Accéder au contenu principal

Seuls 3% des dirigeants considèrent leur organisation comme « extrêmement efficace » pour gérer la performance humaine

Paris la Défense

La nouvelle édition de l’étude Global Human Capital Trends réalisée par le cabinet Deloitte analyse les tendances clefs de ressources humaines et de la performance au sein des organisations. Cette année, l’étude s'appuie sur une enquête menée auprès de plus de 14 000 dirigeants et responsables des ressources humaines, à travers 95 pays différents, incluant la France.

Les travaux menés par les experts de Deloitte dans le cadre de la réalisation de cette nouvelle étude témoignent de la rupture progressive avec les méthodes de travail traditionnelles, au profit de nouveaux modèles, plus agiles. Si les dirigeants partagent le souci d’adapter leur organisation pour renforcer la performance humaine, nombre d’entre eux semblent néanmoins rencontrer des difficultés à prendre les mesures nécessaires pour accompagner ces changements.

 

Face au constat partagé de l’évolution des méthodes de travail, les dirigeants peinent à trouver des solutions nouvelles

 

Selon les résultats de la dernière étude Deloitte, seuls 3 % des dirigeants interrogées déclarent que leur organisation est extrêmement efficace pour capter la valeur créée par les travailleurs. Face aux bousculements des méthodes traditionnelles de travail, avec l’émergence du télétravail, du freelancing, de la volonté des collaborateurs de bénéficier de plus de confiance, de liberté et d’autonomie, la plupart des dirigeants témoigne d’une bonne conscience de la nécessité de ces changements. En effet, seuls 33% d’entre eux évoquent une insuffisante compréhension de ces enjeux comme raison de l’incapacité de leur organisation à progresser.

Néanmoins, malgré cette conscience commune du besoin de transformer les processus de travail dans les entreprises, les dirigeants peinent encore à prendre les mesures nécessaires. Ainsi, seuls 19% des dirigeants sondés déclarent disposer de critères suffisamment fiables pour mesurer la composante sociale de l’ESG, c’est-à-dire sur la manière dont leur organisation peut bénéficier aux collaborateurs et individus.

" Alors que les façons traditionnelles de travailler s'estompent, la performance humaine est en train de devenir essentielle pour le succès organisationnel des entreprises. Bien que la plupart des organisations soient conscientes de ces réalités changeantes du travail, elles continuent à se poser des questions sur la meilleure façon d'y répondre. "

Franck Cheron, Associé Lead Capital Humain de Deloitte France

Evaluer la productivité humaine à travers de nouveaux critères

 

Concernant la productivité, l’étude démontre que les dirigeants peinent à déterminer de nouveaux critères d’évaluation de la performance plus adaptés à la situation actuelle du monde du travail. En effet, si les métriques traditionnelles de productivité telles que les heures travaillées et le temps passé sur les tâches deviennent de moins en moins pertinentes dans le milieu de travail actuel, les dirigeants expriment cependant des difficultés à faire émerger de nouveaux modèles. Alors que 74 % des interrogées estiment qu'il est « très » ou « extrêmement » important de rechercher de meilleurs moyens de mesurer les performances des travailleurs, seuls 40 % déclarent faire quelque chose pour mettre en place de nouvelles métriques.

Aussi, face à la multiplication des données relatives au travail des collaborateurs, et à leur simplification d’accès pour les dirigeants, notamment par l’utilisation du digital, l’étude identifie un risque de mauvaise utilisation de la masse d’informations disponibles. A ce titre, 88 % des dirigeants déclarent qu'il est important pour la réussite de l'entreprise de mettre de plus en plus l'accent sur la confiance et la transparence entre les travailleurs et l'organisation.

" Les anciens indicateurs utilisés pour mesurer la performance ne s'appliquent plus, et il n'y a pas de recette toute faite à suivre pour permettre aux organisations de prospérer dans ce nouvel environnement. Donner la priorité à la performance humaine, à la transparence et à la confiance pourra aider les organisations à embrasser et tirer parti de ce nouvel environnement. "

Patrie Plouvier, Associé co-Lead Capital Humain, Deloitte France

L’émergence de l’IA représente un risque de déficit de productivité

 

À mesure que l'Intelligence Artificielle générative progresse, les organisations s’exposent à subir un déficit croissant d'imagination et de créativité. Ainsi, 75 % des dirigeants sondés ont l'intention d'accélérer l’utilisation de l'IA au cours des cinq prochaines années, tout en anticipant une perturbation significative des compétences actuelles de leurs employés.

Pour combler ce risque potentiel de déficit d’imagination, les organisations doivent faire du développement de softs skills telles que la curiosité, l'empathie et la créativité une priorité stratégique pour aider les travailleurs à expérimenter de nouveaux modes de travail. A ce titre, 73 % des interrogés déclarent qu'il est important de veiller à ce que l'imagination humaine suive le rythme de l'innovation technologique, mais seulement 9 % entreprennent des actions concrètes internes pour garantir cet équilibre.