Skip to main content

Volatilité des marchés financiers

Points d’attention

En votre qualité d’entrepreneur ou de CEO, à quoi devez-vous prêter attention ?

Ces dernières années, le secteur financier a connu des évolutions majeures dans un laps de temps relativement court, une réalité qui touche à la fois le coût du financement et les conditions de crédit y associées. De manière générale, le volume des crédits accordés reste satisfaisant. Dans le même temps, en raison du coût croissant du financement bancaire, nous constatons une forte augmentation du recours à des sources alternatives de financement pour les plans de croissance et d’investissement des PME et des entreprises familiales, telles que le financement mezzanine ou prêts subordonnés.

 

Mutation du marché du financement

 

Hausse des taux d’intérêt

De septembre 2019 à juillet 2022, le taux de refinancement de base de la BCE (Banque centrale européenne), qui sert de base au taux de crédit pour les particuliers et les professionnels, était de 0 %. Afin de tenter de juguler l’inflation, la BCE avait depuis lors systématiquement relevé les taux d’intérêt pour atteindre un taux maximal de 4,50 % à la fin du mois de septembre 2023. Mi-juin, la BCE a changé son fusil d’épaule après avoir considéré que l’inflation avait atteint son pic. Depuis, le taux de base a été systématiquement abaissé, pour se situer provisoirement à 3,40 % fin octobre 2024.

Les évolutions des taux d’intérêt de la BCE se traduisent logiquement par des taux d’intérêt à court et à long terme pour les entreprises. En tout état de cause, il est apparu clairement ces dernières années que les charges d’intérêt redeviennent un poste de coût important dans les résultats de nombreuses entreprises.

Conditions de crédit

Au chapitre des conditions de crédit, nous avons également constaté certains changements au cours des dernières années. La version la plus récente de l’enquête bank lending survey de la zone euro (T3 2024) permet de conclure que la plupart des banques ont durci leurs conditions d’octroi de crédit au cours des deux dernières années – dans le chef des emprunteurs – en raison d’une perception accrue du risque. Résultat de ce qui précède, les banques ont exigé des garanties qualitatives supplémentaires et ont intégré des clauses restrictives (supplémentaires) dans les contrats de crédit. Nous pensons ici, entre autres, aux clauses de solvabilité minimale et/ou de ratio d’endettement maximal. Cependant, cette tendance ne se poursuivrait que dans une moindre mesure au cours du T4 2024. 

Volume des octrois de crédits

Le volume des crédits octroyés aux entreprises belges soutient toujours l’économie.

La règle empirique selon laquelle le degré d’endettement net des PME et des entreprises familiales ne devrait pas dépasser 3 à 3,5 fois l’EBITDA reste applicable. Dans la pratique, nous constatons toutefois que les banques deviennent plus critiques dans l’analyse de l’EBITDA récurrent utilisé dans cette règle, entre autres, en raison de l’impact de la fluctuation des coûts énergétiques et de l’incidence de l’inflation sur les coûts de main-d’œuvre et d’autres coûts.

Comment s'y retrouver dans un environnement financier en mutation ?

 

Les fortes hausses des taux d’intérêt et de leur volatilité ces dernières années ont entraîné un regain de popularité des instruments financiers permettant de s’en prémunir. Le swap de taux d’intérêt, un instrument financier utilisé pour convertir un taux d’intérêt variable en un taux fixe, est redevenu une option qui pourrait certainement offrir plus de stabilité aux entreprises présentant un financement par emprunt important. Dans un swap de taux d’intérêt, l’entreprise échange en quelque sorte le taux d’intérêt variable contre le taux d’intérêt fixe de la banque. Étant donné que les taux d’intérêt se sont à nouveau plus ou moins stabilisés, la popularité de ces instruments financiers est à nouveau en retrait.

Il est essentiel de préparer correctement les chiffres de 2024 et de les communiquer en temps utile aux banques et autres bailleurs de fonds, étant donné que l’analyse des chiffres annuels et de l’EBITDA* annuel s’opérera très probablement de manière plus approfondie. Dans le même temps, l’analyse d’un budget qualitatif pour 2025 sera davantage utilisée.

Une manière de structurer le financement de votre entreprise de manière efficace et relativement bon marché est d’optimiser le fonds de roulement et de maximiser son financement. Cette approche est possible, d’une part, en surveillant de près les politiques de paiement des clients (par exemple, escompte pour paiements comptant, suivi cohérent des paiements) et, d'autre part, en prônant une gestion appropriée des stocks et un financement correspondant par le biais d’avances à terme fixe (straight loans), qui peuvent aider de nombreuses entreprises.

Enfin, une fois que le maximum de financement bancaire a été atteint, il existe encore de nombreuses autres sources de financement, telles que l’apport de capitaux externes ou le recours à des instruments de quasi-fonds propres ou financement mezzanine. Cette dernière forme est nettement plus coûteuse que le financement bancaire traditionnel, mais ce coût doit être considéré à l'aune de la demande totale de financement et des possibilités supplémentaires liées à un tel financement additionnel. En effet, ces formes de financement sont souvent le dernier rouage autorisant le financement des investissements de croissance. Dans la pratique, nous constatons que la disponibilité de ces fonds reste élevée. De nombreuses formules de financement sont également proposées par les autorités, comme par le biais de la Société flamande de participation (Participatie Maatschappij Vlaanderen, en abrégé « PMV »).

 

Sources :

  • Banque Nationale de Belgique
  • Banque centrale européenne : Statistical Data Warehouse et Bank Lending Survey
  • Bloomberg
  • De Tijd

 

*Note de bas de page : EBITDA = Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortisation (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement)