En 2019, la mise à disposition - ou location - d'espaces de stockage a connu une métamorphose en matière de TVA. Aujourd'hui encore, on trouve souvent des erreurs et/ou des malentendus concernant cette réglementation. Il est donc temps de mettre quelques éléments en ordre.
Avant 2019, la mise à disposition d'un espace de stockage était obligatoirement soumise à la TVA. À partir de 2019, une distinction est faite selon la qualité du locataire, c’est-à-dire selon qu’il s’agit d’une relation B2B ou B2C. Ce n'est que dans une relation B2C qu'il existe encore en principe un prélèvement obligatoire de la TVA.
Dans le cadre d’une relation B2B, le bailleur et le locataire doivent explicitement choisir dans le contrat d'appliquer la TVA si l'espace de stockage se rapporte à un bâtiment (par exemple, entrepôt, hangar, terrain asphalté, etc.). Il ne suffit pas de mentionner simplement « + TVA » à côté du loyer pour que cette option soit valablement exercée.
D'autre part, une clause explicite et appropriée (déclaration d'intention) doit impérativement être insérée dans l'accord. A défaut, cela peut entraîner de lourdes conséquences négatives :
Les amendes peuvent rapidement s'élever à 10 voire 20 % de la TVA rejetée, auxquelles s’ajoutent des intérêts de retard de 8 % par an.
Dans une relation B2B, certaines situations demeurent toutefois soumises obligatoirement à la TVA, en dérogation donc au principe de l’option, à savoir :
Les situations ci-dessus restent soumises à l’(ancien) régime de prélèvement obligatoire de la TVA jusqu'à la fin de la durée initiale du contrat.
Un bâtiment est considéré comme un espace de stockage aux fins de la TVA s 'il est utilisé par rapport à la surface (ou au volume) total :
La surface (ou volume) restante peut être utilisée comme bureau, ateliers, etc. Il n’est pas nécessaire qu'il s'agisse d'un nouveau bâtiment. La date à laquelle les travaux de construction ont commencé n'est pas non plus pertinente.
Si la location d'un espace de stockage relève de la TVA optionnelle, des droits d'enregistrement sont également dus sur les loyers (au taux de 0,2 %) en plus de la TVA.
Enfin, il est conseillé de vérifier si le bien est situé dans une zone portuaire définie (ex : port maritime, aéroport). Ces locations suivent un régime TVA distinct et sont en tout état de cause soumises à la TVA.
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