Un changement démographique chez les investisseurs. Une nouvelle génération de clients qui ne se contentent pas d’une expérience pratique, fonctionnelle et harmonieuse. Des années de sous-investissement dans les technologies entraînant l’urgent besoin de créer un écosystème numérique qui accélérera la différenciation sur le marché. Des menaces de cybersécurité qui suivent sans relâche le rythme des innovations technologiques émergentes.
Le secteur de la gestion de patrimoine a subi des changements au fil des vagues d’innovation. Les technologies insulaires internes fondées sur les produits ont fait place à une ère d’investisseurs autonomes, axée sur des interactions plus fréquentes entre les sociétés de gestion du patrimoine et leurs clients, de nouveaux segments de clientèle, et la prestation de solutions numériques libre-service.
Compte tenu des avancées technologiques rapides au fil des ans, et à mesure qu’augmentent l’influence des technologies et leur taux d’adoption par les sociétés de gestion du patrimoine, le temps qui sépare les nouvelles vagues d’innovation des technologies de gestion de patrimoine se rétrécit. Il est donc impératif que les gestionnaires de patrimoine concentrent leurs efforts sur des initiatives qui les aident à tirer parti de ces vagues d’innovation; mais pour ce faire, ils doivent rester à l’affût des tendances en technologies de gestion de patrimoine.
Pour aider les leaders sectoriels à se tenir au courant et à se mettre en position favorable pour réussir, nous avons défini cinq initiatives stratégiques qu’ils pourraient souhaiter réaliser.
Les cinq initiatives stratégiques
L’expérience client a été l’élément déclencheur du parcours de transformation numérique des sociétés de gestion du patrimoine. En général, les chefs de file numériques ont investi pour assurer une expérience pratique, fonctionnelle et harmonieuse auprès des clients, et ces qualités sont devenues des attentes courantes chez ces derniers.
Cela dit, les clients de prochaine génération ne se contenteront pas de ces qualités et réclament ce qui suit :
De nos jours, les clients s’attendent à vivre une expérience exceptionnelle et adaptée à leurs besoins, peu importe le canal ou le secteur de l’organisation avec lequel ils font affaire. Pour réaliser quelques gains rapides, les leaders des technologies de gestion de patrimoine pourraient songer à apporter des améliorations aux aspects suivants :
En raison de la dette technologique attribuable à un sous-investissement de la part des fournisseurs et des gestionnaires de patrimoine, il devient urgent de créer un écosystème technologique qui aidera les sociétés de gestion du patrimoine à se démarquer sur le marché. Il en est ainsi particulièrement pour les systèmes internes, qu’il est impossible de mettre en place rapidement sans un important investissement initial.
La capacité de créer des partenariats avec des fournisseurs, des entreprises et des clients au-delà de la sphère d’activité du gestionnaire de patrimoine est un véritable catalyseur de transformation numérique. Cela peut aider les gestionnaires à atteindre plusieurs objectifs, tels que combler les lacunes de produits, consolider la distribution et explorer de nouvelles chaînes de valeur. Par exemple, les valeurs qui étaient autrefois trop difficiles d’accès sont désormais accessibles grâce à des technologies de gestion de patrimoine de prochaine génération, qui peuvent tirer plus de perspectives des processus et données existants.
Même si de nombreux écosystèmes de technologies de gestion de patrimoine sont actuellement proposés sur le marché, aucun ne répond à lui seul à tous les critères. Les gestionnaires de patrimoine doivent mettre en œuvre le bon réseau pour leur organisation. Cette décision nécessite qu’ils se posent d’abord quelques questions clés :
Voici les principales tendances technologiques à considérer :
Tandis que la gestion de patrimoine fondée sur les conseils gagne en importance, les sociétés modifient leurs paramètres de rendement et leur structure de rémunération incitative; aussi, les conseillers ne sont plus évalués selon leur capacité de dépasser les références du marché, mais plutôt selon la mesure dans laquelle ils répondent aux objectifs des clients.
La relation à long terme entre les clients et les conseillers change aussi pour devenir moins transactionnelle et ressembler davantage à un partenariat. Les conseillers doivent saisir cette excellente occasion de consolider leurs relations en éliminant les préjugés de leurs conseils, rapidement et de façon cohérente, grâce à des renseignements avancés et fondés sur les données, et en devenant ainsi des partenaires de confiance. Les clients disposeraient alors de choix, comme l’optimisation du portefeuille, rendus possibles grâce aux données, aux renseignements avancés et aux capacités de modélisation.
Avec l’aide de divers systèmes de tiers, les sociétés de gestion du patrimoine établissent des capacités d’analytique plus descriptives et prévisionnelles combinant des données internes et externes, structurées et non structurées, pour créer des profils de client plus complets et révélateurs. Ces perspectives améliorées permettront aux sociétés d’évaluer la propension des clients existants et potentiels à acheter divers produits et services, ainsi que la valeur viagère du client, son style de placement et sa tolérance au risque.
À ce jour, le secteur n’a déterminé que certains des avantages qu’il pourrait tirer de ces nouvelles capacités d’analytique1.
La plupart des processus de base de gestion de patrimoine seront touchés par l’analytique avancée
Gestion de la performance d’entreprise
Acquisition de clients
Fidélisation des clients
Vente auprès des clients
Conseils aux clients
Supervision
La cybersécurité est l’un des plus importants défis que doivent relever de nos jours les sociétés de gestion du patrimoine, alors que les préoccupations liées à la cybersécurité évoluent aussi rapidement que les innovations technologiques en soi et mettent à l’épreuve les meilleures pratiques du secteur. Combler les besoins de cybersécurité et gérer les risques liés à la sécurité sont deux impératifs qui doivent être au cœur de toutes les activités.
À mesure que les canaux numériques utilisés par les gestionnaires de patrimoine se mondialisent, les plateformes technologiques des sociétés doivent pouvoir offrir un accès sécurisé aux renseignements n’importe quand, n’importe où, et à partir de n’importe quel appareil. Quelle que soit la solution qu’elles mettent en œuvre, ces sociétés doivent s’assurer que les cyberrisques qui en découlent sont bien compris et que les mesures de sécurité connexes sont utilisées à l’échelle de l’entreprise.
Pour réussir à atténuer ces cyberrisques, il faut porter une attention aux technologies tout comme aux gens, en plus d’y consacrer des investissements. Cela peut être fait de différentes façons. Parmi les pratiques les plus courantes, citons l’utilisation de l’IA avancée et de l’apprentissage machine pour déjouer les menaces ainsi que l’adoption de modèles de prestation infonuagique qui favorisent une plus grande uniformité des contrôles. Les organisations peuvent aussi commencer à perfectionner des cybertalents pour des rôles clés, comme ceux de défenseur ou de stratège. Les solutions biométriques, qui sont prônées par bon nombre de sociétés de gestion du patrimoine et d’institutions financières, utilisent des technologies telles que la reconnaissance vocale et faciale ainsi que les capteurs d’empreintes digitales et de technologies prêt-à-porter non seulement pour ajouter une couche de sécurité, mais aussi pour personnaliser l’expérience client.
Et surtout, on doit veiller à ce que les actifs sensibles aux risques soient au cœur des mesures de cyberprotection. La meilleure préparation aux inconnus qui nous guettent consiste normalement à poser des questions prospectives à propos des cyberrisques.
Les gestionnaires de patrimoine commencent à consacrer autant d’attention à l’aspect humain du parcours de transformation technologique. Cette tendance est le fruit du niveau de perturbation provoqué par les nouvelles technologies, les nouveaux modèles d’affaires et, plus récemment, l’incidence de la COVID-19 sur les travailleurs.
Les gestionnaires qui reconnaissent le besoin d’actualiser et de rehausser les compétences des talents récolteront le plus d’avantages non seulement en conservant leurs clients existants, mais aussi en en attirant de nouveaux. Voici quelques grandes questions qu’ils devraient se poser :
Nous croyons que les sociétés de gestion du patrimoine qui obtiendront le meilleur rendement sont celles qui fonderont leur programme d’amélioration des compétences sur une stratégie à deux volets : offrir une expérience combinant une formation en ligne et un apprentissage socioexpérientiel, et créer des capacités durables au moyen d’un apprentissage axé sur la résolution de problèmes concrets.
Nous vivons à une époque de changements marqués et de perturbations importantes dans le secteur des technologies de gestion du patrimoine. Afin de conserver une longueur d’avance, les sociétés devront continuellement peaufiner leurs initiatives relatives aux gens, aux processus et aux technologies. Pour bâtir l’avenir, les gestionnaires de patrimoine devront faire des choix stratégiques, cerner les contraintes et les lacunes, et rallier les leaders autour de l’ambition de dominer le marché et des moyens d’y arriver.
Radhika Bansal
Directrice principale
Leader des grands projets de transformation
Deloitte Canada
Vithal Ketkar
Directeur
des technologies de gestion de patrimoine
Deloitte Canada