Les usines intelligentes constituent un investissement intelligent. Toutefois, même si leur importance va de soi, leur mise en œuvre est compliquée. Bien que 86 % des fabricants interrogés indiquent que les usines intelligentes seront le principal moteur de la compétitivité dans cinq ans, seulement 5 % d’entre eux exploitent une usine entièrement convertie.
Notre nouveau rapport se penche sur des transformations réussies pour vous aider à entreprendre votre projet, le mener à terme et en retirer de la valeur.
Par Gérald Faustino, leader national, Aérospatiale et défense, Deloitte Canada
Le secteur canadien de l’aérospatiale est déjà intelligent. Nous avons parcouru beaucoup de chemin pour arriver à la fabrication intelligente, et l’adoption des technologies évoluées va déjà bon train. Les statistiques montrent que, au Canada, les sociétés du secteur aérospatial dépassent leurs concurrents en matière de fabrication industrielle en ce qui concerne l’utilisation de technologies de fabrication évoluées. Les dépenses en recherche et développement dans le secteur canadien de la construction aérospatiale sont également cinq fois plus élevées que celles engagées dans d’autres domaines du secteur de la fabrication. De plus, le secteur de l’aérospatiale a déjà une longueur d’avance sur le plan des investissements dans de nouveaux processus, ainsi que dans de nouvelles technologies et capacités de fabrication.
Comment pouvons-nous continuer d’avancer? À mesure que le secteur canadien de l’aérospatiale évolue pour devenir plus intelligent et gagne en maturité pour atteindre l’étape plus avancée de l’industrie 4.0, on observe l’adoption de technologies émergentes. Trois de ces technologies sont particulièrement importantes, à savoir « l’Internet des objets », « l’intelligence artificielle » et « la géomatique ou technologies géospatiales » :
Toutefois, si nous voulons que ces technologies soient largement adoptées, il faudra que les fabricants du secteur canadien de l’aérospatiale relèvent certains défis. En ce qui concerne l’IdO, il sera essentiel d’assurer la cybersécurité et la confidentialité des données tout en veillant à la résilience des systèmes. Des inquiétudes semblables portent sur l’utilisation sécuritaire de l’IA, bien qu’il convienne aussi de souligner que le Canada est une plaque tournante reconnue en matière d’IA, et cela augmente les chances que l’adoption se fera à la fois rapidement et de façon responsable. En ce qui concerne la géomatique, il faudra de la coordination et du leadership pour déplacer le centre d’influence au-delà des secteurs académiques et corporatifs d’élite vers l’ensemble de l’écosystème technologique émergent. Finalement, les sociétés canadiennes du secteur aérospatial font face aux défis liés à leur taille et à leur envergure — elles ont plus de difficulté à atteindre le rendement du capital investi que leurs plus grands homologues internationaux — et, comme les autres industries de l’écosystème des technologies émergentes, elles doivent aussi faire face aux problèmes épineux de la rétention et du perfectionnement des talents.
D’un autre côté, le Canada possède aussi plusieurs forces uniques qui aident à bien positionner son secteur de l’aérospatiale pour surmonter ces défis :
Tandis que le secteur de l’aérospatiale cherche des moyens pour continuer de maintenir une trajectoire ascendante — transformant des idées intelligentes en solutions encore plus brillantes et atteignant la maturité de l’industrie 4.0 —, voici quelques points clés à envisager :
Le secteur de l’aérospatiale a toujours cherché des façons d’aller plus loin, de dépasser les limites du possible. Au Canada, la recherche du progrès a profité d’un solide soutien gouvernemental, d’un riche écosystème local et d’une forte collaboration entre les secteurs public et privé. Les technologies émergentes tireront parti de ces forces existantes, nous permettant de continuer d’innover en transformant des idées en nouvelles occasions d’usine intelligente 2.0. Le vrai défi consiste maintenant à déterminer à quelle hauteur placer la barre.