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Qu’est-ce qu’un métavers ?

Contraction des mots « Méta » et « Univers », le terme « Métavers » est le concept d'un espace en ligne en 3D ou en réalité virtuelle dans lequel les utilisateurs, représentés par leurs avatars, peuvent relier leurs vies réelles et numériques. Ils peuvent, y travailler, jouer, se socialiser ou encore explorer toute une variété de plateformes. Le métavers tente de ainsi de fournir un environnement totalement immersif, avec des produits toujours plus innovants.

Ce type d’univers a gagné en popularité avec les jeux de type MMORPG. Par la suite, les casques de réalité virtuelle ont favorisé l’adoption des univers virtuels. La technologie blockchain a apporté quant à elle la touche décentralisée. Enfin, l’implication de grandes sociétés telle que Meta (Facebook) ont fait retentir le concept auprès du grand public.

Dans un métavers décentralisé, il est possible d’acheter et de vendre sous la forme de NFT (Token Non Fongible) différents actifs immatériels tels que des terrains, des constructions, des vêtements pour son avatar, etc. Les NFT sont donc un composant essentiel de ce type de métavers.

Si le Métavers est un univers encore balbutiant et complexe à appréhender, il possède déjà de nombreux atouts, et surtout des perspectives très prometteuses de développement.

Métavers… quelles sont les bonnes questions à se poser avant de se lancer ?
 

Les métavers sont des univers nouveaux et relativement complexes. Pour avoir une compréhension suffisante, il est nécessaire de regarder ce sujet selon plusieurs angles, notamment :

Business
 

Comment l’expérience immersive proposée par le métavers peut-elle améliorer des processus existants et disrupter des secteurs d’activité ?

Etant liés à l’émergence des NFT, le développement des métavers et l’implication des institutionnels sont encore récents. Certains cas d’usage se sont toutefois rapidement développés et sont déjà des sujets de référence :

  • Les publicités virtuelles
  • Les jeux vidéos
  • Le commerce en ligne

Enseignement supérieur / Formation


Le métavers pourrait permettre une expérience d'apprentissage immersive : il pourrait aider les étudiants à bénéficier d'une expérience d'apprentissage immersive, repensée et dynamisée. La gamme des activités du campus serait également accessible en ligne afin d'encourager la créativité et la collaboration des étudiants. Il est par exemple possible d’imaginer la reconstitution d’un campus pour les journées portes ouvertes afin de favoriser l’accès aux étudiants internationaux.

Le potentiel de cette technologie est encore plus important lorsqu’il concerne les métiers manuels, nécessitant des gestes répétitifs et/ou précis. En effet, une partie de la formation pratique pourrait être effectuée à distance.

Enfin, proposer une infrastructure cadrée et personnalisable permettrait la création de contenu pédagogique innovant par de nouveaux acteurs ayant grandi dans ces environnements numériques.

 

Ecologie


En rendant les réunions en ligne, les visites de locaux à distance et les téléconsultations plus efficaces, le métavers permet d’éviter de nombreux déplacements internationaux très énergivores.

La création de métavers répliquant des villes ou même la Terre permettrait aux chercheurs, aux gouvernements et aux entreprises de réaliser des simulations et des analyses d’impact environnemental.

A titre d’exemple, une entreprise de construction recourant à cette technologie pourrait mieux appréhender l’impact de son projet de construction sur l’environnement. Un projet mené par NVIDIA vise à créer un jumeau numérique de la Terre. La version « bêta » du projet rassemble déjà plus de 70 entreprises et plus de 70 000 créateurs individuels.

 

Santé


Créer des séances d’entraînement immersives permettrait d’encourager la pratique sportive à un plus grand nombre d’individus. Ce même procédé serait d’autant plus utile dans le cadre de la rééducation de patients ayant une mobilité réduite.

Enfin, la critique souvent faite aux métavers est de détourner les utilisateurs de la réalité. Des études préliminaires sont en cours pour déterminer dans quelle mesure la réalité virtuelle et sa capacité à distraire les utilisateurs pourrait empêcher les signaux de douleur d'atteindre le cerveau, et ainsi constituer une alternative aux opioïdes pour gérer la douleur.

Technique


Les technologies clés sont :

  • Blockchain : la plupart des métavers s’appuient sur la blockchain. En effet, la blockchain permet une décentralisation dans la gestion du métavers. De plus, la blockchain permet l’utilisation des crypto-actifs et des NFT.

     

  • Réalité virtuelle : elle permet, grâce à l’utilisation d’un casque VR, une immersion plus profonde que dans un réseau social. Le déplacement dans des environnements 3D permet des interactions nouvelles entre les utilisateurs.

     

  • Cloud : du fait de l’utilisation d’un environnement 3D immersif, un métavers a besoin de grandes capacités informatiques, qui peuvent facilement être fournies par une solution cloud.

 

Quel degré de décentralisation pour le métavers ?


Il existe plusieurs types de métavers. Ceux centralisés, comme le projet Meta (Facebook) et ceux ayant un degré de décentralisation plus élevé en s’appuyant notamment sur la technologie blockchain, comme Decentraland ou encore The Sandbox.

 

Quelle blockchain choisir pour rentrer dans le métavers ?


Le choix de la technologie blockchain est important pour garantir le bon fonctionnement d’un métavers décentralisé. Certaines blockchains sont plus adaptées que d’autres, notamment sur les sujets de scalabilité et de frais de transaction. Une congestion du réseau blockchain pourrait avoir des conséquences très négatives sur l’expérience utilisateur.

 

Comment assurer l’interopérabilité des NFT entre les métavers ?


L’un des arguments en faveur des métavers décentralisés et des NFT est que ces derniers sont des objets immuables, du fait de leur ancrage dans la blockchain. Néanmoins cette caractéristique perd en pertinence dès lors qu’un NFT n’est pas compatible avec un métavers. Pour faciliter l’appropriation par le grand public, les projets de métavers devront assurer l’interopérabilité avec des NFT d’univers différents.

Comment assurer l’immersion des utilisateurs ?


Au-delà de l’aspect blockchain, la force d’un métavers est sa capacité d’immersion, qui passe notamment par l’utilisation de la réalité virtuelle. Plusieurs solutions de réalité virtuelle sont apparues ces dernières années sur le marché, comme le casque Meta Quest.

Normatif


Le cadre normatif, qu’il soit réglementaire, comptable ou bien fiscal est parfois inadapté aux nouvelles pratiques issues des outils numériques. Si les enjeux juridiques relatifs aux métavers sont récents, un cadre réglementaire émerge toutefois.

En France


La proposition de loi du 18 janvier 2022 souhaitant imposer aux fabricants d’appareils connectés d’inclure un contrôle parental gratuit et facile d’utilisation a été adoptée. En plaçant en première ligne la protection des mineurs, cette proposition est annonciatrice d’un encadrement renforcé du monde du numérique au sens large.

 

En Europe


Le Digital Service Act (DSA) vise à responsabiliser les plateformes numériques eu égard aux risques induits pour leurs utilisateurs dans le cadre de la diffusion de contenus ou produits illicites. Venant contrôler les contenus sur Internet, l’objectif de cette réglementation peut se résumer ainsi :

« Ce qui est interdit offline, doit l’être online ».

De ce fait, les plateformes ne se conformant pas aux nouvelles obligations risquent une amende pouvant aller jusqu’à 6% du chiffre d’affaires ou encore des mesures de rétorsion et d’exclusion temporaires du marché. Ces actions sont les preuves de la volonté ferme de l’Union européenne d’asseoir sa position face aux réalités des déviances dans le monde virtuel.

Toutefois, cette proposition est jugée trop limitée par certains observateurs. Le métavers ayant pour ambition de répliquer le monde réel, il doit en respecter les règles. Les questions juridiques sont donc naturellement aussi nombreuses que celles de notre quotidien, privé comme professionnel.

 

Principales considérations


Compétence juridictionnelle et loi applicable : 
la question des modalités d’application du droit international privé, en attendant l’apparition de règles de droit uniformisées, se pose.

Réalisation d’achats dans le métavers : le droit de la consommation se voit directement touché et plus spécifiquement les dispositions de l’article L.221-1 du Code de la consommation s’intéressant aux contrats à distance et hors établissement. En l’état actuel, l’article ne fait pas mention des ventes ou des prestations de services « virtuels ». Si l’article envisage l’absence de présence physique simultanée des cocontractants, il s’agit de savoir si cela est suffisamment adapté à une transaction dans le métavers.

La place du droit pénal : il a déjà pu être constaté que certaines dérives sont bien ancrées et établies sur des espaces virtuels et décentralisés comme le métavers. Dès lors, les auteurs et responsables de telles infractions devraient pouvoir être sanctionnés au même titre que ceux qui commettraient de tels actes dans le monde réel. La question de la distinction entre l’avatar et la personne le contrôlant se pose.

Ces éléments juridiques sont issus de l’article « Les enjeux juridiques du Métavers : observations prospectives d’un phénomène en devenir ! » publié par Deloitte, société d’avocats.

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