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Le travail pour la génération Z et les milléniaux : un tryptique d’argent, de sens et de bien-être en quête de développement

Deloitte a dévoilé les résultats de son enquête mondiale annuelle menée auprès de 23 000 répondants à travers 44 pays. Cette étude met en lumière les convictions, attentes et préoccupations de ces jeunes générations face à un monde du travail en pleine mutation. 

Les résultats de l'enquête montrent clairement que la génération Z et les milléniaux accordent une importance cruciale à l’équilibre entre la stabilité financière, le sens de leur travail et le bien-être. Ils aspirent également à développer les compétences techniques et humaines qu’ils jugent essentielles pour réussir dans le futur monde professionnel.  

 

Apprentissage, développement et remise en question du leadership 

La génération Z et les milléniaux en France privilégient les opportunités de développement professionnel et l'apprentissage lors du choix d'un employeur, mais peu souhaitent atteindre des postes de management. Dans cette quête d'avancement, 79 % de la génération Z et 76 % des milléniaux identifient la gestion du temps comme la compétence indispensable pour progresser dans leur carrière. En outre, ils sont nombreux à investir régulièrement dans leur développement personnel : 68 % de la génération Z et 49 % des milléniaux affirment qu'ils développent des compétences pour améliorer leur carrière au moins une fois par semaine. 

La génération Z et les milléniaux expriment un besoin d'une plus grande implication de leurs managers dans des aspects cruciaux de leur développement, tels que l'inspiration et la motivation. Ils souhaitent activement que leurs managers jouent un rôle d'enseignant et de mentor, bien que peu d'entre eux constatent la mise en pratique de cela dans la réalité.  

L’enseignement supérieur est également mis en question quant à sa capacité à préparer les étudiants au marché du travail. 35 % des membres de la génération Z et 45 % des milléniaux en France déclarent avoir décidé de ne pas poursuivre d'études supérieures, par rapport à 31 % des membres de la génération Z et 32 % des milléniaux au niveau mondial. Les circonstances familiales ou personnelles représentent la première raison pour laquelle la génération Z (38 %) et les milléniaux (45 %) ne poursuivent pas d'études supérieures en France. Le manque d'intérêt pour l'éducation traditionnelle constitue un autre facteur déterminant pour les milléniaux (41 %). Vient également s’ajouter le coût élevé des frais de scolarité, identifié comme la principale préoccupation tant pour la génération Z que pour les milléniaux en France, ce qui est cohérent avec la moyenne mondiale. 

 

L'impact de la GenAI au travail 

La promesse de la GenAI en France révèle des tendances d'utilisation distinctes entre les générations. Pour la génération Z, la création de contenu est l'utilisation principale de la GenAI, tandis que les milléniaux préfèrent l'analyse de données. Quatre milléniaux sur cinq reportent que la GenAI a contribué à une meilleure gestion de leur temps et amélioré la qualité de leur travail. Une proportion notable de la génération Z partage ces avis, bien que dans une mesure moindre. Actuellement, 50 % de la génération Z et 42 % des milléniaux en France utilisent la GenAI dans leur quotidien professionnel. 17 % de la génération Z et 12 % des milléniaux ont déjà achevé une formation GenAI, tandis que 24 % de la génération Z et 29 % des milléniaux envisagent de la suivre dans les 12 prochains mois.  

À l'échelle mondiale, l'utilisation principale de la GenAI pour la génération Z est l'analyse de données, contrastant avec les tendances françaises. Les milléniaux, qu'ils soient français ou internationaux, utilisent principalement la GenAI pour l'analyse de données, tandis que la formation demeure le cas d'utilisation le moins fréquent. Ces statistiques illustrent une adoption croissante et diversifiée des outils de la GenAI, reflétant l'évolution des besoins et des priorités intergénérationnelles en matière de technologie et de développement professionnel.  

Cependant, des préoccupations subsistent quant à l'impact de la GenAI sur l’emploi : plus de six personnes sur dix craignent qu’il puisse entraîner des suppressions de postes et déclarent être amenées à se tourner vers des métiers qu’elles jugent moins exposés à cette forme de disruption. Les compétences humaines sont également perçues comme essentielles à la progression professionnelle : plus de huit membres sur dix de la génération Z et des milléniaux estiment que développer des qualités comme l’empathie ou le leadership est encore plus important que de renforcer leurs compétences techniques. 

 

La quête d'argent, de sens et de bien-être 

Interrogés sur les facteurs qui influencent leurs choix de carrière, les membres de la génération Z et les milléniaux identifient trois grandes catégories de réponses : argent, sens et bien-être. L'enquête souligne que ces domaines sont étroitement liés, les répondants cherchant à trouver le bon équilibre.  

Pour les jeunes générations, notamment la génération Z et les milléniaux en France, les relations avec les amis et la famille tiennent une place centrale dans leur identité. En matière professionnelle, les milléniaux français présentent une tendance légèrement plus marquée que la moyenne mondiale à quitter un emploi pour des raisons d'éthique et de principes personnels. Cependant, la génération Z en France montre une moindre propension à partir en raison d'une perte de sens dans leur travail comparé à leurs homologues mondiaux. En effet, 44 % des membres de la génération Z en France déclarent avoir refusé des employeurs potentiels en raison d’un décalage avec leurs valeurs, contre 41 % à l’échelle mondiale. Pour les milléniaux, ces proportions s’élèvent respectivement à 46 % en France et 40 % à l’international. Concernant ceux ayant quitté un emploi par perte de sens, 38 % des membres de la génération Z en France l’ont fait, contre 44 % au niveau mondial, tandis que 47 % des milléniaux français ont pris cette décision, comparativement à 45 % à l’échelle globale. Par ailleurs, une très large majorité, 90 % des membres de la génération Z et 87 % des milléniaux en France, accorde une importance primordiale au sens du travail pour leur épanouissement professionnel et leur bien-être quotidien. Ces constats soulignent le rôle croissant que jouent les valeurs personnelles et la quête de sens dans la recherche de satisfaction professionnelle chez les jeunes générations. 

Le coût de la vie demeure une préoccupation majeure pour la génération Z (42 %) et les milléniaux (50 %) en France qui influence négativement leur bien-être mental. Près de la moitié des Gen Z (52 %) et des milléniaux (50 %) déclarent que l’ensemble de leur revenu est absorbé par les charges mensuelles, ne leur laissant aucune capacité d’épargne, ce qui correspond à la moyenne mondiale. Cependant, un nombre plus important de la génération Z et de milléniaux en France expriment une inquiétude quant à leur capacité à prendre leur retraite avec une aisance financière, comparativement à la moyenne mondiale. 

En France, les jeunes de la génération Z et les milléniaux ressentent constamment de l'anxiété, en grande partie à cause des préoccupations liées à la santé et au bien-être de leur famille, ainsi qu'à leur avenir financier. 49 % des membres de la génération Z et 42 % des milléniaux se disent stressés ou anxieux la plupart du temps. Par ailleurs, le travail est perçu comme une cause majeure de stress et d’anxiété par 30 % des membres de la génération Z et 28 % des milléniaux. Les principales causes incluent le manque de reconnaissance et de récompense pour le travail accompli, les longues heures de travail, ainsi que le sentiment de ne pas être soutenu par leur supérieur hiérarchique. 

 La génération Z et les milléniaux modifient profondément le paysage professionnel, non seulement par leur quête d'équilibre financier, mais surtout par leur recherche de sens et de bien-être. L'enjeu majeur pour les employeurs et les managers est de s'adapter et de répondre aux exigences de ces jeunes générations. Parmi le top 3 des raisons pour lesquelles ils ont rejoint une entreprise, cette année une nouvelle priorité émerge : avoir des perspectives d'évolution professionnelle, reflétant des aspirations qui évoluent. Il est donc essentiel de réimaginer les pratiques de travail et de leadership pour créer un environnement stimulant, inspirant et aligné avec les valeurs profondes de ces jeunes talents. 


Indique Sophie Lazaro, Associée Capital Humain, Rewards & Talent chez Deloitte.