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Marchés financiers

Améliorer les réglementations et accélérer la numérisation pour rester compétitif à l'avenir.

Les marchés financiers de la Suisse sont essentiels à son économie et à sa prospérité. Le pays est considéré comme un refuge pour les investisseurs en raison de la force du franc suisse et de sa place financière de renommée mondiale. La crise financière mondiale, les changements réglementaires qui ont suivi et la numérisation en cours ont radicalement transformé le secteur financier du pays. La crise du COVID-19 et la prolongation des faibles taux d'intérêt qui en découle mettront encore le secteur à l'épreuve. Le cadre réglementaire devrait davantage tenir compte de la compétitivité, notamment en raison de la concurrence probablement accrue de centres financiers tels que le Royaume-Uni (Londres) et les îles Anglo-Normandes. Les entreprises doivent accélérer leurs stratégies de numérisation et optimiser leur gestion des liquidités.

Nos recommandations

 

Voici ce sur quoi les décideurs politiques et les entreprises doivent se concentrer - amélioration des réglementations, accélération de la numérisation - pour dynamiser le secteur financier suisse dans les décennies à venir.

 

Décideurs politiques

Repenser le cadre réglementaire du secteur financier

 

Le secteur financier suisse a récemment traversé une période de turbulences. Entre 2007 et 2017, la part du PIB réalisée par le secteur est passée de près de 13 % à 9 %, et la crise financière mondiale a entraîné d'importantes restructurations et consolidations dans le secteur bancaire. Le cadre réglementaire devrait tenir compte de la compétitivité. Les changements à envisager dans ce contexte pourraient inclure la suppression du droit de timbre et la réforme de l'impôt à la source. La Suisse doit utiliser la marge de manœuvre dont elle dispose pour rester compétitive par rapport aux autres pays et, en particulier, par rapport à l'UE. Cela est d'autant plus important qu'à la suite du Brexit, il y aura une concurrence accrue de la part de Londres, qui cherche à asseoir sa réputation de grand centre financier. Mais la Suisse se heurte à des obstacles pour se différencier de l'UE : en plus d'utiliser la marge de manœuvre nationale dont elle dispose, elle a besoin d'accéder à d'autres marchés - et en particulier au marché de l'UE, ce qui nécessite au moins une certaine harmonisation avec les règles de l'UE. L'équivalence boursière pour la bourse suisse est une question controversée. Une solution satisfaisante dépendra probablement de la conclusion de l'accord-cadre entre la Suisse et l'UE. En ce qui concerne l'accès au marché pour les banques privées, si les négociations bilatérales ne parviennent pas à obtenir des conditions plus favorables, la Suisse devrait repenser son approche de l'intégration des réglementations de l'UE et envisager une approche plus pragmatique afin de mieux servir les régions en croissance.

 

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Réglementation intelligente des crypto-monnaies

 

La Suisse a joué un rôle central dans le développement du bitcoin et d'autres crypto-monnaies, notamment en tant que lieu d'implantation d'importantes start-ups dans ce domaine. Les autorités suisses se sont également montrées réceptives aux nouvelles monnaies numériques et à la technologie du grand livre de distribution. En conséquence, le pays est devenu un leader du marché dans ce domaine restreint mais prometteur, mais des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent aujourd'hui pour réclamer une réglementation plus stricte.

Toute réglementation ne doit pas entraver le progrès technologique : le secteur financier doit être en mesure d'exploiter les avantages des nouvelles technologies, notamment une efficacité, une fiabilité et une sécurité accrues dans les opérations de paiement et la gestion d'actifs. Cependant, le secteur doit également contenir les risques qui y sont associés et assurer une protection contre les abus. Une transparence et une sécurité accrues pourraient renforcer la confiance des consommateurs et aider le secteur à faire une percée plus rapide.

Pas d'extension du contrôle des investissements par l'État

 

La Suisse est l'un des principaux lieux d'investissement de l'OCDE : les investissements directs étrangers représentaient 147 % du PIB suisse en 2019, et les investissements directs à l'étranger par des investisseurs suisses étaient encore plus élevés, avec 167 % du PIB. Les investissements directs transfrontaliers sont extrêmement importants pour la Suisse : ils favorisent la productivité et maintiennent la compétitivité du pays. Ces dernières années, cependant, les appels à un contrôle accru des investissements se sont multipliés et le gouvernement suisse a été contraint d'envisager l'introduction de contrôles, en particulier en réponse à la puissance économique croissante de la Chine.

Des contrôles étatiques accrus sur les investissements mettraient en péril l'attractivité de la Suisse en tant que lieu d'affaires, entraveraient les investissements directs et représenteraient une intervention considérable dans les droits de propriété et d'appropriation. La Suisse a déjà mis en place des garde-fous pour protéger des secteurs clés, tels que les infrastructures et l'énergie, lorsqu'il existe un intérêt public évident ; il est donc raisonnable de protéger ces secteurs contre les prises de contrôle étrangères. Comparée à d'autres pays, la Suisse peut difficilement être accusée de laisser-faire en matière de contrôle des investissements. En effet, l'indice de restriction des IDE de l'OCDE montre que le pays réglemente les investissements directs étrangers de manière plus stricte que la moyenne de l'OCDE. Toutefois, l'économie d'aujourd'hui, fondée sur les données, pose de nouveaux défis. Si l'infrastructure des télécommunications n'est pas protégée de manière adéquate, par exemple, la protection et la sécurité des données sont vulnérables dans des domaines tels que la 5G. La Suisse doit réfléchir à la manière dont elle gérera les chaînes d'approvisionnement étrangères de la 5G et améliorera sa cybersécurité.

Formuler des normes claires pour la finance durable

 

Les entreprises mettent de plus en plus l'accent sur le développement durable, y compris celles du secteur financier, car les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par les pratiques durables. Ils sont de plus en plus nombreux à vouloir que les investissements reflètent des critères de durabilité, plutôt que des critères purement économiques, notamment la réduction des dommages causés à l'environnement et la promotion de la participation sociale. Certaines organisations internationales tentent de fixer des normes et des objectifs dans ce domaine, l'UE prenant la tête du mouvement, mais ces réglementations prennent plus de temps que prévu. La Suisse devrait envisager de s'impliquer dans de tels projets ou de formuler ses propres initiatives, l'État se concentrant non pas sur la réglementation et les subventions, mais plutôt sur la modification du cadre dans lequel le secteur opère. Compte tenu du retard pris par les réglementations européennes, la Suisse a la possibilité d'être la première à introduire des lignes directrices et des réglementations claires. Il serait utile que le gouvernement adopte des normes de durabilité et définisse clairement ce que signifie la durabilité. Des normes cohérentes pourraient créer l'élan nécessaire pour promouvoir l'investissement durable et établir des orientations claires pour les entreprises, faisant de la Suisse un pionnier de l'investissement durable.

 

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Entreprises

Améliorer la maturité de la banque numérique

 

La crise du COVID-19 a fortement incité de nombreuses banques suisses qui ne s'étaient pas encore lancées dans la banque en ligne à le faire. De plus en plus de clients souhaitent désormais effectuer leurs opérations bancaires en ligne et, selon une étude de Deloitte, les banques suisses sont bien placées pour offrir de tels services. L'étude évalue la maturité en matière de banque numérique de 238 banques dans 38 pays européens, en analysant une large liste de fonctions en ligne couvrant l'ensemble de l'expérience client. La Suisse se classe au deuxième rang des 38 pays étudiés, ce qui en fait un marché dont les banques offrent des fonctions en ligne étendues. En particulier, les banques suisses offrent un large éventail de fonctions. En revanche, elles sont moins performantes en ce qui concerne l'expérience utilisateur, pour laquelle il existe une grande marge d'amélioration.

Il en va de même pour l'open banking, un domaine dans lequel les banques suisses font déjà preuve d'une grande maturité numérique. L'open banking offre un potentiel considérable et est susceptible de transformer le secteur bancaire, il est donc particulièrement important que les banques suisses améliorent leurs capacités dans ce domaine. La pandémie de COVID-19 a considérablement stimulé la demande des consommateurs pour des solutions en ligne dans la banque de détail et la banque privée, il est donc vital que les banques profitent de cette opportunité pour développer leurs services en ligne afin d'améliorer l'expérience client. Plus important encore, elles doivent concevoir une stratégie multicanal convaincante qui inclut des solutions hybrides, en particulier pour les transactions bancaires telles que les hypothèques, les cartes de crédit et le crédit à la consommation. Une telle stratégie est essentielle pour soutenir les efforts des banques visant à conquérir tous leurs groupes de clients.

 

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Mieux utiliser l'informatique dématérialisée

 

L'utilisation de la technologie "cloud" devrait être cruciale pour les banques suisses à l'avenir. Les services basés sur l'informatique dématérialisée ouvrent de nouvelles perspectives pour les modèles commerciaux innovants, et le passage de l'infrastructure bancaire des systèmes briques et mortiers à un environnement dématérialisé devrait donner un coup de pouce substantiel à la compétitivité de l'ensemble du secteur financier suisse. Jusqu'à présent, cependant, les banques suisses ont été lentes à adopter les systèmes basés sur le cloud, principalement en raison des préoccupations liées à la conformité réglementaire et à la sécurité des données. En 2019, l'Association suisse des banquiers a publié des orientations et des recommandations pour aider les banques à développer leur offre de services basés sur le cloud. Les banques suisses doivent désormais saisir les opportunités offertes par le cloud et adopter une approche structurée pour minimiser les risques à mesure qu'elles introduisent davantage de services basés sur le cloud. Elles doivent disposer d'une stratégie claire pour l'utilisation des services basés sur le cloud qui soutienne leurs objectifs commerciaux, définisse la gestion des risques et les défis organisationnels, et comprenne une analyse de rentabilité qui justifie l'investissement financier requis. En outre, les fournisseurs de services en nuage et leur écosystème doivent également adapter leur offre pour se conformer à la réglementation des services financiers et rassurer les banques et les compagnies d'assurance qui prévoient d'adopter cette technologie.

 

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Stratégie technologique et transformation

Développer les systèmes de paiement numérique

 

L'importance de l'argent liquide a régulièrement diminué ces dernières années, tandis que l'utilisation de systèmes de paiement numériques, tels que les cartes de débit et de crédit et les applications pour smartphones, s'est développée. La pandémie de COVID-19 a accéléré cette tendance, de nombreuses entreprises en dehors du secteur financier - y compris des commerces de détail - passant à des systèmes de paiement numériques. Certaines ont procédé à des changements importants très rapidement. À long terme, les entreprises devront adopter les paiements numériques et envisager de nouveaux systèmes à l'épreuve du temps, notamment la reconnaissance faciale, qui permet aux clients d'effectuer des paiements sans avoir de portefeuille, de sac à main ou de smartphone sur eux. Les entreprises doivent tester ces systèmes à un stade précoce et identifier et résoudre les problèmes de protection des données qui se posent. Il est tout aussi important que les entreprises suisses ne s'en remettent pas à des fournisseurs internationaux, mais qu'elles innovent pour mettre au point leurs propres systèmes à l'épreuve du temps. Des solutions hybrides et des services diversifiés seront nécessaires pour satisfaire le large éventail de préférences des clients. Par exemple, environ un tiers des clients qui ont expérimenté les systèmes de paiement en ligne pour la première fois pendant la pandémie déclarent qu'ils reviendront à des systèmes non numériques une fois la crise passée. Les solutions hybrides permettraient de réaliser des économies dans les activités de volume des banques. Les banques pourraient utiliser les économies réalisées pour améliorer les services à la clientèle dans le cadre de transactions plus complexes. Toutefois, les services en ligne et en personne devront s'articuler de manière transparente.

 

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Optimiser la gestion des liquidités et du financement

 

La crise du COVID-19 a fait chuter les volumes d'affaires et les revenus de nombreuses entreprises, et celles dont les finances étaient auparavant limitées ont été plongées dans une crise de liquidités. Le gouvernement suisse a collaboré avec les banques du pays pour lancer un programme de prêts aux entreprises, ce qui a permis à de nombreuses sociétés d'accéder à une aide d'urgence relativement rapidement et sans trop de bureaucratie. Ce qui importe maintenant, c'est que ces entreprises donnent la priorité à la gestion de leur fonds de roulement et adoptent une approche proactive pour assurer une reprise en douceur. Les entreprises doivent envisager d'élaborer non seulement une structure de financement solide, mais aussi un plan de liquidité détaillé à court et à moyen terme.

 

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Transformation financière

Les services financiers suisses en 2030

Le secteur suisse de l'assurance est en pleine mutation. Les assureurs les plus performants de 2030 adopteront ce changement, de trois manières principales : Les écosystèmes, les partenariats technologiques et l'assurance numérique, mais avec une touche humaine.

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Perspectives

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