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Expertise

Assurance : un secteur en mutation

Vers de nouveaux modèles assurantiels

Le paysage assurantiel s’est considérablement transformé ces dernières années. L’évolution des comportements de consommation et la contraction des marges dans un environnement réglementaire qui n’a eu de cesse d’évoluer ont poussé les acteurs traditionnels à se transformer. La nécessité de se moderniser et d’innover est d’autant plus forte avec l’arrivée de nouveaux acteurs (GAFA, Insurtech). Quel impact sur les modèles existants et comment évoluera l’assurance de demain ?

Différents scénarios se dessinent aujourd'hui dans le secteur de l'assurance. Certains modèles sont aujourd’hui plus généralisés, plus disruptifs ou plus marginaux que les autres, mais leur poids est amené à évoluer. L'offre, la relation client et le bien ou le service assuré diffèrent radicalement d'un schéma à l'autre. Cette transformation s'accompagne de nouvelles sources et d'une redistribution des revenus. 

Modèle n°1 : le modèle traditionnel

C’est le modèle traditionnel le plus répandu aujourd’hui : l’assureur vend et souscrit le contrat d’assurance (avec ou sans services), il porte le risque et indemnise l’assuré en cas de sinistre. Bien en place depuis des décennies, ce modèle intègre progressivement certaines innovations dans ses offres de produits et de services comme la télématique ou l’offre « pay how you drive » qui permet un ajustement de la prime d’assurance en fonction du comportement de conduite grâce à des capteurs connectés.

Modèle n°2 : l'assurance affinitaire

L’assurance affinitaire est une garantie qui couvre des groupes d’individus. Ce modèle d’assurance, bien que moins répandu, coexiste avec le modèle traditionnel depuis des années (modèle n°1). L’assurance affinitaire est intégrée dans l’offre d’un tiers ; elle est souvent distribuée en accessoire d’un produit principal (l’assurance voyage ou livraison, par exemple). L’assureur est intégré à l’offre mais n’est pas le contact privilégié ; le partenaire de service est quant à lui en contact direct avec le client. Ce modèle s’est beaucoup développé ces dernières années, traduisant l’importance de l’expérience client tirée par l’usage ou le contexte.

Modèle n°3 : l'assurance de communautés

L’assurance de communautés a pour fonction d'assurer des communautés d'individus partageant les mêmes centres d'intérêts. L'assurance individuelle disparaît au profit de la communauté qui est assurée dans son ensemble, chacun étant protégé par ses pairs. Le client est ainsi au centre du modèle. Cette offre est aujourd'hui très peu proposée mais constitue une opportunité considérable pour les assureurs.

Modèle n°4 : l'auto-assurance

Dans le modèle d'auto-assurance, le client n'a pas besoin d'assureur pour se protéger. Les clients se rassemblent pour former une communauté via une plateforme de mise en relation. Ils épargnent alors de manière mutualisée pour subvenir à leur besoin d'assurance. Pertinent sur des groupes d’individus assez restreints, ce modèle de self insurance reste aujourd'hui très marginal, il a davantage vocation à combler les limites des acteurs actuels. Le développement par les GAFA de capteurs type séquençage ADN ou douche body-scan - le quantified self - est un contexte favorable pour le self insurance

Modèle n°5 : les plateformes de services pilotées par l'assureur

Les plateformes de services pilotées par les assureurs n’existent pas à ce jour - ou de façon très parcellaire. Très en rupture, ce modèle place l’assureur au cœur de l’écosystème global du quotidien de l'assuré. L’assureur se positionne en tant que plateforme multi-services d'accompagnement des activités du quotidien (mobilité, travail, éducation, loisirs...), en relation avec de nombreux partenaires. Il est en contact direct avec ses clients, à qui il propose une assurance personnalisée à leurs usages quotidiens. Ce modèle attire beaucoup l’attention : conserver la relation client - et disposer de leurs données - est un enjeu de taille pour les assureurs.