Les incitations fiscales et les subventions gouvernementales constituent des instruments couramment employés par les pays pour dynamiser l’activité économique et favoriser les investissements. Bien que leur utilisation soit largement répandue, ces mécanismes ne sont pas exempts de critiques. Parmi les préoccupations fréquemment soulevées figurent l’inefficacité, la complexité et les distorsions qu’ils peuvent engendrer. Avec l’introduction du deuxième pilier, ces outils feront l’objet d’un examen approfondi, obligeant la Suisse et de nombreux autres pays à élaborer des stratégies d’incitation adaptées.
Les incitations fiscales et les subventions gouvernementales possèdent une histoire étonnamment longue, remontant à plusieurs millénaires. Toutefois, il n'existe pas de définition scientifique universellement acceptée.
Les incitations fiscales sont des instruments utilisés par les gouvernements pour encourager certains comportements en réduisant le montant des impôts à payer. Elles sont généralement basées sur l’activité économique, l’investissement ou le respect des politiques fiscales. Les incitations fiscales modernes peuvent être classées en différentes catégories selon leur mode de fonctionnement. La distinction principale réside dans leur impact sur l’assiette fiscale (par exemple, les boîtes à brevets, les super déductions pour la R&D) ou sur le montant de l’impôt (par exemple, les crédits d’impôt).
Les subventions gouvernementales, quant à elles, sont des aides financières directes ou indirectes accordées par l’État à des fins spécifiques. Ces subventions sont souvent octroyées sur la base de candidatures, de propositions et de critères d’éligibilité. Elles sont versées indépendamment du système fiscal et ne relèvent généralement pas de la responsabilité des administrations fiscales, mais plutôt d’autres administrations ou organismes gouvernementaux.
Étant donné que les incitations fiscales visent à réduire le bénéfice imposable et, par conséquent, le montant de l’impôt dû, leur avantage est partiellement ou totalement neutralisé par un impôt complémentaire instauré par le deuxième pilier. Parallèlement, le cadre du deuxième pilier de l’OCDE prévoit également des incitations fiscales. Bien que certaines de ces incitations soient intégrées aux Règles types de l’OCDE (par exemple, l’exclusion de revenus basée sur la substance), d’autres doivent être introduites de manière proactive par chaque pays dans leur législation nationale (par exemple, les crédits d’impôt remboursables admissibles, QRTC).
Deloitte Suisse identifie trois tendances émergentes concernant l'avenir des incitations fiscales nationales à la lumière du deuxième pilier :
Les pays doivent naviguer à travers une multitude de réglementations susceptibles de limiter les nouvelles incitations fiscales et les subventions gouvernementales. Ces contraintes ne se limitent pas aux réglementations fiscales internationales, mais englobent également d'autres domaines, tels que les aides d'État de l'UE et le droit commercial de l'OMC.
Pour les cantons suisses, la "règle des prestations y afférente" de l'OCDE revêtira une importance capitale, tout comme les réglementations de l'UE, en fonction du contenu final du nouveau cadre bilatéral entre la Suisse et l'UE. Tant que l'OCDE n'aura pas publié ses directives administratives, la Suisse et d'autres pays devront faire face à une grande incertitude.
Étant donné la nature subventionnelle des nouvelles incitations fiscales telles que les QRTC, il est légitime de se demander si elles pourraient avoir un impact négatif sur la TVA suisse. Il est également pertinent de s'interroger sur la manière dont ces incitations fiscales devraient être présentées : doivent-elles être considérées comme une réduction de la charge fiscale ("au-dessous de la ligne") ou comme d'autres revenus ("au-dessus de la ligne"), conformément aux normes IFRS ou US GAAP ?
Le thème des nouvelles incitations fiscales et des subventions gouvernementales gagne en importance en Suisse. À ce jour, les cantons de Bâle-Ville, des Grisons et de Zoug ont déjà publié leurs propositions. Deloitte Suisse anticipe que d'autres cantons présenteront des propositions concrètes dans les mois à venir. Cependant, certaines tendances commencent déjà à se dessiner :
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