A la mi-2020, Deloitte Forensic Suisse, en collaboration avec l'Association of Corporate Investigators (ACi), a entrepris une enquête auprès des enquêteurs d'entreprise dans l'ensemble de l'industrie et du commerce suisses. Notre objectif était de mieux comprendre le niveau de maturité des fonctions d'investigation en Suisse, en tenant compte de leur nature et de leur composition, de leur organisation, de leurs lignes hiérarchiques, de leurs capacités et de la manière dont les personnes travaillant dans les investigations estiment que leur travail a un impact sur le reste de l'organisation. Notre intention avec cette enquête était de nous concentrer sur les enquêteurs basés et travaillant en Suisse, et de comprendre si l'environnement légal et réglementaire local affecte la façon dont les enquêtes sont menées.
Nous avons axé nos questions sur plusieurs aspects clés des fonctions d'enquête, à savoir
Nic Carrington, Partner, a rencontré Steve Young, CEO de l'ACi et Group Compliance Head of Fraud and Investigations, Bank Lombard Odier, ainsi que Katie Hodson, Head of Investigations at The Global Fund, pour discuter des principales conclusions de l'enquête et de la manière dont elles s'appliquent à leur travail quotidien. Regardez leur discussion dans la vidéo ci-dessous.
Nous avons interrogé 45 cadres clés occupant des postes allant de chef des enquêtes, chef de la conformité, à chef du service juridique, dans des entreprises basées en Suisse au cours des deuxième et troisième trimestres de 2020. La majorité des répondants proviennent des secteurs des services financiers, des entreprises à but non lucratif et des entreprises de consommation, suivis par les produits industriels et le secteur public.
Bien que les fonctions d'enquête interrogées soient basées en Suisse, nombre d'entre elles font partie de grandes organisations mondiales et, par conséquent, les opérations de la fonction d'enquête sont nécessairement influencées par les tendances et les réglementations mondiales, et pas seulement par les tendances et les réglementations suisses.
Notre enquête montre clairement que, comme prévu, il existe différents niveaux de maturité parmi les équipes d'enquête internes. De nombreuses équipes d'enquête possèdent désormais les capacités nécessaires pour couvrir de nombreux aspects d'une enquête, y compris, par exemple, les éléments technologiques et de gestion des données. Certaines fonctions plus développées sont passées du statut de simple force réactive mise en œuvre en cas de crise, généralement considérée comme un coût pour l'entreprise, à la capacité de démontrer leur valeur en fournissant des enseignements, des boucles de retour d'information à l'entreprise et aux départements chargés de la conformité afin d'éviter de futurs incidents.
Nous notons que nos données n'ont pas démontré qu'un secteur donné disposait de capacités d'investigation systématiquement plus matures que d'autres. Le niveau de maturité varie plutôt d'une entreprise à l'autre, certaines semblant plus avancées dans un domaine par rapport à leurs homologues, mais présentant néanmoins des domaines dans lesquels elles pourraient se développer.
En conclusion, il apparaît que les fonctions d'enquête peuvent encore renforcer leurs capacités dans certains domaines, qu'il s'agisse de la combinaison compétences/expérience au sein de l'équipe (en particulier dans les domaines de l'analyse des données, de la technologie en général et de la criminalité financière), de la fourniture régulière d'un retour d'information sur les résultats de l'enquête et de la contribution au renforcement d'une solide culture de l'éthique et de la conformité.
Le champ d'action des fonctions d'enquête ne cesse de s'élargir et les équipes d'enquête devront suivre le rythme, en améliorant les compétences de leurs employés et en tirant parti des outils technologiques pour faciliter des processus d'enquête ciblés, rentables et efficaces, en s'appuyant sur les améliorations apportées par nécessité au cours de la conférence COVID-19.