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Les services bancaires ouverts progressent. Comment les institutions financières peuvent-elles anticiper les nouveaux risques?

Les leaders du secteur bancaire de Deloitte partagent ce qui les enthousiasme (et les préoccupe) à l’aube de l’ère des services bancaires ouverts, dans cette première édition de la série « Services financiers en perspective ».

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Le Canada ouvre enfin la voie aux services bancaires ouverts, également connus sous le nom de « services bancaires axés sur le consommateur ».

Nous prévoyons que le prochain cycle budgétaire du gouvernement fédéral clarifiera les éléments restants du cadre, introduira des amendements législatifs et positionnera fermement le Canada sur la voie des services bancaires ouverts.

Une fois les services bancaires ouverts pleinement déployés, nous observerons des avantages tels que la simplification des opérations, une plus grande autonomie des clients et une croissance économique. Toutefois, nous anticipons également une montée des risques que les banques ne peuvent ignorer : la confidentialité des données, la relation client et la réputation institutionnelle seront en jeu sans une préparation adéquate.

Cette réalité concerne l’ensemble des institutions financières. Les six grandes banques sont bien positionnées, mais doivent mesurer l’ampleur de la préparation nécessaire :  

« Les entités visées sont généralement bien placées pour ouvrir des API sécurisées d’accès aux données. Cependant, elles devront accélérer le rythme et combler les lacunes afin de répondre aux nouveaux risques, à mesure que les clients commenceront à autoriser l’accès à leurs données. »  

    - Yassir Jiwan, Leader des services bancaires ouverts, Deloitte Canada 

Les leaders bancaires de Deloitte se sont prononcés sur les dernières avancées fédérales en matière de services bancaires ouverts.

Voici cinq nouvelles réalités auxquelles les banques devront s’adapter dans cette nouvelle ère :

1. La confiance sera beaucoup plus difficile à instaurer

Les services bancaires ouverts ont le potentiel d’élargir considérablement l’écosystème bancaire au fil du temps : ils introduisent de nouveaux partenaires et ouvrent la voie à ce que ceux-ci réalisent des opérations financières pour les clients, avec leur consentement explicite, comme on le voit dans d’autres juridictions.  

«  Les Canadiens disposeront d’un contrôle accru sur leurs données et choisiront avec qui les partager. En tant qu’institution, il sera toujours essentiel de mettre en place des mesures pour instaurer la confiance avec vos clients. Mais avec les services bancaires ouverts, il s’agit désormais d’accorder sa confiance à l’ensemble de l’écosystème. » 

    - Jon Haywood, associé, leader national en criminalité financière, Deloitte Canada 

Cela soulève une question fondamentale : faites-vous confiance à vos partenaires bancaires? Même s’ils doivent respecter des normes uniformes pour participer aux services bancaires ouverts, il subsiste des risques dans la chaîne.

Dans un environnement interconnecté, les banques ne peuvent pas traiter tous les acteurs sur un pied d’égalité : les pratiques de gestion de la fraude, la sécurité des données et l’historique des incidents diffèrent.

Il sera essentiel de mettre en place des mesures pour évaluer les risques selon le type de transaction et l’institution impliquée.

Dans le même ordre d’idées : vos clients vous font-ils confiance ?

Le partage de données entre succursales et institutions facilitera la vie des clients. Mais ils doivent se sentir en sécurité lorsqu’ils confient leurs données.

Tout incident ou violation de données laisse une impression durable ; et de tels événements sont presque aussi préjudiciables qu’un silence radio. Il est essentiel que les banques maintiennent un dialogue ouvert avec leurs clients, sollicitent régulièrement leurs retours et partagent des informations éducatives sur la criminalité financière.

La fraude est déjà sous-déclarée au Canada (seulement 10 %, soit 646 M$, selon le Centre antifraude du Canada)1. À l’échelle mondiale, les pertes liées à la fraude bancaire devraient dépasser 45 G$ en 2025, avec un coût moyen de 4,3 M$ par incident2.

2. La responsabilité des banques envers la protection des clients n’a jamais été aussi élevée

Les institutions financières ont toujours eu pour mission de protéger leurs clients et de détecter les activités suspectes.

Au fil des ans, les régulateurs canadiens ont renforcé la sécurité, la fiabilité et la protection de l’écosystème des paiements, notamment grâce à la Loi sur les activités associées aux paiements de détail de la Banque du Canada et à la ligne directrice B-10 du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) pour les tiers externes.

Mais avec les prochaines modifications à la Loi sur les banques, cette obligation sera encore renforcée :

« Dans un premier temps, le gouvernement introduira des modifications législatives exigeant des banques qu’elles mettent en place des politiques pour prévenir et traiter la fraude, tout en donnant aux consommateurs plus de contrôle sur leurs comptes bancaires 3. »

Le gouvernement transfère la responsabilité aux institutions financières en matière de protection des données et de la vie privée de leurs clients, dans un contexte où ceux-ci pourront désormais demander à leurs banques de partager leurs informations avec des tiers.

Pourquoi ? Parce que l’ère des services bancaires ouverts élargit considérablement le périmètre des risques. Nous prévoyons que les prochaines évolutions législatives imposeront des protocoles de sécurité, de confidentialité et de gestion de la fraude encore plus stricts, afin de permettre différents types de requêtes API tout en minimisant les risques et en favorisant l’innovation.  

« Essentiellement, je pense que le message du prochain budget sera que le Canada est fort. Le gouvernement nous indique que les services bancaires ouverts doivent être centrés sur le consommateur, d’abord pour les Canadiens. C’est la direction que prennent les services bancaires ouverts. »

    - Yassir Jiwan, Leader des services bancaires ouverts, Deloitte Canada 

Les activités frauduleuses dans le secteur des services financiers ont augmenté de 21 % entre 2024 et 2025, principalement en raison des escroqueries alimentées par l’IA et de l’utilisation d’identités synthétiques ciblant les canaux de banque ouverte et les comptes numériques.⁴

3. Les banques doivent adopter une vision plus pragmatique du risque

Les leaders bancaires évaluent souvent la probabilité de survenance d’un risque pour déterminer la pertinence d’un investissement. Par exemple, il pourrait en coûter 1 M$ pour atténuer un risque jugé peu probable.

Ce compromis en vaut-il la peine? Par le passé, la réponse était souvent négative. Toutefois, à l’ère des services bancaires ouverts, cette question mérite d’être réexaminée. En effet, face à la multiplication et à la complexification des risques, les banques ne peuvent plus se permettre d’adopter une posture uniquement réactive.  

« Le paysage des menaces est aujourd’hui beaucoup plus vaste à l’échelle mondiale et numérique que lorsqu’il s’agissait d’interagir avec les clients en personne, en succursale. »

    - Jon Haywood, associé, leader national en criminalité financière, Deloitte Canada 

4. Les banques auront accès à de nouvelles données pour renforcer leur sécurité

Les services bancaires ouverts offriront aux fraudeurs de nouveaux points d’entrée et des méthodes inédites pour commettre des fraudes. Cependant, ils permettront également aux institutions financières d’accéder à une gamme élargie de données sur les clients, les transactions et les comportements, ce qui renforcera leurs protocoles de sécurité et leurs systèmes de détection de fraude.

Grâce à ce nouvel accès, les banques pourront analyser en continu les transactions et les comportements afin d’identifier rapidement toute anomalie.

Pour exploiter pleinement ces données, il sera essentiel de faire évoluer les technologies existantes. Cela pourrait notamment inclure l’intégration de l’IA pour détecter es schémas suspects ou l’investissement dans des plateformes avancées d’analyse de données pour agréger et interpréter l’information.

5. Les partenariats interorganisationnels : une nouvelle ligne de défense.

Le partage de données entre secteurs et organisations représente une nouvelle ligne de défense capable de prévenir des pertes de fraude s’élevant à plusieurs millions de dollars. Cette opportunité incite les institutions financières à collaborer entre elles, mais également avec les entreprises de télécommunications, les plateformes de données, les forces de l’ordre, les régulateurs et les fintechs, à travers des partenariats formels, des enquêtes conjointes et un partage structuré de renseignements..

Par exemple, la Coalition canadienne anti-arnaque illustre bien ce type d’initiative5 : près de 50 organisations y participent actuellement pour renforcer la sécurité collective et réduire les menaces de fraude:  

« La Coalition canadienne anti-arnaque, lancée en 2024, a démontré un rôle de leader en réunissant les secteurs public et privé. En plus de la campagne de sensibilisation récemment lancée au Canada, la Coalition favorise la collaboration à chaque étape du cycle de vie des arnaques afin de protéger les Canadiens et les entreprises, avec pour objectif ultime de réduire le nombre de fraudes. » 

    - Anthony G. Ostler, président de la Coalition canadienne anti-arnaque, président et chef de la direction, Association des banquiers canadiens 

En cas d’événement frauduleux, il est essentiel de disposer de mécanismes permettant d’alerter rapidement l’ensemble des parties prenantes afin de réagir efficacement, d’enrayer la propagation et de prévenir la répétition de l’incident.

Nous recommandons à nos clients de collaborer avec d’autres institutions financières et organisations afin d'élaborer des protocoles conjoints, de mettre en place des systèmes de communication rapide et contribuer à des bases de données partagées sur les menaces.

 

Comment Deloitte peut vous aider

Deloitte dispose d’un réseau de spécialistes dotés de connaissances approfondies dans tous les aspects liés aux services bancaires ouverts  : lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent, transformation numérique, analytique de données et secteur bancaire.

Nous sommes vos conseillers de confiance pour vous accompagner dans ces nouveaux changements du secteur.

Nous aidons les institutions financières à évaluer leur niveau de préparation (personnes, processus ou technologies) et à identifier les vulnérabilités dans leur cadre de sécurité.

Au-delà de cette évaluation, nous guidons nos clients dans la mise en œuvre d’actions concrètes, telles que :

  • Documenter et concevoir de nouveaux processus de sécurité
  • Identifier et intégrer de nouveaux talents
  • Acquérir et intégrer des technologies innovantes
  • Aligner les cadres de travail sur la nouvelle réalité du risque

 

Sécurisez votre organisation à l’ère des services bancaires ouverts

Les services bancaires ouverts reposent sur la confiance, la responsabilité et la gestion des risques dans le secteur bancaire. En résumé : il est impossible de tirer pleinement parti des avantages des services bancaires ouverts sans assurer la protection de votre organisation et de vos clients face aux nouveaux risques émergents.

Prêt à sécuriser votre institution? Communiquez dès aujourd’hui avec un leader Deloitte pour prospérer à l’ère des services bancaires ouverts.  

1. Centre antifraude du Canada, Escroqueries et fraudes récentes, mis à jour le 30 septembre 2025.

2. Veriff, L’avenir de la finance 2025, publié en 2025 [en anglais seulement].

3. Gouvernement du Canada, « Le ministre Champagne s’attaque aux escroqueries et aux abus financiers, annoncent une stratégie antifraude et une nouvelle Agence des crimes financiers », publié le 20 octobre 2025.

4. Veriff, L’avenir de la finance 2025, publié en 2025 [en anglais seulement].

5. Association des banquiers canadiens, « Protéger les Canadiens contre la fraude financière », publié en 2025.  

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