Les banques de détail suisses continuent de perdre du terrain dans le classement mondial de la numérisation : entre 2020 et 2024, elles sont tombées de la 18e à la 27e place. Elles affichent ainsi un niveau de maturité numérique de 39 points, un score inférieur à la moyenne mondiale (41) et loin derrière ceux des pionniers du numérique (60+), qui ne comptent aucune banque suisse. Alors que les notifications en temps réel, les outils d’épargne basés sur l’IA et les assurances en ligne sont depuis longtemps la norme à l’international, ces services ne sont toujours pas au menu d’un grand nombre de banques suisses. La nouvelle étude comparative mondiale de Deloitte sur la numérisation prouve une chose : les établissements qui peinent à combler leur retard perdent des clients au profit de prestataires numériques plus agiles, dont un grand nombre viennent de l’étranger.
Dans la dernière édition de son étude Digital Banking Maturity, Deloitte analyse à l’aide d’une méthode de « client mystère » plus de 1’000 fonctions bancaires numériques dans 349 banques réparties dans 44 pays, dont 12 banques de détail suisses, lesquelles couvrent ensemble plus de 80% du marché. Le retard des banques suisses s’est encore creusé ces dernières années : tandis qu’elles étaient à la 18e place il y a quatre ans, elles sont tombées à la 21e place il y a deux ans et n’occupent aujourd’hui plus que la 27e place. Lors de la première étude, qui remonte à 2018, la Suisse figurait encore dans le top 5. Alors que d’autres marchés ont développé leurs offres numériques avec des stratégies « mobile first », lesquelles consistent en une interaction client basée sur l’IA, adossée à des services financiers intégrés innovants, les banques suisses continuent de creuser leur retard au fil des années (voir graphique).
Des progrès en matière d’accompagnement à l’ouverture d’un compte numérique sont toutefois à signaler : à l’exception d’une seule, toutes les banques suisses sous étude proposent aujourd’hui une ouverture de compte numérique. Mais en Suisse, les délais d’attente vont souvent de plusieurs heures à plusieurs jours. Grâce à des contrôles en temps réel basés sur l’IA, comme pour Apple Pay ou Google Pay, les banques numériques internationales permettent quant à elles des ouvertures de comptes en quelques secondes seulement. En Suisse, en revanche, un appel vidéo, voire un déplacement en agence, est souvent nécessaire.
« Les banques suisses progressent, certes à petits pas, en matière d’ouverture de comptes numériques, mais en comparaison avec les banques étrangères, le processus reste relativement lent et fastidieux. Dans des pays comme la Grande-Bretagne, un selfie et une pièce d’identité scannée suffisent pour une vérification par IA et l’ouverture d’un compte », explique Jean-François Lagassé, Vice-Chairman et Partner chez Deloitte Suisse.
Le smartphone s’affirme comme le canal d’accès privilégié pour les opérations bancaires, surtout à l’étranger. C’est le cas, par exemple, des notifications en temps réel des dépenses ; or seul près d’un tiers environ des banques suisses propose cette fonction. L’écart est encore plus criant pour ce qui est des fonctions d’épargne intelligentes : peu de banques suisses utilisent des algorithmes basés sur l’IA pour adapter les plans d’épargne au comportement de dépense individuel du client. Cette automatisation fonctionne comme les suggestions musicales personnalisées des services de streaming, basées sur le comportement d’utilisation.
Souvent, les applications bancaires mobiles suisses souffrent par ailleurs de l’absence de fonctions de base favorisant les interactions et la fidélisation des clients. Rares sont, par exemple, les tableaux de bord interactifs, les outils de budgétisation personnalisables, ou encore les analyses financières en temps réel. Alors que les pionniers du numérique utilisent l’IA pour la catégorisation automatique et les conseils en matière d’épargne, il n’est pas rare que les clients des banques suisses soient obligés de gérer leurs dépenses manuellement ou de se rabattre sur des applications mobiles externes. Jean-François Lagassé en est convaincu : « La vraie valeur de la banque numérique ne réside pas dans la multitude de fonctions offertes par une application mobile, mais dans la manière dont cette dernière répond aux besoins des clients au moment opportun. »
Les banques numériques leaders du marché proposent 2,5 fois plus souvent des services à valeur ajoutée tels que des billets de transport public, des abonnements de streaming et des outils de gestion financière. Or les banques suisses font carrément l’impasse sur ce potentiel. Le retard est particulièrement frappant dans le domaine des prestations d’assurance intégrées : seule une banque suisse objet de l’étude intègre de telles solutions de manière exhaustive. Les banques suisses sont également à la traîne en matière d’automatisation des tâches administratives : qu’il s’agisse des décomptes d’impôts, de la gestion de fortune via une application intégrée ou du paiement de factures en un clic, tous ces services sont depuis longtemps la norme sur de nombreux marchés mondiaux.
Tandis que les pionniers du numérique mettent les bouchées doubles dans la mise en œuvre des innovations, les banques suisses sont quant à elles freinées par la lourdeur des réglementations et par une stratégie conservatrice. Elles pêchent également par l’absence d’une stratégie mobile first claire. Par ailleurs, les locomotives du numérique utilisent des applications mobiles comme interface centrale, tandis que les applications suisses n’en sont souvent qu’au stade de simples extensions d’e-banking. Au lieu d’investir dans des interfaces intuitives et la personnalisation, bon nombre de banques se contentent de proposer des fonctionnalités supplémentaires avec, à la clé, une offre d’applications mobiles difficilement lisible et peu conviviale.
Mais le danger ne réside pas uniquement dans la fidélisation de la clientèle. Un important gisement de revenus demeure en effet inexploité. Les pionniers du numérique accroissent leurs revenus par utilisateur grâce à des ventes croisées intelligentes ou à des produits financiers intégrés. L’absence d’assurances intégrées, de produits de placement et de services liés au style de vie est l’une des raisons clés qui expliquent pourquoi les banques suisses passent à côté d’un tel gisement de croissance, à la différence des Digital Champions étrangers.
« Les banques doivent passer du statut de simples prestataires de services de paiement et de tenue de comptes à celui de plateformes de services numériques. La gestion financière, les systèmes de paiement direct modernes, la gestion des abonnements, les systèmes de réservation ou les solutions de mobilité doivent être intégrés de manière fluide pour devenir les compagnons numériques du quotidien. Quiconque ne prend pas part à cette transformation risque de perdre toute une génération de clients », conclut Jean-François Lagassé.
À propos de l’étude
L’étude Digital Banking Maturity est l’analyse comparative la plus complète au monde sur la maturité numérique des banques. Elle scrute 349 banques réparties dans 44 pays, dont 12 des banques de détail suisses de premier plan, lesquelles couvrent ensemble plus de 80% du marché. Pour la Suisse, la sélection cible les banques universelles, cantonales, coopératives et en ligne de toutes les régions linguistiques du pays et offre un aperçu représentatif du secteur. L’analyse s’appuie sur la méthode du « client mystère externe », avec plus de 1’000 fonctions bancaires numériques testées sur les canaux mobiles et en ligne.
Toutes les nouvelles des médias en temps réel : suivez @DeloitteCH sur X!
À propos de Deloitte
« Deloitte », « notre », « nous » et « nos » désignent une ou plusieurs des sociétés Deloitte Touche Tohmatsu Limited (« DTTL »), son réseau mondial de cabinets membres et leurs entités affiliées (collectivement, l'« organisation Deloitte »). DTTL (également appelé « Deloitte Global ») et chacun de ses cabinets membres et entités liées sont des entités juridiquement distinctes et indépendantes, qui ne peuvent pas s’obliger ou se lier mutuellement à l’égard de tiers. DTTL et chaque entreprise membre de DTTL et entité liée ne sont responsables que de leurs propres actes et omissions, et non de ceux de l’autre. DTTL ne fournit pas de services aux clients. Veuillez consulter www.deloitte.com/about pour en savoir plus.
Deloitte fournit des services d’audit et de certification, de fiscalité et de droit, de consultation, de conseil financier et de conseil en gestion des risques à près de 90 % des entreprises du Fortune Global 500® et à des milliers de sociétés privées. Nos professionnels produisent des résultats mesurables et durables qui contribuent à renforcer la confiance du public dans les marchés financiers, permettent aux clients de se transformer et de prospérer, et ouvrent la voie à une économie plus forte, à une société plus équitable et à un monde durable. S’appuyant sur plus de 175 ans d’histoire, Deloitte est présent dans plus de 150 pays et territoires. Découvrez comment les quelque 415 000 employés de Deloitte dans le monde ont un impact qui compte chez www.deloitte.com.
À propos de Deloitte Légal
Deloitte Légal désigne les pratiques juridiques des cabinets membres de DTTL, de leurs sociétés affiliées ou de leurs entités liées qui fournissent des services juridiques. La nature exacte de ces relations et de la fourniture de services juridiques diffère d’une juridiction à l’autre, afin de permettre le respect des lois locales et des réglementations professionnelles. Pour des raisons juridiques, réglementaires et autres, les cabinets membres, les sociétés affiliées ou les entités qui leur sont liées n’offrent pas tous des services juridiques ou ne sont pas associés aux pratiques juridiques de Deloitte.
À propos de l’Université de Californie Santé
L’Université de Californie Santé est l’un des plus grands systèmes de santé universitaires du pays. Il est composé de six centres de santé universitaires, de six écoles de médecine et de 13 écoles de professionnels de la santé. Chaque année, elle fournit des soins à plus de 375 000 personnes par l’intermédiaire de ses services d’urgence, admet plus de 172 000 personnes en hospitalisation et effectue plus de 7,6 millions de consultations externes.
À propos du CIO
Le Comité international olympique est une organisation internationale à but non lucratif, civile, non gouvernementale et composée de bénévoles qui s’engage à construire un monde meilleur grâce au sport. Elle redistribue plus de 90 % de ses revenus au mouvement sportif au sens large, ce qui signifie que chaque jour, l’équivalent de 3,4 millions de dollars est versé pour aider les athlètes et les organisations sportives à tous les niveaux dans le monde entier.
À propos d’IDC
International Data Corporation (IDC) est le premier fournisseur mondial d’informations sur les marchés, de services de conseil et d’événements pour les marchés des technologies de l’information, des télécommunications et des technologies grand public. IDC aide les professionnels de l’informatique, les dirigeants d’entreprise et les investisseurs à prendre des décisions fondées sur des faits en matière d’achats de technologies et de stratégie commerciale. Plus de 1 100 analystes IDC apportent une expertise mondiale, régionale et locale sur les opportunités et les tendances technologiques et industrielles dans plus de 110 pays à travers le monde. Depuis 50 ans, IDC fournit des informations stratégiques pour aider ses clients à atteindre leurs principaux objectifs commerciaux. IDC est une filiale d’IDG, le leader mondial de la technologie
Entreprise de médias, de recherche et d’événements.
MuleSoft est une marque déposée de MuleSoft, Inc., une société Salesforce. Toutes les autres marques sont celles de leurs propriétaires respectifs.
À propos de Deloitte Asie-Pacifique
Deloitte Asia Pacific Limited est une société à responsabilité limitée par garantie et un cabinet membre de DTTL. Les membres de Deloitte Asia Pacific Limited et leurs entités affiliées, qui sont chacune des entités juridiques distinctes et indépendantes, fournissent des services dans plus de 100 villes de la région, notamment Auckland, Bangkok, Pékin, Hanoï, Hong Kong, Jakarta, Kuala Lumpur, Manille, Melbourne, Osaka, Séoul, Shanghai, Singapour, Sydney, Taipei et Tokyo.
Cette communication ne contient que des informations générales, et Deloitte Touche Tohmatsu Limited (« DTTL »), son réseau mondial de cabinets membres ou leurs entités apparentées (collectivement, l'« organisation Deloitte ») ne fournit, par le biais de cette communication, des conseils ou des services professionnels. Avant de prendre une décision ou d’entreprendre une action susceptible d’affecter vos finances ou votre entreprise, vous devriez consulter un conseiller professionnel qualifié.
Aucune déclaration, garantie ou engagement (explicite ou implicite) n’est donné quant à l’exactitude ou à l’exhaustivité des informations contenues dans cette communication, et ni DTTL, ni ses sociétés membres, ni ses entités liées, ni ses employés ni ses agents ne peuvent être tenus responsables de toute perte ou de tout dommage de quelque nature que ce soit découlant directement ou indirectement de toute personne se fiant à cette communication. DTTL et chacune de ses sociétés membres, ainsi que leurs entités liées, sont des entités juridiquement distinctes et indépendantes.
Avis de non-responsabilité de Gartner
Gartner ne cautionne aucun fournisseur, produit ou service décrit dans ses publications de recherche, et ne conseille pas aux utilisateurs de technologies de sélectionner uniquement les fournisseurs ayant les meilleures notes ou toute autre désignation. Les publications de recherche de Gartner reflètent les opinions de l’organisation de recherche de Gartner et ne doivent pas être interprétées comme des déclarations de fait. Gartner décline toute garantie, expresse ou implicite, concernant cette recherche, y compris toute garantie de qualité marchande ou d’adéquation à un usage particulier.
Gartner, Magic Quadrant pour les services applicatifs SAP S/4HANA, dans le monde entier, 27 juin 2022, Jaideep Thyagarajan, Fabio Di Capua, Peter Adamo, Luis Pinto, Allan Wilkins
Gartner, Capacités critiques pour les services applicatifs SAP S/4HANA, dans le monde entier, dans le monde entier, 27 juin 2022, Peter Adamo, Fabio Di Capua, Luis Pinto, Jaideep Thyagarajan, Allan Wilkins
GARTNER et Magic Quadrant sont des marques déposées et des marques de service de Gartner, Inc. et/ou de ses filiales aux États-Unis et à l’international et sont utilisées ici avec autorisation. Tous droits réservés.
À propos de la pratique Santé et services sociaux de Deloitte
Deloitte apporte des solutions à la fois novatrices et pratiques pour naviguer dans le marché extrêmement complexe des services à la personne. Nous cherchons à protéger et à fournir de meilleurs résultats pour les communautés grâce à des programmes qui aident au bien-être social, au chômage et aux soins familiaux ainsi qu’à la santé physique et mentale. Pour en savoir plus sur nos services, visitez la page L’avenir des services sociaux sur Deloitte.com où vous pouvez lire notre dernier rapport, Transformer les soins sociaux : aller au-delà de « mieux, plus vite, moins cher».
Contact(s) presse :
Michael Wiget
Responsable de la communication externe
Tél : +41 58 279 70 50
mwiget@deloitte.ch
Kevin Capellini
Spécialiste en communication externe
Tel : +41 58 279 59 74
kcapellini@deloitte.ch