
Néanmoins, la pleine maîtrise des programmes d’alternance présente encore un certain nombre de défis pour les entreprises. La bonne gestion de la phase de sourcing de candidats est complexe, de même que la gestion administrative qui en découle, et qui est, à de multiples points de vue, elle aussi compliquée à maîtriser, déclare Olivier Mauduit, Associé Conseil, Business Process Solutions.
L’alternance offre un large choix de formations sur les métiers du numérique ou intégrant du numérique et couvre l’ensemble des secteurs et métiers. Si elle est bien exploitée, elle constitue une véritable réponse à l’enjeu d’alignement, actuel et futur, des compétences nécessaires aux entreprises.
Sur une échelle globale, nos enquêtes montrent que plus de 47 % des métiers sont impactés par les possibilités d’automatisation. Prendre en compte cette évolution et l’intégrer dans sa réflexion nous paraît – par exemple et entre autres choses – indispensable aujourd’hui pour une exploitation optimale de la filière de l’alternance.
Les générations Y, et plus encore Z, naturellement plus à l’aise avec les nouveaux outils digitaux, apportent un réel potentiel et de nouvelles idées pour travailler ensemble et collaborer avec plus d’efficience. Un apport à l’entreprise bénéfique est également, un vrai levier pour tirer profit de la mixité générationnelle qui caractérise les entreprises aujourd’hui.
Pendant sa formation, l’alternant peut et doit combiner apports théoriques et opérationnels. Il apprend sur le terrain à trouver sa place, à apporter sa valeur ajoutée, tout en s’imprégnant de la culture propre à chaque entreprise. À l’issue de sa formation diplômante, toutes les conditions sont alors mieux réunies – par comparaison à ce qu’un jeune diplômé sans expérience aussi tangible de la vie en entreprise ne peut offrir immédiatement – pour que l’alternant devienne un salarié permanent légitime au plan opérationnel.
Transformer un contrat d’alternant en CDI permet ainsi d’intégrer une ressource plus vite et alignée sur les besoins. Cela permet également d’économiser le coût de recrutement et de formation de nouveaux entrants issus des filières standard de recrutement.
La capacité des organisations actuelles à s’adapter dans un environnement en profonde mutation n’est plus seulement un avantage concurrentiel, mais bien une nécessité existentielle.
Comment repenser son organisation en matière d’alternance ?
Six sujets principaux et dépendants les uns des autres sont à adresser. Ils permettent d’apporter une réponse pragmatique à la gestion efficiente du processus, de raisonner de manière globale pour ensuite décliner des plans d’action pour chaque levier :
"Tirer profit de l’alternance, c’est savoir trouver la bonne formation et maitriser sa gestion. Aujourd’hui en France, il y a plus de 35.000 formations, un chiffre en évolution continu. Il n’est donc pas aisé pour les entreprises de s’y retrouver et d’assurer une veille adéquate et des alignements suffisamment rapides et pertinents pour satisfaire les besoins.
Pour une gestion optimale, Il nous paraît par ailleurs primordial de noter ici que le processus de gestion de l’alternance est très singulier : il cumule en effet des spécificités propres à sa nature même et à l’écosystème humain, réglementaire et institutionnel qui l’encadre. Le chemin à parcourir pour le traiter, avec qualité, est parsemé d’obstacles et de difficultés. Y apporter une réponse organisationnelle par extension de l’organisation existante nous paraît compliqué et souvent traité de manière inefficace," déclare Olivier Mauduit.