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Interview avec Erich Hangartner - CFO SCHURTER Holding AG

Erich Hangartner, CFO at SCHURTER Holding AG

Erich Hangartner est depuis 1992 le directeur financier du groupe SCHURTER, dont le siège est à Lucerne et qui opère à l'échelle mondiale.

En outre, en tant que Business Excellence Coach, il est responsable du développement de l'entreprise conformément le modèle de gestion EFQM. Avant de rejoindre le groupe SCHURTER, il a occupé divers postes de direction dans des entreprises de construction mécanique et d'électronique. Après sa formation d'économiste d'entreprise HEG, Erich Hangartner a suivi avec succès le programme Executive MBA de la Haute Ecole de Lucerne. Lors du CFO Day 2021, il a reçu le prix du CFO-of-the-Year pour ses performances.

Deloitte : Quels sont, d'après vous, les changements durables occasionnés par la pandémie sur le rôle des directeurs financiers ?

Erich Hangartner : Je pense que le directeur financier devra à l'avenir assurer de manière encore plus nette son rôle de pilote de processus dans la gestion des risques.

Il est également important que le directeur financier poursuive en continu l'optimisation de son plan d'action en plusieurs étapes avec le CEO en cas de chute sectorielle ou générale de la demande, le but étant ici d'économiser les coûts à court terme et de garantir l'afflux de liquidités. Dans le même temps, l'entreprise doit pouvoir continuer à se développer de manière stable sur le long terme, en faisant valoir la culture d'entreprise et en sécurisant le savoir-faire des employés.

Deloitte : La notion de développement durable ne cesse de gagner en importance. En tant que directeur financier, quel peut être votre apport spécifique dans ce domaine ?

Erich Hangartner : Chez SCHURTER, nous sommes justement dans un processus impliquant tout le groupe et ayant pour but d'étendre la question du développement durable en termes d'objectifs et de reporting.

En tant que directeur financier, je suis, dans l'équipe du projet, un "sparring-partner" issu de la direction du groupe, qui tente d'apporter son savoir-faire, par exemple par la connaissance des objectifs de développement durable de l'ONU et de la définition des indicateurs clefs de performance (KPI). Ici encore, des objectifs ambitieux mais accessibles sont de mise.

Deloitte : Où voyez-vous les opportunités à venir de la numérisation et quelles sont les limites de celle-ci, selon vous ?

Erich Hangartner : Il me semble que, chez SCHURTER, c'est l'échange de données et la communication avec les différentes parties prenantes qui offre le plus grand potentiel de développement du numérique, parallèlement à l'automatisation des processus administratifs. Ceci concerne notamment les clients, les employés ainsi que les fournisseurs et les partenaires technologiques. Une application pour les employés peut par exemple être un moyen de renforcer leur attachement à l'entreprise.

Pour ce qui est des clients, un système de gestion de la relation clients étendu et simple d'utilisation peut représenter un tremplin solide pour des affaires futures. En fait, les limites de la numérisation résident depuis longtemps déjà dans les problèmes de disponibilité du personnel informatique.

Deloitte : L'enquête auprès des directeurs financiers montre que nombre d'entre eux considère les problèmes de chaine logistique comme les plus à risque actuellement. Quelle est, selon vous, la gravité de ces problèmes et comment les surmontez-vous ?

Erich Hangartner : En effet, ces problèmes de chaine logistique peuvent s'avérer extrêmement sérieux dans certains cas, sachant qu'ils ne touchent pas que les composants électroniques, mais également des matériaux de base comme les granulés de plastique.

Outre le fait qu'il existe une limite à l'extension des capacités de production, l'approvisionnement en matières premières et en produits semi-finis est le principal goulot d'étranglement faisant obstacle à l'augmentation des ventes.

Deloitte : L'enquête auprès des directeurs financiers fait apparaitre que la majorité d'entre eux part du principe d'une augmentation des ventes. Comment voyez-vous les perspectives de votre entreprise pour cette année et pour l'année prochaine ?

Erich Hangartner : Depuis la fin de l'année dernière, nous ressentons à l'échelle mondiale une augmentation très nette de la demande - et par conséquent des ventes - pour notre groupe. Pour l'année prochaine, nous prévoyons encore une croissance modérée, du fait du niveau très élevé déjà atteint cette année. Nos marchés porteurs que sont l'électronique industrielle, les appareils médicaux, l'ingénierie automobile, l'aérospatiale, les données et la communication ainsi que les technologies énergétiques ont pleinement « repris leur envol ». Même à moyen terme, SCHURTER reste très optimiste pour ces segments, et ce d'autant plus que nous ne livrons pas à nos clients que des composants, mais aussi des solutions globales haut de gamme.

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