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Atteindre l'équité climatique au Canada : mobiliser l'ensemble du gouvernement

Un nouveau rapport de Deloitte, le premier d’une série, examine quelles mesures il faudra prendre pour assurer une transition équitable vers une société carboneutre

Toronto, le 13 septembre 2023 – Les changements climatiques ne sont pas neutres : ils touchent les populations de façon disproportionnée en raison des failles économiques et sociales. Atteindre l'équité climatique au Canada : mobiliser l'ensemble du gouvernement, montre que toute réponse aux changements climatiques doit tenir compte de l’équité climatique pour empêcher de marginaliser davantage des populations vulnérables et qu’une approche pangouvernementale est nécessaire pour passer à un avenir carboneutre.

Le rapport examine comment les personnes et les communautés à faible revenu, en particulier celles qui appartiennent à des groupes racisés et autochtones, sont plus susceptibles d’être victimes d’événements climatiques graves et d’actions visant à atténuer les changements climatiques. Par exemple, des moyens financiers limités laissent les populations marginalisées moins aptes à s’adapter et à se reconstruire après des catastrophes climatiques. La relocalisation, parfois nécessaire après de tels événements, entraîne des fardeaux économiques et spirituels, en particulier pour les communautés autochtones profondément attachées à leurs terres. La pollution de l’air cause à elle seule jusqu’à sept millions de décès dans le monde chaque année, dont 10 000 au Canada, et les communautés marginalisées font face à ce fardeau de manière disproportionnée.

Cette discrimination, souvent appelée « racisme environnemental », exacerbe les inégalités existantes, notamment la pauvreté, la difficulté d’accéder aux soins de santé, l’insécurité alimentaire et le chômage.

« Les disparités raciales historiques ont contribué, et contribuent encore, à une plus grande proportion de communautés à faible revenu au Canada composées de personnes appartenant aux minorités visibles et aux peuples des Premières Nations, des Métis et des Inuits, dit Jennifer Shulman, associée, Services-conseils en économie et ESG pour Deloitte Canada. Malheureusement, ces mêmes groupes sont souvent exclus des processus décisionnels gouvernementaux, marginalisant encore davantage leurs voix et leurs besoins. »

Pour obtenir des résultats positifs, soutient le rapport, les solutions en matière de changement climatique doivent explicitement accorder la priorité au bien-être global des personnes et de leurs communautés, en tenant compte des besoins et des réalités des populations marginalisées, racisées et vulnérables. Une transition équitable va au-delà de la modernisation de la main-d’œuvre, englobant l’autonomisation sociale, la résilience communautaire, la diversification économique, l’équité environnementale, ainsi que la souveraineté et le leadership des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

« La bonne nouvelle est que le gouvernement, à tous les niveaux, est en position favorable pour faire face à la complexité et à l’ampleur des défis à relever pour parvenir à l’équité climatique, affirme Mme Shulman. Grâce à de vastes réseaux de partenaires, il pourra tirer parti d’un vaste écosystème d’intervenants possédant l’expertise, les ressources et l’influence nécessaires pour que des changements surviennent à l’échelle du système. Les dirigeants autochtones doivent être invités à la table des négociations pour collaborer avec le secteur privé et le gouvernement. Ils possèdent les connaissances et l’expertise nécessaires pour favoriser une approche plus équitable en vue de l’établissement d’une économie durable. »

Toutefois, les progrès en matière de réponse au changement climatique et de transition équitable au Canada sont complexes et difficiles à réaliser. L’étendue géographique du pays comporte des défis uniques quant à l’application de solutions dans les différentes régions. En outre, une population diversifiée ayant des besoins divers et un système politique complexe rendent la voie à suivre encore plus compliquée. La baisse de confiance envers tous les paliers du gouvernement ajoute un autre niveau de difficulté, rendant difficile l’obtention d’un consensus généralisé.

Des mesures urgentes doivent être prises pour remédier aux effets disproportionnés des changements climatiques sur les communautés marginalisées. Les solutions en matière de changements climatiques qui incluent explicitement le bien-être global des personnes et de leurs communautés sont plus susceptibles d’obtenir des résultats positifs. En accordant la priorité à l’équité climatique et en faisant participer toutes les parties prenantes, y compris les populations marginalisées, le Canada peut ouvrir la voie à un avenir plus juste et plus durable.

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