Accéder au contenu principal

Deloitte Canada prévoit le maintien de la volatilité des prix de l’énergie

Les forces géopolitiques continuent d’entraîner la fluctuation des prix en 2023

Calgary, le 9 janvier 2023 – Selon la dernière analyse des prévisions relatives aux prix du pétrole et du gaz de Deloitte Canada, intitulée Les coûts énergétiques pèsent sur l’élasticité des prix et l’accessibilité de l’énergie, l’incertitude géopolitique et les préoccupations continues à l’égard d’une récession mondiale potentielle et de l’augmentation des taux d’intérêt ont entraîné une volatilité importante des prix du pétrole brut et du gaz naturel qui devrait persister tout au long de l’hiver.

« Nous prévoyons que les producteurs de gaz naturel continueront d’adapter leur production en fonction de la demande et de faire preuve de prudence en ce qui a trait aux nouveaux développements, explique Andrew Botterill, leader national, Pétrole, gaz et produits chimiques chez Deloitte Canada. La météo et les niveaux de stockage auront toujours une influence importante sur les prix du gaz et, selon nous, ils ne devraient pas augmenter pendant longtemps; il se pourrait même qu’ils n’augmentent pas du tout. »

Selon les prévisions, le plafonnement à 60 $ US le baril de pétrole brut d’origine russe transporté par voie maritime qui a été imposé par les pays de l’Union européenne et du G7 ainsi que par l’Australie alimente davantage l’incertitude relative aux prix, car la réaction de la Chine et de l’Inde, qui importent beaucoup de pétrole brut russe, demeure incertaine, et il est possible que la Russie diminue sa production, ce qui perturbera davantage l’approvisionnement mondial. En raison de l’incertitude géopolitique, le premier trimestre de 2023 sera probablement aussi volatil que celui de l’année dernière. En général, les prix ont diminué après avoir atteint un sommet à l’été 2022. La décision de la Chine de mettre fin à sa politique « zéro COVID », qui avait entraîné une réduction de la demande de la part du plus grand consommateur mondial, a favorisé l’augmentation des prix du pétrole brut au début du mois de décembre.

« En outre, l’anxiété causée par le risque d’un hiver long et froid pourrait prolonger la volatilité en cours, ajoute M. Botterill. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a été le principal catalyseur de cette volatilité en 2022, mais la Chine y a également contribué en isolant des villes et des régions entières pour limiter la propagation de la COVID-19, réduisant ainsi son activité économique ainsi que sa demande énergétique. »

« L’augmentation des coûts de l’énergie a également eu une incidence majeure sur les écarts des prix du pétrole Western Canadian Select et du pétrole West Texas Intermediate, précise M. Botterill. Nous avons remarqué l’écart pour la première fois en 2022, alors qu’il atteignait environ 13 $ US le baril, mais en 2023, l’écart atteint maintenant plus de 25 $ US le baril. Les États-Unis ont puisé plus de 180 millions de barils dans leurs réserves stratégiques afin de réduire le prix du pétrole au pays, réduisant ainsi la demande des raffineries américaines pour le pétrole brut canadien. Les raffineurs ont également délaissé le pétrole brut canadien étant donné que les coûts énergétiques pour raffiner le pétrole lourd sont plus élevés que ceux pour raffiner le pétrole léger. »

Les prix du gaz naturel ont également fluctué considérablement en 2022. Le prix du gaz au carrefour Henry a commencé l’année sous la barre des 4 $ US par million de BTU avant de grimper tout juste sous les 10 $ US par million de BTU au cours de l’été, puis de se situer entre 5 $ US et 6 $ US par million de BTU à l’automne. Les prix du gaz naturel canadien ont été encore plus volatils, passant d’un peu moins de 9 $ CA par million de BTU au printemps à des prix négatifs au cours des périodes de maintenance des pipelines à l’automne avant de se situer entre 5 $ CA et 7 $ CA par million de BTU vers la fin de l’année. Malgré l’augmentation des prix, nous n’avons pas remarqué d’augmentation marquée de la production du gaz naturel au Canada et aux États-Unis; Deloitte attribue ceci à l’incertitude concernant les prix futurs.

Selon les prévisions relatives aux prix, certaines politiques canadiennes, notamment le plafonnement des émissions proposé lors de la COP27 et l’engagement à définir et à éliminer graduellement les subventions inefficaces réservées aux combustibles fossiles d’ici 2025, pourraient accroître les coûts économiques qui ont déjà des répercussions auprès de certaines entreprises.

Selon une analyse connexe effectuée par Deloitte qui met l’accent sur l’incidence des coûts énergétiques sur les économies, les perspectives d’amélioration sont minces, car l’augmentation des coûts énergétiques contribue à la montée de l’inflation et des risques liés aux chaînes d’approvisionnement, aux investissements et à l’emploi. La transition aux sources d’énergies renouvelables pourrait accroître davantage les pressions inflationnistes, car selon l’analyse, les coûts sont plus élevés pour produire la même quantité d’énergie à partir de sources à plus faible densité, par exemple l’énergie solaire ou éolienne, plutôt qu’à partir de sources énergétiques traditionnelles, par exemple l’énergie gazière ou nucléaire.

Pour consulter les prévisions des prix du pétrole et du gaz de Deloitte ainsi que notre analyse Les coûts énergétiques pèsent sur l’élasticité des prix et l’accessibilité de l’énergie, consultez notre site web.

Nos réflexions