Interview

Deloitte : Comment percevez-vous les derniers défis et opportunités dans le domaine des risques et des contrôles ?

Gopinath : Les risques et les défis commerciaux sont plus importants que jamais, mais les opportunités dans le domaine des risques et des contrôles le sont tout autant. Je dirais que l'un des principaux défis pour les auditeurs internes est de gagner la confiance de la direction de l'entreprise, en s'engageant continuellement auprès d'elle et en lui fournissant une assurance et des conseils significatifs et opportuns. Ce défi se complique avec l'émergence rapide et continue de nouveaux risques et la pénurie chronique de talents, ce qui crée un besoin naturel et une opportunité pour nous de mettre en place des solutions innovantes.
 

Deloitte : Pouvez-vous nous donner un exemple d'innovation en matière de risques et de contrôles et nous expliquer comment elle apporte une valeur ajoutée à l'entreprise ?

Gopinath : Il est souvent difficile de se tenir au courant des risques et de s'engager en profondeur avec l'entreprise, en particulier pour les équipes soumises à des contraintes de capacité constantes. Certaines activités clés, telles que les évaluations périodiques des risques, la recertification des contrôles, la communication des problèmes et des enseignements tirés de divers tests automatisés des contrôles, pourraient être lancées numériquement et intégrées dans l'entreprise par le biais de divers outils et plates-formes de collaboration. Il est évident qu'une telle mise en place nécessiterait un important travail de fond pour définir les risques et le cycle de vie des contrôles et des flux de travail, mettre à disposition les données de l'entreprise pour des tests continus, écrire des logiciels de test, publier des modèles de réponse aux risques et, plus important encore, investir du temps avec l'entreprise pour la familiariser avec cette approche numérisée. Cette assurance continue a permis de réaliser une valeur significative grâce à l'amélioration des contrôles des risques pour nos activités.
 

Deloitte : Selon vous, quelle est l'importance de l'alignement des contrôles internes sur les priorités de l'entreprise dans le cadre de la transformation des contrôles ?

Gopinath : L'alignement sur les priorités de l'entreprise est crucial et fondamental pour nous. Un déséquilibre entre les contrôles et l'entreprise peut facilement conduire à un manque d'intérêt de la part de l'entreprise, et pourrait être désastreux pour nous s'il n'est pas résolu. Un effort continu est nécessaire pour atteindre cette fréquence de résonance de la communication et de la collaboration avec les entreprises, et les efforts planifiés doivent faire partie intégrante de l'approche de l'engagement.

Deloitte : Comment convaincre les dirigeants de l'impact de l'innovation dans les initiatives de contrôle et obtenir leur adhésion ?

Gopinath : Il y a toujours une phase de validation du concept lorsque l'on se lance dans l'innovation dans le cadre d'un projet de contrôle interne. Qu'il s'agisse d'un concept nouveau, né en interne, ou d'un concept qui a déjà fait ses preuves ailleurs dans l'industrie, convaincre les chefs d'entreprise de la valeur de ces concepts novateurs et obtenir l'adhésion de la direction sur l'impact potentiel des initiatives de transformation fait partie du parcours de l'innovation.
 

Deloitte : Quel est votre point de vue sur l'innovation dans l'audit interne ? Quels conseils donneriez-vous à vos collègues professionnels du risque et du contrôle qui sont au début de leur parcours d'innovation ?

Gopinath : Bien qu'il y ait une pression pour mettre en œuvre les technologies émergentes dans la pratique, l'utilisation de l'innovation doit avoir un objectif clair et doit être très spécifique à votre modèle opérationnel d'entreprise. Cela fonctionne mieux lorsque vous vous mettez d'accord avec l'entreprise dès le départ et que vous collaborez avec les chefs d'entreprise pour identifier et résoudre les problèmes qui leur tiennent à cœur. Pour résoudre des problèmes complexes et plus importants, il peut être utile de commencer par une approche minimale viable, en commençant modestement et en augmentant progressivement, afin d'obtenir des résultats positifs plus rapidement et d'instaurer une relation de confiance avec l'entreprise au fil du temps.