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Pensées automnales

Dans un bref entretien, Reto Savoia révèle ce qui occupe actuellement son esprit, dans l’entreprise et ailleurs.

Chaque trimestre, Reto Savoia, CEO de Deloitte Suisse, se penche sur des thèmes actuels. Il parle de l’économie suisse et explique où il voit la prochaine priorité au sein de l’entreprise. Reto Savoia revient sur des événements qui l’ont impressionné et nous lui demandons de choisir sur le vif entre deux options. Et ce, chaque trimestre !

Économie et entreprise

Quel est, selon toi, le principal défi auquel fera face l’économie suisse dans les trois prochains mois ?

Selon les dernières données conjoncturelles du Secrétariat d’État à l’économie, l’économie suisse devrait connaître une croissance de 1,2% en 2024. Tout comme l’année précédente, il s’agit d’un résultat bas et insuffisant qui n’exploite pas le potentiel économique du pays.

Il est donc d’autant plus important que nous renforcions l’attractivité des conditions-cadres pour les entreprises. Je vois néanmoins plusieurs nuages noirs à l’horizon : les débats animés sur la politique financière menés pendant la dernière session d’automne révèlent la lutte âpre que se livrent des branches, des cantons et des groupes d’électeurs pour de nombreux intérêts particuliers. Dans l’ensemble, et comme nous l’indiquent également les prévisions actualisées concernant l’AVS, nous vivons clairement au-dessus de nos moyens. Concernant les futures priorités, on observe toutefois une certaine recherche de consensus au sein du camp bourgeois.

Par ailleurs, les différentes réformes urgentes, comme celles de la prévoyance vieillesse ou de la santé, font quasiment du surplace, ce qui n’apporte rien d’utile au vu de la situation. De même, nous progressons trop lentement vers l’objectif de la neutralité climatique : lorsque nous pensons avoir trouvé, en théorie, des solutions possibles pour produire une énergie plus respectueuse de l’environnement, ces solutions se heurtent rapidement, dans la pratique, à la résistance parfois très forte d’intérêts particuliers. Nous devrons donc trouver un consensus national pour tous les volets des réformes. Ce consensus doit s’appuyer sur une volonté plus forte de trouver un compromis par tous les acteurs, ainsi que sur la volonté d’adopter une réflexion allant bien au-delà des générations et des cantons.

Par ailleurs, l’économie suisse a essentiellement à cœur de sécuriser et d’améliorer ses relations avec ses principaux partenaires commerciaux, en particulier les pays de l’UE. Toujours plus complexe, la situation intègre désormais des aspects majeurs dans les domaines de la défense, de la sécurité et de la neutralité politique, qui sont par nature particulièrement délicats.

Quelle sera la priorité de Deloitte Suisse au cours des prochains mois ?

Sans aucun doute continuer à renforcer notre position sur le marché. Nos derniers chiffres montrent que notre croissance est sensiblement supérieure à celle de l’ensemble du marché. Cela est loin d’être une évidence et requiert une approche très visionnaire des différents thèmes liés aux entreprises. Parallèlement, il faut tenir compte de l’évolution du marché et des besoins de la clientèle, des aptitudes et des souhaits de nos collaborateurs en interne, ainsi que des développements technologiques, qui nécessitent de leur côté des investissements considérables.

Nous nous concentrons principalement sur les évolutions technologiques actuelles (dont la cybersécurité, le cloud, SAP et l’IAG), de même que sur la durabilité et les M&A, où nous proposons à notre clientèle une assistance de « bout en bout » (autrement dit de A à Z).

Je suis très heureux que nos études et notre travail fondé de leadership intellectuel contribuent régulièrement et de manière utile à des thèmes d’actualité. Parmi ces thèmes, citons la durabilité, les innovations numériques (comme l’intelligence artificielle, la technologie du cloud et la cybersécurité), la gestion de fortune pour les clients privés, l’évolution des primes des caisses-maladie ainsi que les besoins des CFO.

Très impressionné

Quel événement récent t’a particulièrement préoccupé ou impressionné personnellement ?

Récemment, j’ai eu une discussion inspirante et très positive avec un groupe de jeunes gens. Malgré les problèmes, les crises et les guerres que nous connaissons depuis des années et que nous prenons à juste titre très au sérieux, je suis aussi conscient que l’humanité a connu des progrès majeurs pendant les deux dernières générations. Dans l’ensemble, les conditions de vie de ces générations n’ont jamais été aussi agréables, que ce soit dans les domaines de l’éducation, de l’égalité des droits, des droits de l’homme, de l’alimentation, de la santé, de la sécurité sociale et bien d’autres domaines encore. Bien entendu, il y a encore trop de souffrance et d’injustice dans ce monde, et nous ne pouvons pas nous contenter d’un statu quo. Cependant, il me semble important que nous ayons conscience de nos réussites et que nous les appréciions à leur juste valeur. Il est essentiel que la prochaine génération, armée d’une motivation sans faille, tire parti d’une base solide dans de nombreux domaines.

Au choix

Que préfères-tu : une promenade agréable dans la forêt en automne ou un savoureux repas automnal en agréable compagnie ?

J’aime beaucoup la nature et le grand air, mais rien ne vaut de bons moments passés en famille et avec des amis !

Editions précédentes

Économie et entreprise

Quel est, selon toi, le principal défi auquel fera face l’économie suisse dans les trois prochains mois ?

La Suisse doit réajuster sa position internationale sur le plan économique, mais aussi de manière globale, en tant que pays. Au niveau économique, nos relations avec l’Union européenne, avec laquelle nous avons entamé des négociations en mars, occupent une place centrale. Le début des négociations a été difficile, notamment parce que la Suisse, en toute bonne foi, a présenté ses objectifs en toute transparence dès le départ, ce qui a d’abord provoqué les réactions de personnes sceptiques de tous bords. Dans l’intervalle, des forces constructives majeures ont participé activement aux débats, et parmi elles des associations importantes et des cantons. Afin de clarifier notre relation avec l’UE et ainsi minimiser les incertitudes concernant les conditions générales économiques, il est dans tous les cas primordial que le peuple puisse se prononcer rapidement sur un accord concret. Il conviendra ensuite d’accepter le résultat de cette votation sans tergiverser.

Toutefois, le renforcement économique implique d’autres accords, à l’image de l’accord de libre-échange signé avec l’Inde ou celui que nous souhaitons conclure avec le Royaume-Uni.

En tant que pays, nous devons réussir à réformer avec résolution des secteurs économiques et sociaux d’importance majeure. La pression des économies doit en réalité nous aider à ne plus gérer uniquement les problèmes, mais à définir d’urgence des solutions concrètes, qui doivent aussi être durables d’un point de vue financier. Nous devons donc impérativement définir des priorités claires.

Dans ses relations à l’international, la Suisse doit évaluer avec soin comment elle entend prendre ses marques dans ce nouvel environnement géopolitique qui émerge. Les maîtres-mots sont ici la politique de neutralité, les relations avec l’OTAN, nos relations avec l’UE, les États-Unis, la Chine/les pays BRICS, ainsi que notre politique de sanction. Connaissant la forte dépendance de notre économie envers les exportations, nous devons adopter une position claire et faire preuve de clairvoyance. Nous avons besoin de réponses face aux nouveaux rapports de force politiques.

Quelle sera la priorité de Deloitte Suisse au cours des prochains mois ?

Après la fin d’un autre exercice très concluant, nous entendons, ces prochains mois, nous concentrer résolument sur la formation continue régulière et le développement de carrière de nos collaboratrices et collaborateurs. À cet effet, nous avons récemment ouvert la Deloitte University à Paris. Il s’agit d’un établissement de formation formidable et inspirant mis à la disposition de nos collaboratrices et collaborateurs.

À l’aide de différents formats de formation continue, d’initiatives d’apprentissage durant plusieurs semaines, d’ateliers et d’événements d’une journée et de « sessions brown bag » classiques, nous transmettons des connaissances sur l’intelligence artificielle, la durabilité et divers thèmes portant sur des branches et des services spécifiques. Ces activités renforcent non seulement les compétences professionnelles, mais aussi la collaboration transversale et la compréhension mutuelle au sein de notre entreprise.



Très impressionné

Quel événement récent t’a particulièrement préoccupé ou impressionné personnellement ?

L’équipe suisse de football, qui a réalisé une performance impressionnante. Elle comprend des joueurs forts individuellement, à qui des libertés individuelles ont été accordées, mais qui ont toujours placé le succès de l’équipe en tête de leurs priorités. L’équipe a montré de l’optimisme, du plaisir dans le jeu, de l’entrain, du courage et de la détermination. En tant que pays, nous devons adopter une position similaire.



Au choix

Que préfères-tu : voir les matches de l’Euro de football en public, avec des amis ou chez toi devant ta télévision ?

Devant ma télévision. Je peux ainsi plus me laisser aller.

Économie et entreprise

Quel est, selon toi, le principal défi auquel fera face l’économie suisse dans les trois prochains mois ?

Très certainement le développement de l’intelligence artificielle générative (GenAI). Bien qu’elle représente une formidable opportunité pour la Suisse, elle constitue aussi un défi majeur. Contrairement à d’autres évolutions comme le métavers, l’IA générative entraînera des changements fondamentaux qui toucheront toutes les branches. Quasiment toutes les entreprises (dont aussi l’État !) sont donc contraintes de former leur personnel pour garantir à tout instant la sécurité des applications d’IA, contrôler tous les processus et adapter en conséquence leur modèle d’affaires. Cette évolution est toutefois synonyme de nombreuses opportunités pour de nouveaux débouchés commerciaux et offre également un potentiel propice aux gains d’efficacité et au renforcement de la capacité d’innovation.

J’ai ici une vision très positive : dans les domaines de la technologie et des logiciels, la Suisse peut s’appuyer sur des atouts indéniables et elle se montre très compétitive dans plusieurs secteurs, à l’image de la pharmacie, des produits de luxe, des machines, équipements électriques et métaux, et de la finance. Nous profiterons ainsi dans une large mesure de l’IA générative. J’ai la conviction que la GenAI deviendra un important moteur de croissance.

Quelle sera la priorité de Deloitte Suisse au cours des prochains mois ?

La GenAI figure tout en haut de notre agenda. Nous sommes en train de tirer pleinement parti des opportunités de cette technologie, tant pour notre clientèle qu’en interne. Nous utilisons déjà des outils innovants, dont un équivalent de « ChatGPT ». Baptisé « PairD », il assiste notre personnel au quotidien. Afin de renforcer encore la compréhension et l’utilisation de l’IA générative, nous proposons de nombreux cours et organisons une semaine spécialement dédiée à la GenAI, qui comprend divers événements. Cette initiative vise à mettre en lumière tout le potentiel de l’IA générative. À tout moment, nous entendons informer notre clientèle des dernières avancées en la matière et aussi les connaître nous-mêmes.

Pour cela, nous collaborons étroitement avec de nombreuses entreprises nationales afin de concevoir des solutions nous permettant de créer une valeur ajoutée au-delà des frontières. Actuellement, nous élaborons des conditions-cadres cruciales concernant le recours à l’IA générative pour différents domaines d’activités et de prestations de services. Nous souhaitons ainsi utiliser la GenAI pour gagner en efficacité, mais également pour assumer notre responsabilité éthique.

Très impressionné

Quel événement récent t’a particulièrement préoccupé ou impressionné personnellement ?

Certainement la votation de début mars concernant la 13e rente AVS. Je m’étais ostensiblement opposé à cette initiative, car elle pèsera fortement sur nos finances publiques. En tant que démocrate, j’accepte naturellement le résultat sans équivoque de la votation. Néanmoins, nous devons veiller à ce que ce nouveau mandat constitutionnel soit mis en œuvre de manière durable sur le plan financier. Nous en sommes responsables vis-à-vis de la société et en particulier de la jeune génération. Dans le cas contraire, nous risquons de voir une rupture du contrat générationnel, qui reste jusqu’à présent fort. Et cela, il faut l’éviter à tout prix. Pendant les prochains mois, nous verrons si nous parvenons à trouver un compromis acceptable répondant à cette exigence.

Au choix

Un expresso sur une place ou une randonnée dans les montagnes : qu’est-ce qui t’attire le plus ?

Un expresso parfumé sur une place, où je peux profiter du soleil avec mes amis !

Économie et entreprise

Quels sont, selon toi, les principaux défis auxquels fera face l’économie suisse dans les trois prochains mois ?

Un coup d’œil à notre portefeuille clients et une analyse des dernières données économiques révèlent un ralentissement de la demande intérieure. La situation se détériore aussi sur d’importants marchés d’exportation, plus particulièrement en Allemagne et aux États-Unis. L’Allemagne est confrontée à un certain nombre de défis dans le secteur énergétique et automobile, à un endettement en hausse et à une remise en cause de son rôle traditionnel de locomotive de la croissance européenne. Aux États-Unis, la profonde fracture sociétale et géopolitique a un impact non seulement politique, mais aussi économique. Ces facteurs affaiblissent la capacité de réforme du pays et sapent sa position dominante dans le monde.

Vu l’énorme importance de ces deux marchés d’exportation pour les PME et les grandes entreprises suisses, ce sont clairement des nouvelles préoccupantes en ce début d’année. Malgré un récent recul, l’inflation toujours élevée sur la quasi-totalité des marchés d’exportation, combinée à un franc suisse fort, aggrave encore la situation.

Quelle sera la priorité de Deloitte Suisse au cours des prochains mois ?

Cette année encore, la question du développement durable sera tout en haut de l’agenda – en interne, mais aussi dans le conseil à la clientèle. Depuis le 1er janvier en effet, toutes les sociétés ouvertes au public qui répondent à certains critères de taille sont soumises aux exigences de l’« ordonnance relative au rapport sur les questions climatiques ».

Comme le suggérait la « Task Force on Climate-related Financial Disclosures », cette ordonnance impose aux entreprises concernées un reporting détaillé sur les questions climatiques qui les concernent directement en matière de gouvernance, de stratégie, de gestion des risques et de KPI.

Quelques sociétés suisses tombent même sous le coup de la directive européenne CSRD (« Corporate Sustainability Reporting Directive »). Cette directive est encore plus large et inclut des informations sur la biodiversité, la pollution, l’économie circulaire, l’eau et les ressources marines, la main-d’œuvre directe, les communautés concernées et la conduite des affaires.

La mise en œuvre juridiquement conforme de ces prescriptions sera très compliquée et fastidieuse pour de nombreuses entreprises.

Très impressionné

Quel événement récent t’a particulièrement préoccupé ou impressionné personnellement ?

Les élections au Conseil fédéral du 13 décembre. Dans un climat de tensions sociales et géopolitiques, notre assemblée fédérale a envoyé un signal clair en montrant que le système politique suisse, certes peu spectaculaire, voire peut-être même un rien ennuyeux, a la fiabilité d’une montre suisse. Une brève campagne électorale, principalement en cercle restreint, quelques tours de scrutin pour pourvoir les sept sièges du conseil fédéral, aucune tergiversation des élus ni de longues recherches de partenaires de coalition comme dans d’autres pays. De plus, les quatre principaux partis du pays sont représentés au gouvernement, soulignant ainsi l’indéfectible stabilité ainsi que la sécurité juridique et d’investissement de la Suisse.

Au choix

Que préfères-tu : fondue ou raclette ?

Sans hésitation la raclette ! Une raclette prolonge le plaisir d’être ensemble et celui des discussions animées.

Économie et entreprise

Quels sont, selon toi, les principaux défis auxquels fera face l’économie suisse dans les trois prochains mois ?

Selon les dernières données, les perspectives économiques se sont légèrement assombries, surtout à l’horizon 2024, où la Confédération table actuellement sur une croissance de1,2%.

L’action du Parlement nouvellement élu sera d’autant plus importante. Je souhaite vivement que les femmes et les hommes politiques élus ne se contentent pas de gérer les problèmes, mais qu’ils se préoccupent d’un développement vraiment durable. En d’autres termes, il faut des femmes et hommes politiques qui se mobilisent pour des finances solides, une économie forte, des relations sociales stables et un environnement préservé.

Quelle sera la priorité de Deloitte Suisse au cours des prochains mois ?

L’intelligence artificielle, et en particulier l’IA générative, est sur toutes les lèvres, tant chez nos clients que dans nos rangs. Je m’attends à des gains d’efficacité majeurs et à des innovations significatives, notamment si l’IA facilite le travail répétitif et administratif.

Toutefois, nous devons également prendre au sérieux l’éventuel revers de la médaille lié à ce développement rapide, et donc maîtriser les nouveaux risques et répondre aux appréhensions. Publiée récemment, l’étude de Deloitte « L’intelligence artificielle sur le lieu de travail » révèle que près de la moitié des collaborateurs interrogés redoutent de perdre leur emploi. Il convient ici de soulager ces craintes, de mettre en avant les opportunités et d’instaurer la confiance.

Très impressionné

Quel événement récent t’a particulièrement préoccupé ou impressionné personnellement ?

La remise du prix Nobel de la paix à l’Iranienne Narges Mohammadi. Depuis des décennies, cette femme impressionnante lutte pour les droits de l’Homme en Iran, et ce au prix de pertes personnelles considérables. J’admire le courage qu’elle déploie en particulier pour l’abolition de la peine de mort et le respect des droits des femmes et des filles.

Au choix

Que préfères-tu : Halloween ou le Père Noël ?

J’aime les deux. Comme mes trois enfants sont trop âgés pour croire au Père Noël, Halloween et la tarte à la citrouille sont plus en vogue.

Économie et entreprise

Quels sont, selon toi, les principaux défis auxquels fera face l’économie suisse dans les trois prochains mois ?

Les données conjoncturelles donnent à penser que la Suisse connaîtra cette année une croissance moyenne. L’économie est grandement soutenue par la forte consommation domestique et un marché du travail florissant.

Les risques cumulés liés à l’inflation, à la pénurie de main-d’œuvre, à la faible croissance économique sur des marchés importants, à l’insécurité d’approvisionnement dans le domaine énergétique et aux projets de réforme en cours continuent toutefois de menacer notre prospérité.

Parallèlement à cela, notre société doit de plus en plus apprendre à gérer l’intelligence artificielle, à en identifier les risques et bien sûr aussi – et surtout – à en exploiter les opportunités.

Quelle sera la priorité de Deloitte Suisse au cours des prochains mois ?

Nous avons démarré notre nouvel exercice avec beaucoup d’élan. À cette occasion, dix personnalités expérimentées ont rejoint les rangs de nos associé(e)s, et nous avons pu accueillir aussi de nombreux autres collaboratrices et collaborateurs dans des fonctions dirigeantes de haut niveau.

Nous faisons en sorte que nos jeunes talents puissent se développer de façon ciblée. Outre l’environnement de travail attrayant et les multiples possibilités de formation continue que nous offrons, notre Next Generation Advisory Board, constitué d’une bonne dizaine de jeunes collaboratrices et collaborateurs hautement motivés, joue un rôle important.

Au cours des mois à venir, nous allons toutes et tous devoir aider notre clientèle à résoudre des défis parfois très complexes. Cela passera notamment par la gestion des risques susmentionnés, qui s’accompagnent néanmoins aussi d’opportunités substantielles.

Très impressionné

Quel événement récent t’a particulièrement préoccupé ou impressionné personnellement ?

Encore et toujours le peuple ukrainien, dont le courage, la détermination et la capacité de résistance sont inouïs. La façon dont, depuis plus d’un an, les gens là-bas surmontent les privations, les angoisses, la terreur ainsi que de lourdes pertes humaines et matérielles m’impressionne au plus haut point.

Au choix

Mer ou montagne ? Où préfères-tu passer les vacances d’été ?

J’aime beaucoup les deux. Mais cette année ne m'emmènera ni dans l'un ni dans l'autre : je passerai mes vacances d’été dans le désert.

Économie et entreprise

Quels sont, selon toi, les principaux défis auxquels fera face l’économie suisse dans les trois prochains mois ?

La plupart des entreprises sont confrontées à tout un ensemble de développements difficilement prévisibles : géopolitique et politique énergétique (les deux étant étroitement liées), renchérissement et taux d’intérêt, ralentissement conjoncturel, accords commerciaux en suspens (surtout avec l’UE et le Royaume-Uni), pénurie de main-d’œuvre et blocage des réformes, en particulier dans le domaine de la prévoyance vieillesse et de la santé. Prendre des décisions d’investissement dans un tel contexte requiert énormément de clairvoyance et de courage de la part de l’entreprise ! À cela s’ajoutent les défis et les incertitudes dans le secteur financier et bancaire. En Suisse, la concrétisation de la reprise du Credit Suisse par UBS est par exemple un coup dur à encaisser. Dans pareille situation, il va de soi que la propension à investir plutôt réservée pèse aussi sur les perspectives de croissance.

Quelle sera la priorité de Deloitte Suisse au cours des prochains mois ?

Tout d’abord, accompagner étroitement nos clientes et clients en ces temps marqués par la volatilité, et ce, dans tous les domaines où cela est nécessaire. Pour notre clientèle, la durabilité, la croissance et la numérisation restent des sujets d’une actualité brûlante. S’agissant de la durabilité, nous apportons notre contribution par notre stratégie mondiale WorldClimate. Celle-ci ne prévoit pas seulement la réduction de moitié d’ici 2030 des émissions engendrées par les voyages d’affaires, mais invite aussi nos collaborateurs à organiser de manière durable toutes leurs activités au quotidien – que ce soit le travail avec la clientèle ou les activités et événements internes. Pour ce faire, nous avons mis en place un processus simple et pratique pour tous les membres du personnel, qui intègre toutes les parties prenantes. En tant que plus grand cabinet d’audit et de conseil au monde, avec plus de 400’000 collaborateurs dans le monde, dont 2’600 en Suisse, il nous incombe de montrer l’exemple dans notre secteur.

Très impressionné

Quel événement récent t’a particulièrement préoccupé ou impressionné personnellement ?

Le débat sur la neutralité suisse qui, aussi intense soit-il, n’a, de mon point de vue personnel, jusqu’à présent pas atteint son but. Avec toute la compréhension que je peux avoir pour l’histoire et les traditions de notre pays, l’agression brutale de la Russie contre l’Ukraine menace presque tout ce que nous représentons en Europe occidentale : la démocratie, l’État de droit et l’État social ainsi que les libertés économiques et sociales.

N’est-ce pas faire preuve de cynisme que de réclamer l’interprétation la plus restrictive possible du droit de la neutralité à un moment où, sous la houlette des États-Unis, les pays européens se ressaisissent enfin et tentent ensemble de mettre un terme aux immenses souffrances de la population ukrainienne et de faire valoir à nouveau le droit public international.

Au choix

Que préfères-tu : chercher des œufs de Pâques ou aller au Sechseläuten ?

Sans hésitation : cacher et chercher des œufs en famille, puis partager le brunch pascal.

Économie et entreprise

Quels sont, selon toi, les principaux défis auxquels fait actuellement face l’économie suisse ?

Les principaux défis sont le haut niveau d’inflation sur d’importants marchés d’approvisionnement et de vente de notre économie nationale, l’appréciation du franc suisse et le ralentissement économique qui se dessine. Si d’importants partenaires commerciaux devaient effectivement entrer en récession, cela mettrait notre économie, très dépendante des exportations, en grande difficulté. La pénurie de main-d’œuvre constitue un autre défi de taille, car elle empêche d’accélérer la croissance et, partant, de créer de la prospérité. Il faut se garder de sous-estimer les risques économiques et sociaux associés à ces défis.

Quel sera le principal thème chez Deloitte Suisse au cours des trois prochains mois ?

Nous sommes en train de tirer les leçons des multiples expériences glanées dans le domaine du travail hybride. Nous tenons compte à cet égard des nombreux constats positifs que nous a livrés le télétravail : un important gain de flexibilité, la possibilité de travailler dans le calme et avec efficacité et le gain de temps réalisé en l’absence de trajets pendulaires. Nous savons aussi combien la présence physique sur place, chez le client ou au bureau, est essentielle pour l’esprit d’équipe, la culture d’entreprise, l’entretien des relations et la créativité. Dans le futur, nos collaboratrices et collaborateurs auront encore plus de liberté quant au choix de leur lieu de travail. Ils savent aussi combien, dans un « people business », l’échange personnel est important pour le succès des clients tout autant que pour leur propre carrière.

Très impressionné

Quel événement t’a particulièrement impressionné ces derniers mois ?

Les forces que la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a libérées : presque tous les pays européens ont rapidement uni leurs forces pour défendre les valeurs de notre civilisation occidentale. J’ai été impressionné de voir avec quelle rapidité les États se sont affranchis de leurs liens de dépendance et ont trouvé d’autres fournisseurs de pétrole et de gaz naturel. Même les projets dans le domaine des énergies alternatives avancent beaucoup plus vite à présent. L’énorme envie d’aider au sein de la population et les initiatives personnelles m’ont fasciné. Dans le même temps, j’ai été une fois de plus impressionné par le leadership affiché par les États-Unis.

La revitalisation de l’Europe réduit sa dépendance à l’égard de pays autoritaires et renforce la résilience du monde libre. Le tableau serait encore plus beau si, à l’avenir, nous pouvions nous atteler de façon proactive aux défis géopolitiques et à d’autres enjeux existentiels.

Au choix

Qu’est-ce qui te parle le plus : Noël ou le Nouvel An ?

Noël, car j’apprécie énormément ce moment de paix et d’intimité avec les proches. Mais je dois l’avouer : le Nouvel An a aussi son charme, car nous entamons alors l’année nouvelle pleins d’optimisme !

Nos perspectives