Les scale-ups (entreprises à forte croissance) jouent un rôle crucial dans les économies grâce à l’innovation et à la création d’emplois, mais leur développement en période d’instabilité géopolitique et économique présente de redoutables défis. En effet, les investisseurs peuvent se montrer réticents à investir dans de petites entreprises, et les talents les plus prometteurs peuvent privilégier la sécurité des grandes organisations. Afin de comprendre les défis et les principaux objectifs des scale-ups, Deloitte a mené une enquête auprès de 42 d’entre elles en Suisse dans le but de fournir des informations précieuses sur leurs trajectoires de croissance, les défis auxquels elles sont confrontées et leurs perspectives stratégiques.
Les plus grands défis sont liés aux flux de trésorerie et aux liquidités Bien que la baisse ou le retard dans la signature de nouveaux contrats et l'acquisition de clients reste un sujet préoccupant mentionné par 50 % de nos répondants, 52 % des scale-ups suisses ont indiqué que les problèmes de trésorerie, de liquidité et de financement constituaient leurs principaux défis, dépassant ainsi le retard ou le manque d’attention porté au développement de produits, entraînant une baisse des ventes (26 %).
La recherche de nouveaux clients reste la priorité des scale-ups Comme l’indiquent 62% des répondants, l’acquisition de nouveaux clients reste leur principale stratégie pour réaliser leurs ambitions de croissance, tandis que le financement supplémentaire et les partenariats sont juste en dessous avec respectivement 57% et 55%.
Les scale-ups restent prudentes en ce qui concerne la croissance de leurs effectifs
Alors que 59% des scale-ups prévoient d’augmenter leurs effectifs en 2024, 12% d’entre elles continuent de planifier une réduction de leur personnel. En parallèle, les scale-ups européennes – contrairement à celles basées en Suisse – continuent de lutter pour trouver les bons talents, tels que les profils STEM (Science, Technology, Engineering and Mathematics), les ETP aux compétences techniques et d’ingénierie, etc. Cette différence peut être attribuée à la présence de solides instituts scientifiques et technologiques en Suisse, comme l’EPFL et l’ETH, qui ont la réputation de former des talents hautement qualifiés.
Les scale-ups se tournent de plus en plus vers le financement par fonds propres provenant de nouveaux investisseurs plutôt que vers les aides et subventions gouvernementales
66% des scale-ups suisses ont fait état d’un impact négatif sur leur valorisation (contre 63% en Europe). En outre, on constate une préférence marquée pour le financement par fonds propres provenant de nouveaux investisseurs (79%) plutôt que pour les aides et subventions gouvernementales (36%).
Les scale-ups (très) confiantes sont majoritaires, les inquiétudes parmi celles-ci étant plutôt limitées
Dans l’ensemble, la confiance des scale-ups reste élevée en 2024. 69% des répondants suisses déclarent qu’ils sont (très) confiants dans la poursuite ou l’accélération de leur trajectoire de croissance. Le score de confiance global est de 7,3.
À propos de l’étude
La présente étude fait partie de l’initiative Deloitte NSE sur l’écosystème des scale-ups.
Au total, 42 scale-ups basées en Suisse ont répondu à Scale-ups Confidence Survey 2024. Environ 76% des répondants suisses occupent le poste de CEO ou de cofondateur dans leurs organisations respectives.
Le sondage a été mené auprès de scale-ups issues de différentes branches, les sciences de la vie et les soins de santé, les FinTech et les appareils électroniques, le matériel et les semi-conducteurs représentant les trois premiers segments. La majorité des répondants opèrent dans un contexte B2B, avec un effectif inférieur à dix employés à temps plein et des revenus inférieurs à EUR 500’000.