Etude

Le potentiel d’amélioration du recyclage des métaux en France

Le recyclage des métaux : un levier majeur de décarbonation.

Le sujet du recyclage des métaux occupe une place grandissante dans l’actualité. Depuis plus de 20 ans, nous assistons à une succession de crises qui engendrent une augmentation de la demande mondiale en métaux. L’enjeu est double aujourd’hui : répondre à cette demande croissante dans un contexte de raréfaction voire d’indisponibilité des métaux tout en réduisant leur empreinte environnementale. Pour répondre à ce défi, le recyclage apparaît comme un levier indispensable. 

C’est dans ce contexte que s’inscrit l’étude du potentiel d’amélioration du recyclage des métaux en France, publiée par l’ADEME et réalisée par les équipes Sustainability de Deloitte France. 

Les objectifs de cette étude




Mieux connaître et quantifier les gisements disponibles en recyclage en France pour l’acier, l’aluminium et le cuivre, en tenant compte de la diversité des alliages et applications de ces métaux ;




Identifier les solutions permettant d’améliorer le taux de recyclage des métaux de base sur le territoire national ;


Estimer l’impact des tendances de consommation d’ici à 2030 – notamment la décarbonation de l’économie – sur la circularité des métaux de l’industrie métallurgique.


Principales conclusions de l’étude

Etat des lieux

Aujourd’hui, la majorité des métaux issus des produits en fin de vie sont recyclés, c’est-à-dire collectés, préparés et réincorporés dans un nouveau cycle de production. Des filières d’incorporation de Matières Premières de Recyclage (MPR) métalliques existent pour tous les métaux.

Néanmoins, il existe plusieurs types de freins au recyclage des métaux en France, comme les exigences techniques et réglementaires, les technologies de tri ne permettant pas d’atteindre les niveaux de pureté attendus par les industries consommatrices de MPR, ou encore l’exportation des MPR métalliques.

La valorisation et la réincorporation en France des MPR ayant des teneurs plus élevées en résiduels est un enjeu majeur du recyclage des métaux.

 

Prospective à 2030

La demande en métaux de base devrait globalement augmenter à l’horizon 2030. Alors que la demande en acier devrait rester stable, celle en aluminium et en cuivre augmentera, notamment en raison de leur utilisation dans les technologies au service de la transition énergétique.

 











Les gisements de MPR métalliques devront être de plus en plus conservés en France, du fait :

  • Des enjeux de décarbonation des acteurs métallurgiques, qui entraînent une transformation de leurs moyens de production ;
  • Des enjeux de décarbonation des filières aval ;
  • Des enjeux de criticité des matières premières vierges, en particulier pour le cuivre.






  • L’amélioration des technologies de tri devrait permettre d’incorporer des volumes plus élevés de MPR issus de déchets post-consommation.




    Il sera donc essentiel de poursuivre l’amélioration du recyclage de certains gisements d’intérêt (DEEE, VHU et emballages).


    Recommandations

    Les différents constats analysés dans cette étude nous ont permis de faire plusieurs recommandations sous la forme d’un plan d’action :





    Créer une instance de dialogue pérenne entre les représentants des différentes étapes de la chaîne du recyclage des métaux en France.








    Renforcer le soutien à la préparation de MPR métalliques à faibles taux de résiduels.








    Identifier toutes les catégories de MPR métalliques en France par spécification commerciale.








    Définir une méthode et des outils de traçabilité pour l’incorporation de MPR par les fabricants de produits finis.








    Inciter les fabricants de produits finis à intégrer davantage de MPR métalliques, notamment via un « label contenu recyclé ».








    Mettre en place des obligations réglementaires liées à des seuils d’intensité carbone des matériaux.




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