Deloitte Canada s’attend à ce que la volatilité des prix du pétrole et du gaz subsiste pendant plusieurs années

Calgary, le 6 avril 2022 – Les prix du pétrole brut devraient rester volatils au cours des prochaines années en raison des sanctions économiques mondiales imposées à la Russie et des efforts continus des entreprises pour décarboner leurs activités. Selon les prévisions les plus récentes du groupe Évaluation des ressources et services-conseils de Deloitte Canada, les prix – qui étaient déjà en hausse avant l’invasion russe de l’Ukraine en raison de l’augmentation de la demande dans un contexte où de nombreux pays avaient commencé à assouplir les restrictions liées à la COVID-19 – subissent de nouvelles pressions haussières depuis que l’OPEP a pris la décision de ne pas accroître sa production afin de remplacer les approvisionnements qui ne sont plus assurés par la Russie.

« Il y a encore une asymétrie prononcée entre l’offre et la demande, et les stocks mondiaux de pétrole brut se sont repliés à des niveaux qui n’avaient pas été enregistrés depuis 2014, a indiqué Andrew Botterill, leader national du secteur Pétrole, gaz et produits chimiques de Deloitte Canada. Même le déblocage de 60 millions de barils provenant des réserves pétrolières stratégiques des pays membres de l’Agence internationale de l’énergie n’a pas eu beaucoup d’effet sur les prix, car cette quantité équivaut tout juste à une journée de demande de pétrole brut. »

Au Canada, la production de pétrole a culminé au premier trimestre de cette année. Les exploitants de gisements pétrolifères ont presque atteint leur pleine capacité, et l’écart de prix entre les barils de WCS et de WTI est étroit. Deloitte s’attend à ce que les producteurs canadiens qui envisagent d’augmenter leurs exportations de pétrole aux États-Unis pour remplacer une partie des importations en provenance de la Russie soient contraints de reporter les activités de maintenance prévues au printemps et de recourir davantage aux expéditions ferroviaires en raison de l’engorgement des oléoducs.

« Les producteurs canadiens de gaz naturel augmenteront vraisemblablement, eux aussi, leurs exportations aux États-Unis. Ce pays augmentera selon toute probabilité ses exportations de GNL aux pays d’Europe qui projettent de réduire leur dépendance au gaz naturel russe, a ajouté M. Botterill. Nous pensons que le marché nord-américain du gaz naturel restera fort au printemps et que les prix seront très élevés au deuxième trimestre de l’année. »

Selon une analyse distincte accompagnant les prévisions les plus récentes de Deloitte, les producteurs canadiens pourraient toucher des revenus sans précédent en 2022, ce qui leur procurera des ressources supplémentaires pour financer leurs stratégies de décarbonation. M. Botterill observe que les marchés des capitaux publics et privés envisagent aussi d’investir dans des projets de décarbonation, de sorte que c’est un moment idéal pour que les sociétés pétrolières et gazières réfléchissent au rôle qu’elles peuvent jouer dans la transition vers la carboneutralité. L’investissement dans un portefeuille plus vert leur permettra de poursuivre leurs activités en tant que fournisseurs d’énergie pendant de nombreuses années. Cela dit, la volatilité prévue des prix du pétrole et du gaz au cours des dix prochaines années pourrait influer sur les échéanciers de la transition énergétique.

« Le délaissement des hydrocarbures sera exposé à plusieurs facteurs, soit la technologie, les politiques gouvernementales, les infrastructures, l’attitude des consommateurs et les transformations de la demande, a conclu M. Botterill. Les sociétés pétrolières et gazières auront de multiples options à considérer et il sera important qu’elles mettent à l’essai et modélisent rigoureusement leurs stratégies dans le but d’évaluer celles qui sont les plus viables. »

Pour lire les prévisions complètes de Deloitte sur les prix pétroliers et gaziers, de même que l’analyse la plus récente de l’avenir du pétrole et du gaz en contexte de carboneutralité, veuillez consulter notre site web