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Le trio gagnant : agilité, engagement, performance, les entreprises françaises face à la révolution silencieuse du Capital Humain

Dans un monde du travail en pleine mutation, Deloitte France présente les enseignements clés de son rapport 2025 Global Human Capital Trends. Pour allier performance humaine et économique, les organisations doivent trouver le bon équilibre entre révolutions technologiques & sociales, agilité et stabilité, exigence des dirigeants et attentes des collaborateurs. Si ces injonctions paradoxales sont identifiées depuis longtemps par une large majorité de dirigeants interrogés, leur mise en œuvre est désormais imminente. Le rapport présente les nouvelles initiatives, notamment à travers une utilisation efficace de l’IA. Et de nouveaux modèles managériaux.

Concilier agilité des organisations et stabilité pour les collaborateurs


Pour survivre dans un contexte de compétition mondiale, les entreprises françaises – incarnées par leurs dirigeants – ont pris conscience de la nécessité de repenser leur modèle organisationnel et managérial, en le faisant notamment reposer sur plus d’agilité et de flexibilité. En conséquence, les repères traditionnels de stabilité, tels que l’emploi à vie, les descriptions de poste figées et les parcours linéaires, se sont peu à peu estompés pour ouvrir de nouvelles perspectives de carrières et conserver les talents. Or, 85 % des répondants à l’enquête Global Human Trends estiment qu’il est essentiel de rééquilibrer stabilité et agilité dans un contexte où la prévisibilité (économique, sociale, politique, technologique) devient impossible, afin de créer de nouveaux repères pour les collaborateurs. Ils sont encore peu nombreux à avoir initié une adaptation effective de leur modèle, en raison de biais culturels, de résistances internes ou d’un manque d’alignement de la direction sur les progrès à réaliser. Cependant, quelques entreprises ont initié des expérimentations réussies.

 

Libérer et favoriser la performance des collaborateurs


C’est un fait, les collaborateurs et les dirigeants n’apprécient que peu le processus de la gestion de la performance jugé inefficace. Pour preuve, seulement 2 % des Directeurs des Ressources Humaines l’estiment fonctionnel. En revanche, de nouveaux modèles basés sur l’engagement, l’individualisation des traitements et des critères plus long terme voient le jour.


Dans la tension entre contrôle et autonomisation des collaborateurs, le rôle du manager s’en trouve bouleversé. 80 % des sondés plaident d’ailleurs pour une réinvention de la fonction managériale, moins centrée sur le contrôle, et davantage tournée vers l’accompagnement, l’agilité et la stratégie. Plus de 65 % des entreprises françaises affirment d’ailleurs être déjà engagées dans cette transformation.

Personnaliser et enrichir l’expérience de travail des collaborateurs


Créer des environnements de travail stimulants est désormais une priorité des directions RH. Il devient primordial de comprendre les motivations de chacun, de stimuler l’innovation individuelle et d’encourager l’action collective pour améliorer les performances des organisations. 70 % des entreprises françaises considèrent aujourd’hui qu’il est nécessaire de personnaliser l’expérience de travail en fonction des compétences, des comportements et des aspirations de chacun. L’entreprise est le reflet des évolutions sociétales (expérience client vs expérience employé).

Pourtant, sur ce sujet également, 65 % des répondants n’ont pas encore pu entamer de démarches concrètes en ce sens. Est-ce dû aux incertitudes du contexte économique, social et politique ou à un manque de ressources et de compréhension de la nécessité de ces changements ?
 

Utiliser l’IA pour booster l’engagement des collaborateurs


En parallèle, malgré les avancées technologiques et les capacités croissantes de l’intelligence artificielle, les progrès en matière de l’utilisation des IA dans les ressources humaines restent lents. L’étude souligne l’importance des investissements avant le véritable partage des gains de productivité engendrés par l’utilisation de l’IA, qui constitue également un vecteur d’attraction pour les entreprises. Si cela permet d’éliminer des tâches sans valeur ajoutée pour les collaborateurs, cela contribue aussi à aider à la prise de décision, à rendre les collaborateurs plus autonomes et à améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

 Les résultats de notre étude montrent un écart persistant entre l’importance accordée à des enjeux comme l’agilité, l’engagement ou l’évolution des modes managériaux, et la réalité des transformations engagées. Ce fossé souligne l’urgence pour les entreprises de passer de l’intention à l’action, en mobilisant l’ensemble de l’organisation autour du développement du capital humain car ce sont ces entreprises-là qui continueront à prospérer demain et qui garderont les collaborateurs les plus recherchés sur le marché 

estime, Fanny Bachelet, Associée Deloitte Capital Humain