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Point de vue

Le monde d’après : l’industrie automobile européenne à la croisée des chemins

Entre conjoncture dégradée, lendemains incertains et objectifs forts en termes de transformation, la crise du covid-19 n’est-elle pas en train d’esquisser la possibilité d’une nouvelle donne entre les Etats et leurs constructeurs nationaux ?

La crise qui se joue actuellement en Europe est plus fondamentale qu’il n’y paraît. Elle pourrait remettre en question non seulement la puissance industrielle automobile européenne, mais aussi plus largement la compétitivité globale du modèle européen. Alors comment transformer le choc initial en un « électro-choc » qui rendrait à l’industrie automobile européenne son leadership technologique et accélérerait la transition écologique ?

Pour répondre à ce défi, l’Union Européenne et les Etats membres ont finalement un nombre limité d’options à leur disposition. Nous avons identifié 3 principaux scénarios – l’approche schumpetérienne (“L’improbable laissez-faire”), l’équilibre non coopératif (“La voie classique”) et l’équilibre coopératif (“La difficile révolution copernicienne”) – et avons évalué leur probabilité et leur impact potentiel.

A ce stade le risque est élevé – et les premières réactions tendent à le confirmer – que constructeurs et décideurs publics optent pour les remèdes utilisés en 2008-2011 et dont le succès est pourtant discutable. Il existe cependant une voie permettant de transformer le choc initial en un « électro-choc » qui rendrait à l’industrie automobile européenne son leadership technologique et accélérerait la transition écologique.

Cette voie exigeante requiert de ne plus de voir le défi à relever sous l’angle du difficile arbitrage entre exigences écologiques d’un côté et priorités économiques et sociales de l’autre. Il nous semble au contraire que l’excellence environnementale et la compétence technologique qui lui est nécessairement associée sont pour l’automobile européenne le meilleur, si ce n’est le seul, moyen de renforcer sa compétitivité, de conserver et de continuer à créer des emplois et de générer de la valeur pour l’économie européenne.

Tous les efforts doivent donc être concentrés sur l’accomplissement de cet objectif ambitieux. La filière automobile doit trouver de nouvelles formes de collaboration, les institutions et les Etats européens doivent soutenir ces initiatives de manière coordonnée, et les autres acteurs industriels impliqués dans l’électromobilité, des énergéticiens aux équipementiers électriques, doivent apporter leur concours. L’enjeu est considérable puisqu’il s’agit de de reconstruire au niveau continental un écosystème puissant et innovant permettant aux constructeurs européens d’établir une position de leadership de long terme dans l’électromobilité et à l’Europe de reconquérir une partie de sa souveraineté.

Le monde d’après : l’industrie automobile européenne à la croisée des chemins

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C’est à un paysage bien singulier que l’industrie automobile européenne devra faire face au sortir de la crise du Covid-19