Etude

Gisements de déchets plastiques : identification des technologies de recyclage à fort potentiel

Grâce à leurs caractéristiques fonctionnelles et à leur applicabilité dans de nombreux secteurs, les matières plastiques constituent un produit extrêmement prisé par plusieurs industries. Avec 9,3 % de la demande totale à l’échelle européenne, la France est le troisième pays le plus consommateur de plastique au sein de l'Union Européenne en 2020. Quelles sont les technologies qui pourraient permettre de réduire l’incidence de ces produits sur l’environnement ?

Contexte de cette étude

Le recyclage des matières plastiques tient une place importante dans l’ambition soutenue au niveau européen par la stratégie plastique transcrite dans la directive N°2019/904 du 5 juin 2019 relative à la réduction de l’incidence de certains produits en plastique sur l’environnement, mais aussi au niveau français par la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (Loi AGEC), promulguée le 10 février 2020. Au travers de cette loi, la France s’est dotée d’un objectif ambitieux de tendre vers 100% de plastiques recyclés d’ici à 2025.

C’est dans ce contexte que s’inscrit ce rapport publié par l’ADEME auquel nos experts ont contribué intitulé « Gisements de déchets plastiques pouvant être traités par recyclage chimique et physico-chimique en France ». Cette étude présente un état des lieux exhaustif des gisements de déchets plastiques générés par les principaux secteurs les plus consommateurs de plastiques en France en 2019, et identifie les technologies de recyclage chimique et physico-chimique ayant le plus fort potentiel de développement pour traiter ces gisements de déchets disponibles en France. Ce travail est motivé par la volonté grandissante de garantir la transition vers une économie circulaire.

Un premier constat

Les gisements de plastiques non recyclés en France sont massifs

L'étude réalisée montre que sur 3,5 millions de tonnes de déchets générés en France en 2019, plus de 70% n'ont pas été recyclés mécaniquement, soit car non recyclables par cette voie, soit car ils n’ont pas été collectés.

La quantité élevée de déchets plastiques non-recyclées mécaniquement constitue un argument valable pour explorer la possibilité d'utiliser des solutions de recyclage chimique et physico-chimique pour aider à augmenter les taux de recyclage nationaux.

Nous constatons par ailleurs une dynamique d’investissement très importante avec de nombreux projets en cours en France sur les couples technologies/gisements jugés les plus pertinents. Ces initiatives sont à encourager.

Des incertitudes subsistent toutefois quant au passage à un niveau industriel de ces technologies :

  • La rentabilité reste à démontrer
  • Les gains environnementaux induits doivent être objectivés
  • Certains freins réglementaires sont encore à lever
  • L’accès au gisement non recyclés demeure un défi important