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Les leaders autochtones doivent jouer un rôle de premier plan dans l’atteinte des objectifs climatiques du Canada

Un nouveau rapport de Deloitte Canada présente les appels à l’action des leaders autochtones aux entreprises canadiennes, aux gouvernements et aux organismes non gouvernementaux ayant à cœur de lutter contre les changements climatiques et de parvenir à une véritable réconciliation

Toronto, le 30 novembre 2023. – La carboneutralité sans tenir compte de la nature est impossible et on ne peut tenir compte de la nature sans la réconciliation avec les peuples autochtones. C’est ce que dit un nouveau rapport de Deloitte Canada qui s’inscrit dans la foulée d’une crise climatique qui ne cesse de s’intensifier au Canada et qui affecte de façon disproportionnée les peuples autochtones. Selon ce rapport, intitulé Recentrer la gestion du carbone sur la nature : leadership autochtone dans les solutions climatiques fondées sur la nature, le leadership autochtone dans la gestion des terres, la compétence et la prise de décisions jouera un rôle fondamental dans l’atteinte des objectifs climatiques du Canada. Le rapport contient des appels à l’action bien précis lancés par des leaders et représentants autochtones aux entreprises canadiennes, aux gouvernements et aux organismes non gouvernementaux.

Le rapport est le fruit d’une initiative lancée par Deloitte en janvier 2023 visant à explorer les manières de réaliser les mesures mises en œuvre par les Autochtones dans le cadre de projet visant la carboneutralité. L’initiative Leadership autochtone dans les solutions climatiques fondées sur la nature a réuni des experts et des leaders autochtones qui ont ensemble déterminé des mesures concrètes que peuvent prendre les entreprises canadiennes, les gouvernements et les organismes sans but lucratif afin de s’engager à avoir un véritable impact sur les changements climatiques et à réaliser une vraie réconciliation avec les peuples autochtones.

L’atteinte par le Canada du quart de ses cibles de réduction des émissions pour 2030 (soit une réduction de 40 % à 45 % par rapport aux niveaux de 2005) passe par une meilleure gestion des forêts et des terres humides, dont la plupart sont en territoire traditionnel autochtone. Les peuples autochtones ont une longue tradition en gestion durable de leurs territoires, et leurs systèmes de connaissances ont su protéger la biodiversité pendant des millénaires.

« Nous parlons de changements climatiques depuis très longtemps maintenant et nous voyons clairement leurs effets graves dans le monde entier. Bien qu’il soit nécessaire de poursuivre le dialogue, il est maintenant temps d’agir d’une manière complète et intégrée », affirme Fiona Kirkpatrick Parsons, conseillère de direction nationale/kā-nīkānīt des Services aux clients autochtones de Deloitte et membre de la Première Nation de Lac La Ronge. « Au Canada, nous avons l’occasion d’adopter une approche de l’action climatique entièrement collaborative, en veillant à ce que les entreprises canadiennes et les gouvernements travaillent en étroite collaboration avec les peuples autochtones — détenteurs de droits traditionnels et gestionnaires de la terre depuis de nombreuses générations — afin d’élaborer des solutions pratiques à ce problème des plus pressants qui touche tous les êtres vivants sur Terre — notre mère. »

Les solutions fondées sur la nature permettent d’atténuer les changements climatiques en mettant en place des mesures pour protéger, gérer et restaurer durablement les écosystèmes tout en profitant aux collectivités et aux populations. Elles constituent de puissants outils pour soutenir et faire progresser le leadership autochtone dans l’action climatique et elles se sont avérées efficaces pour la décarbonation rapide et la préservation de la biodiversité.

Le rapport énonce les appels à l’action à court, moyen et long terme regroupés en trois grandes occasions de changement concernant les politiques et les compétences territoriales; les protocoles et les marchés du carbone ainsi que la souveraineté économique. Il conclut néanmoins qu’il faut d’abord reconnaître les droits fonciers des Autochtones, qui ont une incidence directe sur la capacité d’une Première Nation d’élaborer des projets sur ses propres territoires et de revendiquer les droits carbone qui y sont rattachés. C’est ce sur quoi repose l’appel à l’action no 45 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, qui englobe la reconnaissance des lois et des traditions juridiques autochtones et leur intégration.

Pour prendre connaissance des appels à l’action bien précis lancés aux entreprises canadiennes, aux gouvernements et aux organismes non gouvernementaux, cliquez ici pour accéder au rapport complet.

Voyez ce que disent des participants au programme Leadership autochtone en matière de solutions climatiques fondées sur la nature :

« Nous avons un plan de gestion [des terres] pour les sept prochaines générations. Ce plan ne se limite pas à la gestion du carbone. Il vise l’eau, la terre – il vise tout, a déclaré David Flood, participant au forum. Il s’agit d’une vue d’ensemble parce que ces éléments ne sont pas cloisonnés. Ils s’imbriquent les uns dans les autres pour former un tout à plusieurs facettes. »

« J’ai vu de bonnes et de moins bonnes offres. Je veux que notre partenaire investisseur connaisse nos valeurs – nous sommes contre la vente à l’industrie extractive – et qu’il sache que s’il veut travailler avec nous, il faut que les dirigeants soient des Autochtones et nous devons être actionnaires majoritaires, a déclaré Dani Warren de Great Bear LLP. Nous prenons nos décisions et [établissons] nos relations sans tenir compte de l’argent. Il n’y a pas beaucoup d’information pour les investisseurs [sur la façon d’être un bon partenaire]. »

« Il est important de travailler avec des gens qui viennent de la terre et vivent sur la terre, et d’utiliser leurs connaissances, a déclaré Steven Nitah. Il y a 5 % de la population mondiale qui est autochtone, mais nous gérons 80 % de la biodiversité de la planète. C’est donc quelque chose qui relève de nos compétences. »

« Nous avons besoin de grands changements, pas de petits changements, comme l’a signalé un participant au forum. Nous devons avoir le courage d’imaginer un système différent, centré sur les peuples autochtones et dirigé par eux. »