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Abstract cityscape traffic background with motion blur, art toning. Moving through modern city street with  illuminated skyscrapers. Hong Kong; Shutterstock ID 338049497

Future of Automotive Sales & Aftersales

Industrie automobile : de nouveaux business modèles et le marché chinois comme seuls moteurs de croissance après la crise

Le secteur automobile est l’un des plus touchés par la crise Covid-19. Avant même la pandémie, l’industrie toute entière était confrontée à d’importants défis avec des conséquences profondes pour l’industrie automobile traditionnelle. Il est peu probable que ces défis disparaissent dans le climat actuel – les fabricants devraient même s’attendre à ce qu’ils se présentent plus vite et plus durement.

"La dernière étude Deloitte menée par notre practice Global Automotive montre que les fabricants connaissent une baisse de rentabilité qui sera accélérée à court terme par les effets de la crise Covid-19. Malgré l’augmentation du parc automobile mondial, les revenus et les marges des ventes des véhicules et de l’après-vente seront remis en question de toutes parts", déclare Jochen Funk, responsable du secteur automobile chez Deloitte Conseil.

Principaux enseignements

 

  • Les constructeurs automobiles atteindront la rentabilité à long terme à la seule condition qu’ils transforment complètement leur modèle d’affaires ;
  • L’après-vente pourrait chuter jusqu’à 10 % – malgré une croissance de 50 % du parc automobile mondial ;
  • Sous la pression de la crise du Coronavirus, les équipementiers doivent accélérer le lancement de nouveaux concepts sur différents segments : vente en ligne, mobilité et financement captif.

La récente étude Deloitte intitulée « Future of Automotive Sales and Aftersales » s’appuie sur divers scénarios pour examiner comment les grandes tendances automobiles comme la connectivité, les groupes motopropulseurs alternatifs, l’autopartage et les véhicules autonomes affecteront les revenus et les bénéfices des ventes et de l’après-vente. Avec un horizon jusqu’en 2035, l’étude se concentre sur les marchés mondiaux de la Chine, des États-Unis et du Japon ainsi que sur les cinq plus grands marchés de l’UE : l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne (UE-5). La conclusion est claire : la Chine est le marché de vente le plus important à l’heure actuelle et sa domination ne fera qu’augmenter tandis que les principaux marchés européens stagneront.

"Le marché chinois devenant la zone de croissance du marché mondial, certains constructeurs européens devront augmenter ou rétablir leur présence en Chine, tout en s’efforçant de surperformer sur leurs marchés bastions malgré la faiblesse à court terme du marché européen", recommande Jochen Funk.

Les perspectives sont plus réjouissantes pour les constructeurs automobiles en mesure de façonner la demande tandis que les tendances technologiques s’accélèrent et que les demandes des clients évoluent.

"Nous nous attendons à ce que le virage vers une expérience client entièrement numérique devienne fondamentale dans les années à venir. Les fabricants français vont devoir proposer des stratégies cohérentes pour satisfaire les demandes des consommateurs aussi bien online que offline", explique Jochen Funk.

En ce qui concerne les tendances de la mobilité, il existe déjà de fortes différences entre les marchés les plus matures et la Chine. Les consommateurs chinois sont plus susceptibles d’accepter d’autres types de propulsion que leurs homologues d’Europe ou des États-Unis. Selon les estimations, 80 % des immatriculations de véhicules neufs seront entièrement électriques, hybrides ou à pile à combustible d’ici 2035. Ce chiffre oscillera entre 31 et 35 % au cours de la même période pour l’Europe et les États-Unis.

On s’attend également à ce que les ventes totales de véhicules en Chine montent en flèche dans les prochaines années, alors que les marchés de l’UE-5 stagnent. « La Chine générera 83 % de la croissance des ventes futures » déclare Thomas Schiller, Associé en charge Clients et Industries chez Deloitte. Cette prévision est basée sur l’analyse d’un constructeur automobile fictif avec des ventes de 2,5 millions de véhicules neufs et une position forte sur les marchés européen, américain et chinois.

Compte tenu du fait que les consommateurs chinois sont plus ouverts à de nouveaux concepts de mobilité et de connectivité des véhicules que d’autres marchés, les ventes pour le fabricant fictif de notre étude devraient plus que doubler en passant de 33,1 à 74,6 milliards de dollars en Chine.

Les ventes de voitures neuves représenteront toutefois une part plus faible des ventes totales, passant de 76 à 58 % en Chine et de 78 à 64 % dans les quatre marchés principaux présentés dans notre étude. Les services de mobilité et les business modèles axés sur les données constituent la part restante.

Les services après-vente représentent environ 7% du chiffre d’affaires du constructeur automobile fictif et environ un quart de ses bénéfices, principalement générés par les ateliers de réparation des concessionnaires et les ventes de pièces de rechange.

Le secteur de l’après-vente devrait connaître une baisse particulièrement marquée des ventes. Non seulement les véhicules électriques nécessitent moins d’entretien, mais les changements d’huile sont obsolètes et les plaquettes de frein ne montrent pratiquement aucune usure.

De plus, les systèmes d’assistance au conducteur nouvelle génération rendent les accidents moins probables, ce qui signifie une fréquence de réparation plus faible. Même la croissance des flottes automobiles chinoises ne sera pas en mesure de compenser ces pertes. Selon l’étude, le business de l’après-vente perdra 10 % de son chiffre d’affaires d’ici 2035, malgré une croissance de 50 % du parc automobile mondial.

Les concessionnaires européens qui, en particulier, ont dû faire face à des problèmes de rentabilité avant même le début du coronavirus, devraient se situer dans la tendance la plus faible après la crise. Ils chercheront d’autres alternatives de revenus qui ne sont pas liés au réseau de franchise de la marque.

Le ralentissement drastique de l’après-vente montre à quel point il est vital pour les constructeurs automobiles de forger de nouveaux business modèles. Nous croyons que les services de mobilité pourraient croître de 11 % et contribuer à hauteur de 18,8 milliards de dollars aux revenus de notre constructeur automobile fictif d’ici 2035.

Le business des véhicules en tant que hub de communication mobile – la monétisation des données de mobilité pour les fournisseurs d’assurance ou les annonceurs, par exemple – devraient croître de 20 % par an pour 6,5 milliards de dollars. Cette tendance commence à partir d’une base de référence très faible et sera largement limitée au marché chinois. La plupart des autres régions ne pourront pas compter sur ces nouveaux produits pour compenser les pertes dans l’activité traditionnelle.

« La connectivité des véhicules est moins susceptible de devenir un moteur de croissance qu’une base pour diverses autres offres », assure Jochen Funk. Selon l’étude, c’est l’activité de financement captif qui stimulera vraiment la croissance. Le crédit-bail et le financement de véhicules neufs sont toujours en hausse en Chine, où nous prévoyons une multiplication par 3 des ventes.

L’Europe pourrait également connaître une croissance dans ce domaine, avec un pourcentage croissant de propriétaires de voitures neuves et d’occasion optant pour des contrats de leasing. Un facteur de motivation clé : bon nombre des transactions d’aujourd’hui offrent une garantie de valeur résiduelle.

"La filière automobile a durement été touchée par la crise du coronavirus et le jeu concurrentiel entre constructeurs va davantage s’intensifier, comme le montre notre étude. Leurs choix stratégiques seront déterminants pour leur compétitivité et la transition écologique. La transformation de l’industrie automobile va s’amplifier", conclut Jochen Funk.

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