Les coûts élevés et les pressions macroéconomiques sur le système de santé canadien ont entraîné une dégradation de la qualité des soins aux patients. L’ordonnance? Un rétablissement numérique axé sur les gens, le mieux-être et la prévention.
De vastes forces exercent des pressions sans précédent sur le système de soins de santé canadien, comme le vieillissement de la population, les iniquités en santé, les contraintes liées à la main-d’œuvre et la montée en flèche des coûts dans l’ensemble de l’écosystème. Le système de soins de santé universel du Canada est le plus onéreux au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Or, il affiche un rendement modeste à médiocre par rapport à celui de ses pairs. À l’heure actuelle, en raison de l’approche réactive en matière de dépenses, 80 % des montants sont affectés au traitement des maladies.
Aujourd’hui, nous assistons de plus en plus à une transition vers des soins préventifs et proactifs dans un nouveau système qui accorde la priorité au bien-être global.
D’ici 2040, 45 % des investissements en santé seront rattachés aux interventions proactives, préventives et prédictives, comparativement à 30 % aujourd’hui.
Toutefois, pour réussir la transition, tous les acteurs du système de santé, traditionnels et insoupçonnés, auront un rôle unique à jouer.
Acteurs insoupçonnés dans l’avenir de la santé :
La bonne nouvelle? Il n’est pas nécessaire d’attendre que soient instaurées d’importantes politiques radicales ou des réformes des modèles de financement pour assurer un meilleur avenir en santé. Quel que soit votre rôle au sein du système de soins de santé, vous pouvez dès maintenant commencer à progresser quotidiennement vers un système plus proactif.
Voici comment.
Les gouvernements doivent prendre des décisions difficiles en matière d’affectation de fonds dans un contexte de pressions budgétaires attribuables à différents facteurs.
Exemples d’un système de santé préventif efficace en action
Heureusement, nous constatons déjà qu’une attention particulière portée aux soins sociaux et au mieux-être peut réduire le fardeau des coûts de traitement. Par exemple, la Ville de Toronto et l’University Health Network ont lancé l’initiative Social Medicine Supportive Housing, qui encourage le bien-être des collectivités en offrant des logements sécuritaires.
Bien que l’investissement dans les technologies d’IA pourrait faciliter l’élaboration de prévisions budgétaires et de stratégies financières, le déploiement de telles technologies nécessitera peut-être l’établissement de nouveaux partenariats à l’échelle de l’écosystème. Par exemple, le Réseau de santé CAN travaille de concert avec différentes organisations et entreprises de soins de santé afin de réduire les obstacles à l’approvisionnement et d’intégrer de nouvelles technologies pour des soins préventifs.
Mesures que les gouvernements peuvent prendre dès aujourd’hui :
Les cliniciens et les hôpitaux font face depuis longtemps à des problèmes de prestation de services aux patients et de dotation en personnel en raison du dépassement de la capacité maximale et de la désuétude des systèmes existants.
Une solution au surmenage professionnel du personnel et à la mauvaise expérience des patients consiste à investir dans les technologies afin d’offrir un meilleur accès aux soins. Par exemple, l’IA peut être utilisée autant pour les tâches administratives que pour les soins aux patients. En effet, le dépistage du cancer du sein par l’IA peut réduire la charge de travail de 70 %. Mentionnons également qu’une autorité sanitaire de la Colombie-Britannique a conçu une porte d’accès numérique et un jumeau numérique qui ont permis de diriger 550 des 2 500 patients vers d’autres services que les salles d’urgence. De même, Shoppers Drug Mart/Pharmaprix et l’Université de l’Alberta prévoient ouvrir 44 cliniques de soins primaires dirigées par une pharmacie afin de réduire la charge sur les hôpitaux et d’étendre les soins aux patients.
Finalement, un nouvel outil d’IA, CHARTWatch, adopte une approche holistique des soins en prédisant les changements dans les états cliniques des patients afin de réduire les effets indésirables. L’outil a contribué à une réduction de 26 % des décès dans un contexte non palliatif à l’hôpital St. Michael de Toronto.
Mesures que les cliniciens peuvent prendre dès aujourd’hui :
Les assureurs font face à des plaintes similaires à celles des hôpitaux et des cliniciens en ce qui concerne l'expérience des patients. Par exemple, les offres de produits génériques ne permettent pas suffisamment de flexibilité pour personnaliser ou visualiser les comportements de santé des consommateurs:
Une mise à jour technologique qui donne la priorité au mieux-être est la solution pour les assureurs. Par exemple, Manuvie s’est associée à la société de technologies de la santé League pour rendre ludiques les services de santé numériques, les membres récoltant des points Aéroplan lorsqu’ils adoptent des comportements sains – un pari gagnant tant sur le plan du mieux-être que de l’expérience client. De même, GreenShield s’est associée à la plateforme de santé Maple pour décloisonner les données sur la santé et intégrer aux garanties l’accès virtuel à des soins.
Mesures que les assureurs peuvent prendre dès aujourd’hui :
Les sociétés biopharmaceutiques et de technologies médicales peuvent tirer parti de budgets plus importants destinés à l’innovation dans le domaine des technologies de pointe. Cependant, elles peinent à maximiser l’incidence de ces innovations sans une collaboration et des partenariats appropriés.
L’accès limité aux professionnels de la santé spécialisés nuit à tous les membres de l’écosystème. Les connaissances des sociétés pharmaceutiques sur les besoins non satisfaits des patients dans des domaines thérapeutiques peuvent donner lieu à des partenariats pour des modèles innovateurs de prestation de soins holistiques aux patients.
La société biopharmaceutique UCB s’est associée au University Health Network pour ouvrir davantage de cliniques de rhumatologie en Ontario afin de poser plus hâtivement des diagnostics, de retarder la progression des maladies et, en fin de compte, d’atténuer la pression sur la capacité et les finances de l’hôpital. De même, Boehringer Ingelheim Canada et la University Health Foundation de l’Alberta se sont associées pour améliorer l’accès aux soins primaires dans les collectivités autochtones de l’Alberta en offrant à davantage de gens une formation sur les interventions médicales d’urgence.
Des partenariats similaires dans l’ensemble du système de soins de santé peuvent être bénéfiques pour les sociétés biopharmaceutiques, leur permettant ainsi d’accéder à une expertise à faible coût dans le domaine médical pour orienter la création de nouveaux produits et services.
Mesures que les sociétés biopharmaceutiques peuvent prendre dès aujourd’hui :
En tant que nouvelles venues dans le domaine des soins de santé, les entreprises en démarrage, les grandes entreprises technologiques et les entreprises de télécommunications peuvent concevoir des produits et des modèles personnalisés pour attirer de nouveaux clients.
Suivant la tendance d’autres acteurs, la personnalisation et l’expérience améliorée pour les patients demeurent des dénominateurs communs de succès. La société de Vancouver WELL Health Technologies a misé sur une série d’acquisitions pour créer le programme de mieux-être Longevity+, un écosystème omnicanal de services aux patients virtuels qui, de 2022 à 2023, a affiché une croissance des interactions avec les patients de 30 %.
Du côté de Microsoft, deux produits ont été ajoutés à la plateforme Microsoft Azure, soit Microsoft Cloud for Healthcare en 2020 et Azure Health Data Services en 2022. L’entreprise a ensuite déployé Microsoft Fabric, une plateforme d’analytique de la santé adoptée à l’échelle mondiale, notamment par le Réseau des travailleurs de l’Ontario.
Mesures que les entreprises en démarrage peuvent prendre dès aujourd’hui :
Nous avons constaté que les organisations consacrent beaucoup d’argent à soigner, mais le constat est clair : cette stratégie est inefficace. Pour rétablir notre système de santé surchargé, il ne faut pas administrer un traitement réactif, mais opter plutôt pour un accent préventif sur le bien-être.
Les gouvernements, les cliniciens, les assureurs et les sociétés biopharmaceutiques doivent adopter une approche collaborative de la transition du système de soins de santé ancrée dans les objectifs suivants :
Êtes-vous prêt à rédiger une ordonnance de changement au sein de votre organisation? Nous sommes là pour vous aider.